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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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(Puis la lumière se fit dans mon esprit.) Helena est venue ici.
    Elle était vraiment incorrigible. Ce n’était pas suffisant de la laisser devant l’entrée de la maison de son père. J’aurais dû la pousser à l’intérieur, en demandant au sénateur de barricader la porte.
    — Charmante fille, ricana mon père.
    — Ne te donne pas la peine de me dire qu’elle pourrait trouver mieux que moi.
    — Entendu. Je ne dirai rien, mais je n’en pense pas moins. Alors comment marchent les amours ?
    — La dernière fois que je l’ai vue, grognai-je, elle m’a flanqué son genou dans… l’aine.
    — Ouille ! Je me demande qui elle peut bien fréquenter pour apprendre des trucs pareils.
    — C’est moi qui le lui ai appris. (Il eut l’air ébahi. Cédant soudain à l’énervement, je me mis à rabâcher de vieux reproches.) Écoute, tu es passé de l’autre côté de la barrière, c’est une affaire entendue, mais je suis sûr que tu n’as pas oublié comment c’était de vivre dans un taudis de l’Aventin. On est entouré d’hommes qui ont tendance à céder à leurs mauvais penchants, et les portes ne ferment pas. D’ailleurs, à en juger par aujourd’hui, je ne serai jamais sûr de l’endroit où elle se trouve. Les femmes sont censées rester à la maison pour tisser, grommelai-je amèrement, mais Helena n’en fait qu’à sa tête.
    Je m’en voulus tout de suite d’en avoir autant dit. Mon père s’appuya sur un coude, en me regardant comme si je lui avais présenté un plat plein de mets appétissants et pas de cuillère pour se servir.
    — L’important, c’est qu’elle est toujours avec toi… C’est pour quand le mariage ?
    — Quand je serai riche.
    Il laissa échapper un sifflement blessant.
    — Alors j’espère qu’elle est patiente, parce que ça risque de prendre un certain temps.
    — C’est nous que ça regarde.
    — Sauf si tu me rends grand-père avant d’avoir accompli les formalités.
    Impossible de le contredire sur ce point et il le savait. Il avait sans doute appris qu’Helena avait déjà fait une fausse couche qui nous avait tous les deux davantage bouleversés que nous ne l’aurions cru, et nous avait emplis de doutes sur nos capacités à produire un bébé en bonne santé. Helena vivait secrètement avec cette peur, tandis que moi j’éludais la question pour une raison valable : une pauvreté chronique. La dernière chose que je souhaitais, c’était que mon père vienne fourrer son nez dans nos problèmes personnels. Je savais fort bien pourquoi ce vieil orgueilleux voulait qu’on fonde une famille : pour pouvoir se vanter d’être parent avec un sénateur. Je dis d’un ton acerbe :
    — Tu es déjà grand-père de nombreuses fois. Et si tu te sens le besoin d’être utile, tu peux t’occuper des orphelins de Victorina.
    — Que fait Mico ?
    — Rien, comme d’habitude.
    Mon père ne réagit pas à mes propos, mais il ferait peut-être quelque chose tout de même.
    — Es-tu allé à l’enterrement ? demandai-je, d’une manière beaucoup trop incisive.
    — Non. Ma présence n’a pas été jugée nécessaire.
    Il s’exprimait posément, comme si la chose le concernait à peine. Impossible de dire s’il en avait été affecté ou non. Et je dois avouer que je me moquais de le savoir. Pourtant, je me crus obligé de dire d’un ton convaincu :
    — Victorina était ta fille. Tu aurais dû pouvoir assister à ses funérailles.
    — Ne t’en fais pas pour ça.
    — Si j’avais été à Rome, tu aurais été prévenu. (Je détestais le rôle que j’étais en train de jouer, mais son air résigné m’agaçait prodigieusement.) Remarque, c’est difficile de les blâmer. Comme paterfamilias, on a connu mieux !
    — Ne commence pas avec ça !
    Je me mis debout.
    — Ne t’en fais pas, je m’en vais.
    — Tu es venu me poser des questions précises et tu t’en vas sans le faire ?
    — Helena est passée te voir. Elle a dû te poser les questions qu’il fallait.
    — Je ne parle pas aux femmes.
    — Tu devrais pourtant essayer, à l’occasion.
    Il aurait peut-être dû essayer de parler à ma mère quand il vivait encore avec elle.
    C’était une complète perte de temps d’être venu ici. Je n’avais plus la force de me disputer avec lui au sujet de Festus. Je préférais abandonner le terrain. Voyant que j’étais vraiment décidé, mon père me lança, furieux :
    — C’est ça, cours te cacher

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