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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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de sa légion, mon frère, devenu centurion, avait tous les jours la possibilité de se faire remarquer du futur Titus César lorsqu’il tenait son conseil de guerre.
    L’année où la rébellion juive avait commencé, Néron avait chargé Vespasien d’aller la mater, et la Quinzième légion, alors postée à Alexandrie, lui avait été expédiée en renfort. Festus, lui, était arrivé à la maison en permission de convalescence. Il s’était volontairement infligé une de ces blessures dont il avait la spécialité. Elle avait l’air assez grave pour justifier un séjour en Italie, mais dès qu’il eut posé le pied sur le quai d’Ostie, elle ne l’empêcha pas de faire ce qu’il voulait, surtout en ce qui concernait les filles – qu’elles fussent libres ou pas. Festus avait toujours cru qu’il y allait du devoir patriotique des non-combattants de prêter leurs femmes aux centurions en permission. Et les femmes paraissaient assez d’accord avec lui sur ce sujet.
    L’armée, cependant, ne l’avait pas oublié. Les légions éparpillées dans le désert devaient pouvoir compter sur tous leurs hommes. Et après six semaines passées à Rome, Festus fut bien ennuyé de recevoir l’ordre de regagner la Judée de toute urgence.
    — Pour tous ceux qui le connaissaient, il apparaissait comme un éternel survivant. Personne ne pouvait s’imaginer qu’il repartait se faire tuer.
    — Et sans doute Festus était-il le dernier à y penser. C’est à partir de là que je dois commencer à voir rouge ?
    — J’en ai peur.
    Lors de sa dernière soirée passée à Rome, nous étions allés au Circus Maximus. Mon cher frère avait toujours aimé les jeux du cirque… surtout à cause des femmes de petite vertu qu’il pouvait y rencontrer. D’ailleurs, il aimait fréquenter les quelques endroits où certaines femmes peuvent s’exhiber sans vergogne. Et il faut dire qu’elles le trouvaient attirant. Je me rappelle que j’observais leur manège avec une fascination étonnée. Et le phénomène habituel s’était produit ce soir-là, bien que Marina nous ait accompagnés.
    Mon frère trouvait normal de passer les derniers moments de sa permission avec son jeune frère et sa maîtresse en titre. Nous formions pourtant un étrange trio. Il paraissait n’avoir jamais remarqué l’effet que Marina produisait sur moi.
    — Elle est attrayante ?
    — C’est le moins qu’on puisse dire.
    — Ne te donne surtout pas la peine de la décrire, lança sèchement Helena.
    Festus avait toujours aimé les filles qui attiraient le regard. Et quand nous avions pris nos places au cirque, même si Marina faisait triste mine à cause du départ imminent de mon frère, beaucoup de têtes s’étaient tournées vers nous – ainsi que plus tard, quand Festus nous avait traînés dans toute une série de bars peu éclairés. Marina connaissait mon frère depuis des années. Elle avait survécu à de nombreuses rivales avec lesquelles il avait partagé quelques jours de passion avant de les laisser tomber. Et beaucoup de gens pensaient que Festus finirait par l’épouser. C’est d’ailleurs ce qu’il se disait probablement lui aussi. Seule ma mère éprouvait des doutes. Elle avait déclaré un jour qu’il était beaucoup plus vraisemblable qu’il n’hésiterait pas à offenser tout le monde en amenant à la maison une poupée exotique dont il aurait fait la connaissance quinze jours auparavant – en proclamant qu’il avait enfin trouvé le grand amour. Il est certain que ce grand romantique de Festus en était parfaitement capable. Mais il est mort avant d’avoir réalisé cette prédiction, évitant du même coup à ma mère d’avoir à former une marionnette qui se serait trouvée trop jolie pour aider aux tâches ménagères. C’est donc à moi qu’échut le rôle de choquer la famille avec une petite amie inattendue. Et Marina était restée célibataire, mais plutôt par goût. Elle faisait tout de même partie de la famille parce qu’elle nous avait honorés en produisant ma nièce Marcia.
    La petite Marcia bénéficierait du soutien du clan Didius tout au long de sa vie. À ceux qui osèrent suggérer à Marina que Festus n’était peut-être pas le père de Marcia, elle avait rétorqué que si Festus n’était pas le père, c’était donc moi.
    Helena se força à dire :
    — Je t’ai demandé une fois si Marcia était ta fille et tu m’as répondu que non.
    À ce moment-là, je la

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