Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
Vom Netzwerk:
ils restaient avec lui plus par habitude que pour s’engraisser.
    L’idée me vint alors que si des voleurs avaient l’intention de faire une razzia sur les objets mis en vente (ce qui s’était déjà vu), mieux valait que je reste dans le coin.
    Je venais à peine de prendre cette décision magnanime que les ennuis commencèrent.

22
    Davantage de passants venaient régulièrement grossir la foule : des gens ordinaires, portant des tuniques et des capes ordinaires, se déplaçant par groupes de trois maximum. Rien que de fort banal.
    Geminus en était arrivé aux lampes.
    — Dans ce premier lot, une pièce importante…
    Les lampes, ce n’était pas vraiment son truc. Il préférait les immenses poteries ou les meubles encombrants. Alors, il avait tendance à bâcler la vente de lampes qui auraient tout de même mérité un peu plus d’attention.
    — … Un lampadaire d’argent en forme de colonne corinthienne. Il manque une chaîne ici, mais elle peut être aisément remplacée par un orfèvre compétent. Un magnifique objet. Mise à prix…
    De très molles enchères s’ensuivirent. L’hiver n’est pas la bonne période pour vendre. La grisaille ne met pas les choses en valeur. Les gens qui ont de l’affection pour leurs héritiers ne devraient mourir que quand il fait chaud.
    À deux pas de moi, un des hommes ordinaires vêtu d’une cape ordinaire se saisit d’un couvre-lit couleur prune dans une panière. Un morceau de frange étant décousu, il l’agita pour le faire remarquer. C’était de bonne guerre. Puis, se retournant vers son compagnon en riant, il tira dessus d’un coup sec, en arrachant une bonne longueur de plus.
    Un portefaix parvint adroitement à récupérer le couvre-lit, et l’incident passa quasiment inaperçu. Mais je remarquai que deux des costauds s’approchaient dangereusement.
    — Maintenant, s’époumonait Geminus, une paire de candélabres en forme d’arbres…
    Tout près de moi, quelqu’un cogna sur le bras d’un portefaix qui transportait une série de pots à condiments. Les petites jarres brunâtres s’éparpillèrent un peu partout, ainsi que leur contenu. Ceux qui se trouvaient tout près ne purent faire autrement que de patauger dedans avant de s’éloigner.
    — … L’autre est orné d’un chat sur le point de bondir…
    Un portefaix s’élança juste à temps pour empêcher une pile de boîtes en argent destinées à recevoir des parchemins de s’écrouler.
    Tout autour de moi, la tension montait rapidement. Pour une raison que je ne parvenais pas à comprendre, une bagarre s’annonçait. Je vis le plus vieux des portefaix attraper une grande urne dorée posée sur la table de cédratier que j’avais admirée, et se dépêcher de l’enfermer dans un coffre. Par-dessus les têtes, j’aperçus une main brandir un pied de lampe et en faucher toutes celles qui attendaient d’être vendues. Elles s’écroulèrent toutes en chaîne, comme des pins pendant une violente tempête. Deux marchands qui venaient de comprendre la situation battirent en retraite un peu trop précipitamment, et tombèrent cul par-dessus tête dans un amas d’ustensiles de cuisine. Des cris d’alarme éclatèrent un peu partout, poussés par d’innocents visiteurs qui étaient bousculés sans ménagement et recevaient des coups de coude dans les côtes. De beaux objets commençaient à souffrir de la bousculade générale.
    La populace avait évacué en priorité l’espace situé autour de l’estrade du commissaire-priseur, car c’est là que se situait le centre de l’action. Les poteries éclataient en mille morceaux, et les bronzes gisaient un peu partout. L’un des voyous se battait avec un autre homme près des tréteaux, mettant l’équilibre de Geminus en péril. Il hurla un avertissement qui se transforma en protestation indignée quand il sentit l’estrade s’effondrer sous lui. Après quarante années passées à brailler lors de ventes aux enchères, son hurlement fendit l’air avec une puissance que bien des oreilles eurent du mal à supporter. Je le vis disparaître sous un agglomérat de lattes, de poteaux et d’objets divers.
    Les portefaix faisaient ce qu’ils étaient censés faire en pareille circonstance : mettre le maximum de marchandises à l’abri dans les chariots et les panières, en commençant par les objets de valeur. En passant devant moi chargé comme un âne, Gornia, le responsable, me cria :
    — Par Junon, Marcus ! Un

Weitere Kostenlose Bücher