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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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les
eaux étaient hautes.
    Il devrait donc se faire inviter, comme il l’avait
envisagé. Mais une fois à l’intérieur, comment trouverait-il un parchemin dans
une si vaste forteresse ? Et ensuite, comment en sortir ?
    Il resta silencieux, échafaudant vainement quelque
ruse au fond de son esprit. Locksley devait se faire les mêmes réflexions, car
il ne poursuivit pas ses explications. Les seules paroles que l’on entendait
étaient celles du pilote qui lançait des avertissements au capitaine à la
barre.
    Celui-ci donna des ordres pour faire détacher les
bonnettes et remit ses hommes à la nage. Sans doute allait-il y avoir des
manœuvres.
    Le navire longeait maintenant l’enceinte dans
laquelle Guilhem ne trouvait pas le moindre défaut. Quant au grand donjon
blanc, il suscitait chez lui un mélange d’admiration et de consternation. Deux
ou trois cents personnes, seigneurs, serviteurs et domestiques devaient y
loger. Il n’y avait certainement aucun moyen d’y circuler sans se faire
repérer. De plus, quand la nef passa devant le fossé empli d’eau qui séparait
l’enceinte de la ville, il le trouva excessivement large. D’ailleurs le pont de
bois qui le surmontait reposait sur six grosses piles de chêne. Impossible de
franchir ce passage sans se faire voir des chemins de ronde ou de la barbacane.
    — Rejoignons les autres, proposa-t-il à
Robert, jugeant qu’il en avait assez vu pour l’instant.
    Locksley approuva de la tête. Il était inutile que
le pilote entende la suite de leur conversation.
    Ils retrouvèrent Anna Maria, Bartolomeo et les
hommes d’armes sur le château de poupe où ils étaient montés pour mieux voir la
ville.
    Sur le gaillard d’arrière, Robert donna quelques
explications sur ce qu’ils découvraient. Il désigna la Cité, avec ses maisons
multicolores à hauts pignons et ses toits de chaume, la haute tour carrée de
Saint-Paul, le grand pont en construction devant eux et, bien sûr, le donjon
blanc et son enceinte que la nef était sur le point de dépasser.
    — La Tour n’est pas construite sur une
hauteur, remarqua Guilhem, qui se demandait s’il n’y avait pas des souterrains.
    — Londres est dans une cuvette. Il n’y a
aucune motte sur laquelle on aurait pu ériger un donjon, mais tu remarqueras
quand même comme il est bien situé, à la fois dans l’enceinte de la cité et à
l’écart de son cœur, avec une grande étendue de terres en friche entre le fossé
et les premières habitations. Le roi Guillaume avait d’abord construit la tour
blanche très à l’écart des maisons, juste à l’angle de l’enceinte romaine. Ce
n’est qu’ensuite qu’on a édifié la grande courtine et creusé le fossé. La Tour
défend la cité, mais elle la surveille aussi.
    — Les habitants de Londres s’opposent-ils au
roi ? demanda Bartolomeo.
    — Beaucoup sont des Saxons et nous n’aimons
guère les Normands qui nous ont pris nos terres.
    — Se sont-ils opposés à Richard ?
demanda Guilhem.
    — Certains d’entre eux. Il y a neuf ans,
quand le Cœur de Lion s’est absenté pour la croisade, il avait confié son
royaume à l’évêque Guillaume de Longchamp, nommé chancelier et grand justicier
d’Angleterre. Richard se défiait trop de son frère Jean auquel il n’avait
laissé que le titre de comte de Mortain.
    « Seulement Longchamp fut un mauvais maître.
Il s’enrichit ignominieusement et commit d’insupportables exactions tant sur
les Normands que sur les Saxons. Sous sa tyrannie, pas un chevalier ne pouvait
garder un baudrier d’argent, ni un noble son anneau d’or, ni une femme son
collier. Il affectait tellement les manières de la royauté qu’il scellait les
actes publics avec son propre sceau et non avec le sceau d’Angleterre.
    Locksley regarda Guilhem, puis Anna Maria et son
frère en ajoutant :
    — On m’a même dit qu’il faisait venir à
grands frais de France des jongleurs et des trouvères pour chanter sa gloire
sur les places publiques.
    — Voilà un homme qui avait du goût !
s’exclama Guilhem.
    — Le comte de Mortain voyait avec rage cette
puissance et ce faste qui auraient dû lui revenir. Il s’allia donc avec ceux
que les exactions de Guillaume de Longchamp indignaient et une lutte ouverte
s’établit entre les deux rivaux. À la suite d’un tort fait à un de ses vassaux,
Jean s’empara de Nottingham, puis se rendit à Londres pour y convoquer le
conseil des barons et des évêques

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