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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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demander à mon fils de te plonger tout entier dans ce bain.
    — Par tous les dieux… gémit le peintre.
    — Parle-nous d’Oronte, dis-je en essayant de me faire passer pour le plus raisonnable de notre duo.
    — Il n’est pas à Rome.
    — Il était à Rome ! rugit mon père.
    Manilus craquait.
    — Il a cru qu’il ne risquait rien à revenir, mais il est reparti.
    — Il a eu peur de quoi ?
    — J’en sais rien…
    Pour tenter de lui rafraîchir la mémoire, je le fis tournoyer sur lui-même, puis la corde se déroula dans l’autre sens. Il devait commencer à trouver très pénible d’être suspendu la tête en bas. En tout cas, il ajouta :
    — Je crois qu’il avait peur qu’on vienne lui poser des questions.
    — Qui ? Censorinus ? Laurentius ? Nous ?
    — Vous tous.
    — Mais pourquoi a-t-il eu peur ? Qu’est-ce qu’il a fait, Manilus ?
    — J’en sais rien. Quelque chose d’énorme. Mais il a toujours refusé de me dire quoi.
    Je lui saisis une oreille.
    — Est-ce que mon frère Festus avait des raisons de lui en vouloir ?
    — Je crois que oui…
    — Il y avait un rapport avec une statue perdue ? intervint mon père.
    — Ou, ajoutai-je, une statue pas perdue du tout qui se trouvait sur un bateau qui n’a pas coulé ?
    — Le bateau a coulé ! croassa Manilus. Ça, Oronte me l’a dit quand il a quitté Rome la première fois pour éviter Festus. Le bateau a coulé avec la statue. Ça, c’est la vérité.
    — Et qu’est-ce qu’il t’a dit d’autre ?
    — Rien du tout. Allez, détache-moi.
    — Moi je suis sûr qu’il t’en a raconté davantage. C’est ton copain, pas vrai ?
    — Il a reçu beaucoup d’argent pour se taire, finit par murmurer le peintre.
    — Qui l’a payé ?
    — J’en sais rien !
    Son ton désespéré indiquait que, cette fois, il disait probablement la vérité.
    — Récapitulons, dit Geminus. Quand Festus est venu à Rome pour le chercher, Oronte l’a su et s’est empressé de disparaître ?
    Manilus essaya d’acquiescer de la tête, mais dans sa position, ce n’était pas facile. La peinture et le plâtre dégoulinaient de ses cheveux, et il clignait des yeux sans arrêt.
    — Et après la mort de Festus, il est revenu ?
    — Il aime son travail…
    — Il aime surtout mettre la famille Didius dans la merde ! Alors dès que quelqu’un commence à poser des questions, ce malin préfère disparaître ? (Un autre discret signe de tête.) Je vais te poser une question à laquelle tu as intérêt à répondre, misérable avorton : où est-ce qu’il va quand il quitte Rome ?
    — À Capoue, grogna Manilus. Il habite à Capoue.
    — Plus pour longtemps ! dis-je d’un ton ferme.
     
    Nous abandonnâmes le peintre suspendu à son échafaudage, mais en quittant la maison, nous prîmes la précaution d’informer le gardien qu’il semblait se passer quelque chose de bizarre dans le triclinium aux Sabines, et dans la salle de réception blanche. Il murmura qu’il irait y jeter un coup d’œil dès qu’il aurait terminé sa partie de dames.
    Mon père et moi redescendîmes la rue l’air morose, en donnant des coups de pied dans les cailloux. Il paraissait évident que si nous voulions avoir une chance d’éclaircir ce mystère, nous devions nous rendre à Capoue.
    — Tu crois que c’est vraiment là-bas qu’Oronte se trouve ?
    — Oui, décidai-je. Manilus et Varga m’avaient déjà dit qu’ils avaient passé un certain temps en Campanie. Je suppose qu’ils étaient allés voir l’ami Oronte.
    — J’espère que tu as raison, Marcus !
    En mars, la longue trotte jusqu’en Campanie, dans le seul but de faire raconter une histoire sordide à un sculpteur, ne me disait personnellement rien qui vaille.
    D’un autre côté, l’enjeu était très important, et à cause de mon engagement envers ma mère, je ne pouvais pas laisser mon père y aller seul.

46
    Nous avions trouvé les peintres au nord de la cité, et nous étions en train de regagner le sud d’un pas vif. Mon père n’avait pas ajouté une seule parole.
    Nous atteignîmes la Sæpta Julia, mais P’a continua sur sa lancée. Je m’étais tellement habitué à marcher à côté de lui que, tout d’abord, je le suivis automatiquement.
    — Je croyais qu’on retournait à la Sæpta ?
    — Non, je n’y vais pas.
    — Ça je l’avais deviné, on l’a déjà dépassée !
    — Je n’ai jamais dit que je rentrais à la Sæpta.

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