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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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Marina pour finir de gâcher la soirée. À la vérité, l’interrogatoire avait à peine commencé.

18
    Je fis un dernier effort pour essayer de rétablir la paix.
    — J’ai de graves ennuis, chérie. Je risque d’être arrêté d’un moment à l’autre. Alors je t’en prie, ne gaspillons pas cette soirée à évoquer des souvenirs qui fâchent.
    Helena Justina, les mains à peine appuyées sur les genoux, m’écouta l’adjurer avec une modestie affectée. Une personne ne la connaissant pas aurait pu la prendre pour une femme de qualité, discutant avec un fabricant de coussins en quête d’un travail supplémentaire à faire chez elle. Ce n’est pas moi qui pouvais m’y laisser prendre. Son air triste indiquait clairement qu’elle était en colère – plus en colère que si elle avait simplement arboré un air ennuyé.
    Et je savais que, bientôt, elle allait être triste pour de bon.
    — Marcus, quelqu’un s’est fait un plaisir de me raconter que tu avais séduit la petite amie de ton frère, et j’aurais aimé pouvoir répondre que tu m’avais déjà mise au courant.
    — Merci, répondis-je, faisant comme si elle venait de me faire un compliment.
    Lui raconter toute l’histoire posait d’ailleurs un problème technique. Seul Festus était au courant.
    — Tout d’abord, Helena, si j’ai séduit Marina, c’est qu’elle n’avait rien contre. Quant à Festus, c’est probablement ce qu’il espérait.
    — Alors, c’est peut-être elle qui a essayé de te séduire ? demanda-t-elle pleine d’espoir.
    — Non. Ça, ça ne m’est arrivé qu’une fois. Avec toi.
    Ensuite, prenant mon courage à deux mains, je me lançai dans le récit détaillé de cette longue nuit romaine de sinistre mémoire.
    Mon frère Festus était mort à l’âge de 35 ans. Et très franchement, nous ne nous attendions pas à ce qu’il mourût en héros. Un de ses canulars qui aurait mal tourné eût été davantage dans son style.
    Il était sensiblement plus vieux que moi – au point que j’avais eu longtemps l’impression qu’il appartenait à une autre génération. Cependant, quelque temps avant sa mort, la distance qui nous séparait avait paru se réduire. Les gens avaient l’habitude de s’extasier sur notre ressemblance, pour l’unique raison que nous avions des cheveux bouclés identiques et les mêmes sourires idiots. Il était plus petit que moi et plus trapu. À la fois plus athlétique et d’un tempérament plus doux. Plus doué en affaires, plus habile avec les femmes, plus intelligent, plus dégourdi, et plus aisément accepté comme un trésor par la famille. Il avait toujours été clair pour moi que mon frère était le préféré de mes parents et de la plupart de mes sœurs. (Ce qui ne m’avait pas empêché d’être gâté comme le bébé de la famille – Maia, à qui ce rôle revenait de droit, ne l’appréciant pas.)
    Comme tout bon citoyen romain qui voyait là une occasion de manger, de boire, de parcourir le monde et de péter aux frais de l’Empire, Festus s’était engagé dans les légions dès qu’il en avait eu l’âge.
    — Alors il devait avoir gardé le contact avec ton père, commenta Helena. Il avait besoin de sa signature pour être libéré de ses obligations familiales.
    — Exact. C’était l’un des aspects de la vie publique où l’absence d’un père était embarrassante.
    — Plus tard, tu es entré toi aussi dans l’armée. Comment t’es-tu débrouillé ?
    — Mon oncle Scaro était officiellement mon gardien.
    — C’est quelqu’un que tu aimais ?
    — Oui.
    L’oncle Scaro (en réalité mon grand-oncle), un aimable coquin, m’avait permis d’occuper dans le monde la place que mon propre père m’avait déniée.
    Les gens entreprenants parviennent à bien s’en tirer dans l’armée. Après tout, le règlement est fait pour être exploité. Tandis que j’avais été expédié dans les saumâtres provinces du nord où j’étais resté cinq ans, Festus avait pu se faire affecter en Espagne, puis en Égypte, avec la Quinzième Apollinaris, et enfin en Judée quand la guerre civile y avait éclaté. Ce qui était peut-être un mauvais calcul. Encore que, à ce moment-là, tout l’Empire s’apprêtait à faire irruption, et il aurait dû se battre où qu’il fût. Il avait tout de même trouvé le moyen de se placer sous le commandement de Vespasien, le futur empereur. Et le propre fils de Vespasien se trouvant à la tête

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