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L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
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essayer de rendre leur mine inutilisable. Mais je pense que rien de tout cela n’est la solution. Comme je le disais au jeune Grec lorsqu’il me parlait d’ours, d’abeilles et de scorpions, il faudra faire le sale du boulot au glaive, dans le noir.
    — Et ensuite ?
    — Effondrer leur mine. De préférence lorsque nous en serons sortis.
    — De combien d’hommes auras-tu besoin ?
    — Pas beaucoup. Sous terre, un grand nombre d’hommes peut être une gêne plus qu’autre chose. Lorsque je le demanderai, faites venir la centurie de réserve cantonnée sur le campus martius. Je prendrai vingt légionnaires avec moi dans le tunnel ; ils s’ajouteront à mes mineurs. Gardez Castricius avec vous au cas où les choses tourneraient mal.
    Mamurra fit la moue.
    — Je vais demander au centurion Antoninus Posterior de dire à ses hommes de se tenir prêts.
    Deux jours s’écoulèrent avant qu’un messager au visage congestionné vînt trouver le Dux Ripæ. Ballista passa prendre Antoninus Posterior et ses hommes. Lorsqu’ils arrivèrent à la mine, Mamurra les attendait. Le temps manquait et des adieux prolongés n’étaient pas de mise. Ballista serra la main de son prœfectus fabrum, lequel mena vingt des légionnaires dans le souterrain.
    Confronté à une inactivité forcée, Ballista fit ce que font tous les soldats dans ce cas : il s’assit. Il n’y avait pas d’endroit ombragé d’où il pût voir l’entrée de la mine, et il prit donc place au soleil, contemplant l’horrible trou noir. C’était le 29 septembre, trois jours avant les calendes d’octobre, l’automne donc. Dans le Nord, il ferait frais, mais ici, la chaleur était toujours étouffante. Il se drapa de sa cape pour que le soleil ne rendît pas sa cotte de maille brûlante.
    Calgacus vint les trouver, accompagné de quelques esclaves du palais. Ils distribuèrent des outres rondes remplies d’eau. Ballista retira son casque et son foulard, se rinça la bouche avec un peu d’eau qu’il recracha avant de boire longuement à la régalade.
    Tandis qu’il passait l’outre à Maximus, son regard se posa sur son dernier porte-étendard, un Macédonien un peu indolent répondant au nom de Pudens.
    —  Draconius , apporte mon étendard à la porte de la Palmyrène, que les Perses le voient flotter là-bas comme d’habitude.
    Ballista se tourna vers un de ses equites singulares, un Gaulois aux cheveux blonds.
    — Vindex, prends ma cape. Enfile-la et montre-toi près de l’étendard. Joue à être le Dux Ripæ pendant un moment, pour que les Perses pensent qu’aujourd’hui est un jour comme les autres.
    Mamurra retira son oreille du bouclier de bronze. Le moment était arrivé. Il s’en saisit de manière à ce qu’il ne heurtât rien, passa entre les deux mineurs, puis entre les deux archers. Posant le bouclier à l’écart contre la paroi, il s’accroupit. Dans la lumière vacillante des lampes à huiles, tout le monde l’observait. À voix basse, Mamurra dit « maintenant ».
    Les deux mineurs élevèrent leurs pioches, se regardèrent, puis les abattirent. Le bruit était assourdissant dans l’espace confiné où l’on s’était habitué au plus grand silence. Crac, crac ! Des échardes volèrent. Les deux archers se protégèrent les yeux. Crac, crac, les mineurs travaillaient en équipe, concentrant leurs coups de pioches au même endroit. Ils étaient nus jusqu’à la taille et leurs torses luisaient de sueur.
    Mamurra dégaina ses armes, une épée courte à l’ancienne mode, un gladius, dans la main droite, une dague, un pugio, dans la gauche. Beaucoup dépendait de la vitesse à laquelle les deux mineurs allaient pouvoir pratiquer un trou dans la fine paroi du souterrain. Mamurra espérait de tout cœur ne pas s’être trompé. Tous ses calculs, tout son instinct lui disaient que la galerie de sape perse avait avancé au-delà de sa contre-mine. L’ouverture devrait permettre aux Romains d’émerger à quelque distance du bout de la mine perse.
    Crac crac. « Allez, allez ! » Quelle épaisseur avait donc ce mur ? Mamurra était sûr qu’il céderait d’un moment à l’autre. Il se surprit à fredonner une vieille chanson de marche de la légion, qui devait remonter à Jules César :
    Nous ramenons chez lui notre putassier chauve,
    Romains, enfermez vos femmes !
    Tous les sacs d’or que vous lui avez envoyés
    C’est en putains gauloises qu’il les a dépensés.
    L’une des pioches

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