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L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
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dire que le principal danger viendrait bien du mur ouest. Il serait protégé par pas moins de cinq cent soixante hommes de la Legio IIII Scythica et six cent quarante-deux de la Cohors XX. Les auxiliaires étaient des archers et les légionnaires des spécialistes du corps à corps. Ils seraient épaulés par vingt-cinq pièces d’artillerie, neuf balistes et seize scorpions.
    Ballista acheva de rassurer les officiers supérieurs en leur décrivant les mesures additionnelles de défense qui seraient mises en œuvre une fois construits le glacis et contre-glacis et creusé le fossé. Les deux cent cinquante derniers pas avant le mur ouest seraient parsemés de pièges. Il y aurait des milliers de chausse-trapes, des boules de métal hérissées de quatre pointes. Quelle que fût la manière dont elle retombait, la chausse-trape présentait toujours une de ses pointes meurtrières en l’air. Il y aurait des fosses ; certaines dissimuleraient des pieux, d’autres les énormes jarres qu’on avait réquisitionnées, remplies du peu de naphte dont on disposait. Les rochers devant être jetés sur l’ennemi seraient amassés sur les murs. Il y aurait des grues équipées de chaînes, à la fois pour lâcher les plus gros rochers et pour agripper les béliers sassanides qui réussiraient à s’approcher de la muraille. On chaufferait de grandes cuvettes de métal remplies de sable. Lors du siège de Novae, le sable chauffé à blanc s’était montré presque aussi efficace que le naphte à Aquilée.
    Le 6 janvier, Ballista, dont la stratégie était désormais bien arrêtée, décida qu’il avait besoin d’aller boire un coup. Foin des symposiums grecs ou romains décadents, il lui fallait s’humecter le gosier proprement. Il demanda à Maximus s’il pouvait trouver une taverne correcte – une question totalement superflue – et de dire à Mamurra de se joindre à eux si le cœur lui en disait. C’était le lendemain des nones de janvier, un des « jours noirs », mais Ballista n’avait que faire des superstitions romaines.
    — Cela n’a pas l’air mal.
    Ballista parcourait la taverne des yeux. La pièce et les filles semblaient propres. Sur le mur en face de lui, une peinture représentait un couple faisant l’amour en équilibre sur deux cordes raides. La femme était à quatre pattes et l’homme la prenait par derrière tout en buvant une coupe de vin. Il regardait le spectateur d’un air satisfait.
    — J’ai choisi cet endroit parce qu’Acilius Glabrio a interdit à ses légionnaires de s’y rendre, dit Maximus.
    — Pourquoi ? demanda Mamurra.
    — Oh ! Parce que lorsqu’il vient ici, il aime bien avoir un peu d’intimité lorsqu’il se fait défoncer le cul par les taverniers, répondit Maximus.
    Mamurra le regarda avec des yeux ronds avant d’éclater de rire, suivi en cela par Ballista.
    Une jolie blonde court-vêtue, à forte poitrine et au sourire figé, s’approcha avec leur vin et de la nourriture. Maximus lui demanda son nom. Alors qu’elle se penchait, l’Hibernien glissa sa main dans sa tunique et lui caressa le sein. Il en pinça le mamelon jusqu’à ce qu’il durcisse et se dresse.
    — À tout à l’heure, peut-être, lui dit-il tandis qu’elle partait.
    — Pauvre fille ! Pour elle, travailler ici, c’est comme se balader avec la tunique relevée pour être pelotée sans arrêt par des salauds dans ton genre, dit Ballista.
    — Tout ça parce que tu ne la mets pas au chaud, même pas avec Bathshiba, rétorqua Maximus.
    — Tu tiens à ce que l’on parle de Massilia ?
    Les paroles de Ballista mirent fin à la discussion et les trois hommes burent en silence pendant un moment.
    — Bon, il y deux choses dont nous avons besoin de parler. Une fois que cela sera fait, on pourra se détendre.
    Ballista se tut. Ses deux compagnons le regardaient, impatients d’en savoir plus.
    — D’après vous, qui a tué Scribonius Mucianus ?
    — Turpio, répondit Maximus sans hésitation.
    Ballista fixa Mamurra des yeux, lequel s’empressa de jurer qu’il ne soufflerait mot de cette conversation à personne.
    — Il avait le mobile, reprit Maximus, car Scribonius le faisait chanter ; il avait l’occasion : c’était le bras droit de Scribonius. De plus, la chronologie des événements va dans ce sens : selon ses propres dires, Murcianus a disparu deux jours avant que Turpio ne vienne nous rejoindre. Et sans Murcianus pour le contredire, Turpio s’en est

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