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L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
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plutôt bien sorti. Au lieu d’être puni, il a été promu au poste de Scribonius. Nous ne savons pas où est passé l’argent que Scribonius a détourné. Il est probablement en possession de Turpio. Cinq contre un que c’est lui.
    — Si c’est lui, il avait un complice, dit Mamurra. Il a bien fallu deux hommes pour descendre le corps dans ce souterrain.
    Devant le regard étonné de Ballista, Mamurra se hâta d’ajouter :
    — Après votre départ, j’ai demandé à Castricius de m’y emmener.
    — Mais dans les jours qui ont précédé son meurtre, Scribonius disait qu’il avait découvert quelque chose qui arrangerait tout, dit Ballista. Peut-être un moyen de détourner mon attention de ses malversations et du fait qu’il ait laissé son unité partir à vau-l’eau. Cela devait être quelque chose de si important qu’on n’a pas hésité à le tuer pour que cela ne s’ébruite pas. Ils l’ont tué et ont fouillé le corps pour s’assurer qu’il n’avait rien sur lui qui pourrait les incriminer. Ils ont pris la tablette à écrire. La preuve y était inscrite.
    — Oui mais, ces dernières paroles de Scribonius, seul Turpio nous les a rapportées, dit Maximus.
    Ballista en convint et lui demanda de vérifier, discrètement, très discrètement, si quelqu’un de la Cohors XX pouvait confirmer les dires de Turpio.
    — Bon, venons-en au deuxième problème. Qui a incendié notre magasin d’artillerie ?
    — Bagoas, répondit Maximus sans plus d’hésitation qu’auparavant. Tous les légionnaires et d’autres aussi disent que c’était Bagoas.
    — Et tu penses qu’il l’a fait ?
    — Non. Il se trouvait avec Calgacus quand c’est arrivé. Bien sûr, il déteste Rome – pas autant que les bédouins, mais tout de même. Toujours est-il qu’il ne se voit pas comme un saboteur sournois, il se considère plutôt comme un éclaireur – un homme courageux s’aventurant seul dans le camp des ennemis, collectant les informations, perçant leurs secrets les mieux gardés pour retourner tout auréolé de gloire au sein de son peuple et montrer où placer les béliers, où creuser les galeries de mine, où prendre les murs d’assaut.
    — Il va très bientôt se remettre de son tabassage. Qu’allez-vous faire de lui lorsqu’il sera sur pied ? demanda Mamurra.
    — Ou bien m’assurer qu’il ne s’échappe pas, ou bien au contraire l’aider à s’enfuir en faisant en sorte qu’il révèle aux Perses les renseignements que nous voulons qu’ils aient.
    Ballista but une longue gorgée avant de continuer.
    — Bien, si Bagoas n’a pas mis le feu au magasin, qui donc l’a fait ?
    Cette fois-ci, Maximus n’intervint pas. Son regard vif se posait tour à tour sur ses deux compagnons. Mamurra ne décrochait pas un mot, sa grosse tête presque cubique légèrement penchée vers la droite tandis qu’il se perdait dans la contemplation du plafond. Personne ne parla pendant un long moment. Ballista finit par tenter de répondre à sa propre question.
    — Qui que ce soit, il voulait que notre défense échoue, que les Perses prennent la ville. Alors, qui à Arété, militaire ou civil, aurait intérêt à cela ?
    — Turpio, dit Maximus à nouveau.
    Devant les visages sceptiques de deux autres, il se hâta de continuer :
    — Quelque part, il existe des preuves qu’il a tué Scribonius, il ne peut pas les faire disparaître. Il sait qu’elles seront découvertes un jour ou l’autre. Alors il préféré la perspective d’une nouvelle vie sous les Sassanides que la certitude de tomber en disgrâce et d’être exécuté sous l’Empire romain.
    — Oui… c’est possible, dit Ballista, mais rien ne vient à l’appui cette hypothèse.
    Mamurra acquiesça.
    — Eh bien, si Turpio ne vous inspire pas, je propose Acilius Glabrio, patricien et traître.
    Cette fois-ci, Ballista comme Mamurra étaient tout sourire.
    — C’est parce que tu ne l’aimes pas, dit Ballista.
    — Non… non, je ne l’aime pas – je ne peux pas le sentir, ce petit enculé – mais là n’est pas la question. Non, non, écoutez (il se tourna vers Ballista), ce qui se passe, c’est que lui ne t’aime pas. Notre petit aristocrate susceptible ne supporte pas d’avoir à obéir à un Barbare prétentieux et obtus, à un ours mal léché comme toi. Les Sassanides le caressent dans le sens du poil, lui offrent de devenir satrape de Babylone, de Mésopotamie ou de n’importe où, et en

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