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L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
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qui ont vaincu les hordes barbares des Cimbres et des Teutons sur les plaines d’Italie du Nord, les hommes qui ont battu les innumérables nuées d’Asie Mineure conduites par Mithridate, qui lui ont fait ravaler son orgueil oriental, qui l’ont contraint à l’exil et à un suicide sordide. Si nous gagnons aujourd’hui, on se souviendra de nous jusqu’à la fin des temps !
    Tous les hommes l’acclamèrent. Le bruit des épées battant contre les boucliers était assourdissant. Le chant scandé retentit : « Bal-lis-ta ! Bal-lis-ta ! » On le reprit en cœur et, telle une grande vague, il déferla sur les chemins de ronde et les tours de la ville assiégée.
    Ils descendirent de la tour à l’heure où la lumière des torches devient jaune pâle avant d’être éclipsée par celle du levant. Ils marchèrent vers le sud le long de la muraille. À chaque tour, Ballista donnait une version de son discours et à chaque fois, les hommes l’acclamaient. Ils scandaient parfois « Bal-lis-ta ! Bal-lis-ta ! » ou renversaient la tête en arrière et hurlaient à la manière des loups. Lorsqu’ils furent revenus vers le nord et eurent pris leur place habituelle en haut de la tour surmontant la porte de la Palmyrène, le soleil leur chauffait déjà les épaules.
    —  Dominus.
    Deux soldats de la Cohors XX étaient au garde à vous. Ils encadraient un homme vêtu à la manière perse.
    — Marcus Antoninus Danymus et Marcus Antoninus Themarsas de la turme de Antiochus, Dominus. Ce type est un déserteur. Il est arrivé par la muraille nord la nuit dernière. Dit qu’il s’appelle Khur et qu’il peut vous dire tout ce que vous voulez savoir sur le plan d’attaque des Perses.
    En entendant son nom, le Perse montra les dents comme un chien qui s’attend à être battu. Ses vêtements bigarrés étaient couverts de poussière. Il ne portait pas de ceinture sur sa tunique ample à longues manches ; on avait dû la lui enlever lorsqu’il avait été fouillé et désarmé. Sous la crasse, son visage était pâle.
    Ballista lui fit signe d’approcher. Il s’avança, puis se prosterna, touchant le sol de son front avant de s’agenouiller et de tendre les bras dans un geste de supplication.
    Demetrius regardait l’homme avec dégoût tandis que Ballista lui parlait en perse. Avant de répondre, le Sassanide se prosterna à nouveau, rentrant les mains dans ses longues manches. Vraiment répugnant, la façon dont ces Orientaux s’abaissaient.
    L’homme se remit à genoux et se jeta sur Ballista. Le couteau luisait dans sa main lorsqu’il tendit brusquement le bras pour frapper sous la cuirasse du Dux. En un éclair, Ballista s’était avancé et avait contourné le coup. Se saisissant du bras du Perse à deux mains, il leva son genou. Il y eut un craquement sinistre lorsque l’os se brisa. L’homme hurla. Le soldat nommé Danymus s’élança et lui enfonça son épée entre les omoplates. Le Perse tomba en avant. Un instant plus tard, il avait rendu l’âme.
    — Ce n’était pas nécessaire, soldat, dit Ballista.
    — Désolé, Dominus. J’ai pensé…
    Danymus ne finit pas sa phrase.
    — Je présume qu’il avait été fouillé ?
    — Oui, Dominus.
    —  Par qui ?
    — Je l’ignore, Dominus.
    —  Tu ne l’as donc pas fouillé ?
    — Non, Dominus.
    Danymus baissa les yeux vers la lame de son sabre où le sang dégoulinait par terre. Il suait abondamment. Sa mine contrite contrastait avec les jolis ornements qui pendaient à sa ceinture militaire : un soleil, une fleur, un poisson, un homme portant un agneau et une svastika. Demetrius fut frappé de voir que le tueur du Perse était le seul à avoir sorti son épée.
    — Très bien. Emmenez le corps.
    Danymus rengaina son arme et les deux soldats, se saisissant chacun d’une jambe, tirèrent le cadavre vers les escaliers. Le visage du mort frottait contre le sol. Il laissa derrière lui une grande traînée de sang.
    — Portez ce fichu cadavre. Quelqu’un pourrait se blesser en glissant dans tout ce sang, rugit Castricius.
    Ballista et Maximus se regardaient d’un air perplexe. S’il avait été désarmé lorsqu’il avait déserté, quelqu’un devait lui avoir donné le couteau perse. Ils n’avaient pas le temps de tirer cela au clair. Ils pourraient toujours chercher le coupable demain, s’ils étaient encore en vie. Ballista haussa les épaules presque imperceptiblement et se remit à étudier la

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