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L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
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et traversèrent les quartiers militaires, se dirigeant vers la muraille du désert. Au campus martius , un groupe de légionnaires en faction de la centurie d’Antoninus Posterior cantonnée là, les arrêta : Libertas. Ils donnèrent le mot de passe – « principatus » – et poursuivirent leur chemin.
    Ils montèrent sur les remparts à l’angle nord-ouest de la muraille, à côté du temple de Bel. On les arrêta une nouvelle fois – « Libertas ; principatus ». Ils restèrent un moment devant le parapet, à contempler le ravin au nord et la grande plaine à l’ouest. Au loin, la myriade de feux du camp sassanide projetait une lueur vermeille dans le ciel. Une rumeur diffuse se propageait à travers le désert. Un cheval perse hennit et, plus près, un de ses congénères romains lui répondit.
    Le long de la muraille, les torches répandaient une lumière indécise. Quelque part en ville, des coups de marteau retentirent ; un forgeron devait travailler tard, rivetant une épée ou resserrant les anneaux d’une cotte de maille. Au-dessus d’eux sur la tour, un garde prolixe nommé Antiochus ressassait son récent divorce : sa femme avait toujours été une mégère, mauvaise langue avec ça, et dieu des Enfers ! qu’est-ce qu’elle parlait ! C’était pire que d’être marié avec sa belle-mère.
    Ballista se pencha vers son garde du corps.
    — Je crois que tu en as fait assez hier soir pour payer ta dette et reprendre ta liberté.
    — Non. Il faut que cela soit la même chose. Hier soir, ces trois types t’auraient peut-être bien tué, mais je ne peux pas en être sûr. Lorsque tu m’as sauvé, il n’y avait aucun doute : j’étais sur le dos et j’avais lâché mon arme ; une seconde de plus, et j’étais mort. Non, les choses doivent correspondre.
    — Certaines religions considèrent l’excès d’orgueil comme un terrible péché.
    — Tant pis pour elles.
    Ballista et Maximus se dirigèrent vers le sud par le chemin de ronde. Çà et là, tandis qu’ils passaient dans la lumière des torches, des sentinelles aux joues hâves, aux tuniques usées et salies par les combats, les arrêtaient : « Libertas – Principatus – Libertas – Principatus. »
    Lorsqu’ils arrivèrent à la quatrième tour, les sentinelles étaient en train de jouer aux dés. C’étaient des légionnaires de Legio Scythica. Leurs boucliers ovales rouges, ornés de victoires bleues et d’un lion d’or, étaient empilés dans un coin. Ballista et Maximus restèrent dans l’ombre, regardant la lumière des torches jouer sur les visages des hommes, écoutant ce qu’ils disaient.
    —  Canis, dit un joueur dans un grognement de dépit, tandis que ses quatre dés s’arrêtaient sur le « chien », le pire lancer possible.
    — Tu as toujours été malchanceux.
    — Dis pas de conneries. Je garde toute ma chance pour demain et on en aura foutrement besoin.
    — C’est toi qui dis des conneries. Demain ne sera qu’une promenade dans un paradis. On leur a déjà mis leur raclée et on va leur en mettre une autre.
    — C’est ce que tu dis. On n’est plus tellement nombreux. La plupart des hommes sur ces remparts ne sont que des putains de civils qui jouent aux petits soldats. Moi, je dis que si les reptiles se lancent à l’assaut demain, on va tous l’avoir dans le cul.
    — Foutaise. Ce grand bâtard de Barbare nous a toujours sortis du pétrin jusqu’à maintenant et cela sera la même chose demain. S’il dit que nous pouvons tenir la muraille, tu vas aller le contredire ?
    Ballista sourit à Maximus dans l’ombre.
    — Oui, ben je préférerais avoir affaire à lui plutôt qu’à son putain de garde du corps hibernien.
    Les dents de Maximus luirent dans le noir.
    — Là, tu n’as pas tort. Pas le genre de type qu’on aimerait rencontrer au coin d’un bois. Il a vraiment une sale gueule, pas vrai ?
    Ballista prit Maximus par le bras et ils descendirent l’escalier.
    Lorsqu’ils arrivèrent à la porte de la Palmyrène, ils en avaient assez entendu. Les soldats réguliers leur semblaient assez résolus, même s’ils râlaient comme des veaux. Leur mépris était à la fois dirigé contre l’ennemi et contre les conscrits de leur propre camp. Lesquels conscrits, maintes fois raillés, particulièrement ceux qui allaient défendre la muraille ouest pour la première fois, se montraient ou bien taciturnes ou bien tonitruants dans leur vantardise – ce qui était

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