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L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
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comme des damnés pour exhorter leurs hommes à accélérer le tempo de l’attaque. Le flot de projectiles grossit. Demetrius se blottit dans un coin. Avec lassitude, Ballista, Maximus et Antigonus se levèrent et allèrent s’accroupir derrière les parapets, regardant par-dessus de temps à autre.
    Un terrible fracas retentit, venant de la tour au nord de la porte. Une nouvelle fois, un inquiétant nuage de poussière couleur sable s’éleva dans les airs, ponctué par des hurlements de douleur répétés, semblables à des mugissements. Un engin sassanide avait fait mouche, écrasant l’une des deux balistes sur la tour. Les débris de bois acérés avaient réduit la plate-forme à l’état de charnier.
    Avant que Ballista pût donner ses ordres, Mamurra était apparu sur la tour. Le prœfectus fabrum formait une escouade pour déblayer la tour et faire monter du magasin une pièce d’artillerie de rechange. Les cadavres rejoignirent les restes de l’engin détruit dans un coin de la plate-forme, tandis que l’on exhortait les vivants à actionner la baliste restante.
    Pour l’heure, le principal danger guettant les assiégés était la dernière des tours de siège. Elle avait continué à progresser péniblement vers la porte de la Palmyrène. Tant qu’elle serait debout et capable d’avancer, les assiégés n’avaient pas d’autre choix que d’y concentrer toute leur puissance de feu. Seules les tours à l’extrémité nord de la muraille pouvaient riposter à l’artillerie sassanide.
    La dernière des « Conquérantes des villes » essuyait salve après salve de boulets de pierre de six et vingt livres qui la heurtaient de plein fouet. Les traits de scorpions et les flèches des archers semaient la panique parmi les myriades d’hommes qui tiraient le monstre. La tour tremblait, semblait vaciller mais, tandis que d’autres hommes tiraient sur les cordes, elle se remettait en marche dans de terribles grincements de joints de bois malmenés.
    Par deux fois, les équipages la manœuvrant durent se précipiter au-devant d’elle pour s’occuper des pièges de Ballista. Les deux fosses soigneusement dissimulées à cent et cinquante pas de la porte furent rebouchées, mais au prix de lourdes pertes. Les équipages se heurtaient à un barrage de projectiles et elles furent, en partie, comblées par leurs cadavres.
    Cependant, la tour de siège avançait inexorablement. Si elle atteignait la porte, si sa passerelle s’abattait sur le toit de la tour surmontant la porte, le siège serait terminé, la ville tomberait. Ballista savait qu’il n’y avait désormais plus qu’une chance de l’arrêter. Les Perses connaissaient-ils l’existence de la dernière fosse cachée à vingt pas des murs ? Le Suren ne s’était pas approché aussi près ? Mais le traître les avait-il avertis ?
    La tour recouverte de cuir s’approchait de plus en plus, précédée par l’odeur des peaux non tannées, du bois et de la sueur des hommes qui la tiraient. Trente pas, vingt-cinq : aucun homme ne se précipitait devant elle. Vingt pas. Rien. S’était-il trompé dans ses mesures ? Les planches qui recouvraient la fosse étaient-elles trop solides ? La tour passerait-elle dessus sans encombre ?
    Un grincement sourd retentit. La surface de la route bougea. Les planches recouvertes de terre bouchant la fosse ployèrent sous le poids de la tour. Une odeur caractéristique flottait. Une à une, les planches cédèrent. La tour pencha dangereusement vers l’avant. Des hommes hurlèrent.
    Ballista se saisit d’un arc et d’une flèche. L’odeur de la résine lui piquait les narines. Il posa la pointe de la flèche sur un brasero et elle s’enflamma. Il respira profondément et se posta à découvert entre deux créneaux. Il tressaillit lorsqu’une flèche perse frôla son visage. Il souffla, se força à se pencher en avant, à ignorer le danger, à faire ce qui devait être fait. À peine conscient des projectiles éraflant la pierre autour de lui, il visa l’ouverture sombre de la fosse, inspira profondément, banda son arc et relâcha la corde. La flèche empanachée de fumée s’envola, semblant accélérer vers sa cible.
    D’autres flèches enflammées trouvèrent l’ouverture de la fosse et celle de la grande jarre de terre cuite qu’on avait cachée au fond. Dans un ronflement, le naphte s’enflamma. Les flammes jaillirent, léchant la tour de siège, montant le long des escaliers et des

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