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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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divorcée et qui n’attendait que moi.
    — Tu as eu raison. Tu n’es pas du genre à vouloir être critiqué publiquement…
    Finalement, nous rencontrâmes quelqu’un qui savait où nos deux quidams travaillaient. Nous nous y rendîmes en silence. Cette fois, nous n’avions concocté aucun plan à l’avance. J’étais en colère, mais je ne voyais pas la nécessité de compliquer une situation simple. Je ne me donnais même pas la peine de m’inquiéter de ce que mon père en pensait. Je ne tardai cependant pas à le découvrir.
    La maison en question était en train d’être refaite entièrement. Des échafaudages menaçants surplombaient la porte d’entrée, et de vieilles tuiles volaient dangereusement pour aller s’écraser sur un tas de débris qui bloquait pratiquement le passage. La conscience professionnelle ne semblait pas étouffer le chef de chantier. Nous parvînmes à nous faufiler à l’intérieur, à travers un enchevêtrement de tréteaux et d’échelles. Je faillis m’étaler en butant sur une sacoche d’outils que Geminus s’empressa de ramasser. Quand le surveillant leva les yeux de la partie de dames qui se disputait à même le sol du hall à moitié dallé, je lui criai :
    — Est-ce que tu as vu Titus quelque part ?
    Nous passâmes ensuite devant lui à toute vitesse, faisant mine de suivre la direction qu’il indiquait de son bras levé.
    Sur n’importe quel chantier, on trouve toujours au moins un charpentier qui s’appelle Titus. Nous utilisâmes le même subterfuge pour nous balader à travers la maison. Elle nous permit également d’éviter les questions d’un gros type drapé dans une toge qui faisait l’important et qui devait être le propriétaire. Quand nous passâmes en trombe devant lui dans un couloir, il se contenta de froncer pensivement les sourcils. Son habitation était aux mains de rustres depuis des mois et il avait fini par se faire une raison. Il ne protestait même plus quand ils le bousculaient, pissaient contre son lit décoré de feuilles d’acanthe, ou faisaient la sieste dans leurs tuniques dégoûtantes sur sa couche de lecture préférée.
    — Excuse-nous, patron ! s’exclama mon père, le visage épanoui.
    Il avait le chic pour prendre l’apparence d’un ouvrier non qualifié qui vient juste d’enfoncer son pic dans une conduite d’eau et s’empresse de quitter les lieux de son méfait.
    Je savais que Manilus serait en train de travailler près de l’atrium, mais il grouillait de monde quand nous nous en approchâmes. Nous traversâmes les salles à manger, à la recherche de Sabines violées. La maison était particulièrement vaste. Il y avait trois espaces différents réservés aux banquets. Varga se trouvait dans le troisième en compagnie de ses Sabines.
    Le plâtrier venait de lui préparer une nouvelle section, et pour peindre une fresque, il faut travailler très vite. Varga faisait face à un grand panneau de plâtre humide sur lequel il avait déjà tracé un dessin où dominaient les fesses gigotantes. Dans des pots placés à portée de sa main attendaient des mélanges de peinture. Quand nous entrâmes, il brandissait une brosse en poils de blaireau.
    — Salut, Varga ! Laisse tomber ton pinceau. C’est nous, les Didius père et fils.
    Cette exclamation inattendue poussée par Geminus ne fit pas sursauter que le barbouilleur.
    Varga resta pourtant accroché à son pinceau.
    Mon père, qui était costaud, le souleva dans ses bras et lui fit accomplir un demi-cercle. Son pinceau laissa une grande traînée rose vif sur deux coudées de plâtre humide qui venait juste d’être étalé par un artisan aux tarifs élevés.
    — Mico trouverait à s’instruire ici, commenta Geminus. Bon, ne reste pas planté là, Marcus. Enlève cette porte de ses gonds et va dans la cuisine. Tu trouveras sûrement une corde qui sert à faire sécher les torchons.
    Rendu muet par la surprise, je commençai par filer dans la cuisine. Je n’accepte pourtant pas volontiers de recevoir des ordres. C’était la première fois que je jouais au petit soldat avec mon père. Et apparemment, les Didius jouaient les durs.
    Je pouvais entendre Varga qui s’était mis à geindre. Mon père le tenait serré et le secouait parfois d’un air absent. Quand je revins vers eux avec la corde, il le jeta à terre comme un ballot de linge sale. Il dut m’aider à sortir de ses gonds une lourde porte ornée de motifs en bronze. Le souffle coupé,

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