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L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
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maintenant, gardant leur souffle pour grimper, pour affronter ce qui les attendait au sommet.
    Il est difficile de monter à une échelle et de combattre en même temps. Tout ce qui attendait la plupart des Sassanides qui parvenaient au sommet était une avalanche de coups de spatha romaine qui les envoyaient s’écraser par terre. Mais en quelques endroits, des guerriers parvenaient à franchir le parapet et à prendre pied sur les remparts. Ces têtes de pont étaient presque immédiatement submergées par les assiégés qui, pour une fois, bénéficiaient de la supériorité numérique.
    —  Kyrios, regardez, là-bas !
    Demetrius montrait le chemin de ronde à gauche de la porte. Un groupe de quatre clibanarii était parvenu à franchir les créneaux. Ils se tenaient épaule contre épaule, le dos à l’échelle. Cinq ou six corps, perses et romains, gisaient à leurs pieds. Les assiégés qui faisaient cercle devant eux avaient dû céder un peu de terrain. Sous les yeux du jeune Grec, un autre guerrier perse se hissa par-dessus le parapet, puis un autre encore.
    — Maximus, Antigonus, avec moi ! Equites singulares, avec moi !
    Sans attendre de voir si son ordre était exécuté, Ballista dégaina sa spatha, descendit par la trappe et dévala l’escalier.
    Sur le toit de la tour, les soldats s’étaient faits plus rares et Demetrius hésitait. Il dégaina son épée. Devait-il suivre son kyrios  ? Il se sentait stupide avec le gladius que lui avait donné Maximus à la main. S’il descendait, il ne réussirait qu’à se faire tuer, à gêner les autres et à les faire tuer, eux aussi.
    Il vit son kyrios sortir de la tour et courir sur le chemin de ronde en contrebas. De sa main gauche, il détacha sa cape et la jeta sur le côté. Elle voleta au vent avant de rouler au bas du talus intérieur. Maximus et Antigonus étaient avec lui, si x equites singulares sur leurs talons. Le Dux Ripæ poussa un cri de guerre dans sa langue natale.
    Le petit groupe s’était renforcé et comptait déjà huit Sassanides lorsque Ballista se dressa devant eux. Le plus proche abattit son arme de haut en bas, visant sa tête. Ballista leva son épée à l’horizontale, para le coup et, tournant son poignet, écarta la lame de son adversaire avant de lui asséner, apparemment dans le même mouvement, un coup de taille du revers en pleine face. Tandis que le premier Sassanide tombait, il porta une série de coups violents à son voisin qui se recroquevilla derrière son bouclier.
    Demetrius contemplait la scène et son cœur battait la chamade. Tant de choses se passaient à la fois ! Maximus tua un Perse, Antigonus un autre. L’un des equites singulares fut touché. Les Sassanides étaient plus nombreux à tomber que les Romains et bien peu d’entre eux parvenaient à se hisser sur les remparts. Un groupe de mercenaires de Iarhai passait à l’attaque de l’autre côté. Un assaillant s’agenouillait tandis que Ballista le pilonnait de son épée ; son bouclier s’écarta sous la violence des coups et le Dux l’estoqua avec force, la pointe de son épée s’enfonçant dans son visage avec un bruit écœurant. Il faillit glisser tandis qu’il poussait de son pied le torse de l’homme pour retirer sa spatha  : le chemin de ronde était recouvert de sang. Un Sassanide profita de l’occasion pour se ruer en avant, portant un coup oblique au casque de Ballista. Il le retira de sa main gauche, para le coup suivant avant qu’un mercenaire d’Iarhai plongeât son épée dans le dos du Perse.
    C’en était fini. Les trois Sassanides encore debout firent volte-face et se précipitèrent vers l’échelle. Trop tard. Ils tombèrent sous les coups qu’on leur assénait par derrière.
    Ballista essuya la sueur de ses yeux et parcourut la muraille du regard. Il n’y avait plus de Perses sur le chemin de ronde. Toujours sur ses gardes, il alla s’accroupir derrière les créneaux et regarda par-dessus le mur. C’était la débandade, la panique se répandait dans les rangs des Sassanides. Alors qu’auparavant, les blessés, réels ou imaginaires, regagnaient leur camp un par un, de petits groupes s’enfuyaient maintenant. Sous les yeux de Ballista, des escouades entières de guerriers se retournaient et décampaient. Un flot continu de soldats prenait la fuite. L’assaut de Shapur avait échoué.
    — Bal-lis-ta ! Bal-lis-ta !
    Les chants résonnaient dans la plaine, narguant les Sassanides en fuite.

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