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L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
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envoyé bouler, était maintenant à quatre pattes, tentant de reprendre ses esprits. Calgacus s’avança et lui décocha un coup de pied à la face. Sa tête fut violemment rejetée en arrière et il s’effondra, immobile, geignant doucement.
    Les deux légionnaires, encore debout, se regardèrent, indécis.
    — Ramassez-moi ces deux étrons et foutez le camp, dit Maximus.
    Les soldats hésitèrent puis firent ce qu’on leur disait. Soutenant leurs contubernales , ils remontèrent l’allée. Arrivés au bout, celui dont le nez était cassé cria que ce n’était pas fini, qu’ils se retrouveraient et qu’il leur en chaufferait à tous les trois.
    — Mais oui, c’est ça, grommela Maximus tandis qu’il se penchait au-dessus de Bagoas. Donne-moi un coup de main Calgacus, ramenons ce pauvre petit bâtard à la maison.
    Je pense parfois que la rose jamais n’est aussi rouge
    Qu’à l’endroit où quelque César enterré a saigné.
    Le fragment de poésie revint à l’esprit du jeune Perse juste avant qu’il ne perde conscience.
    Au signal de Ballista, le soldat frappa de nouveau à la porte. Ce début de journée avait été fort éprouvant. Ballista était sorti à la deuxième heure du jour, accompagné de Demetrius, deux scribes, trois messagers, de Romulus, qui n’avait pas à porter le lourd étendard, et de deux equites singulares. Tandis que les dix hommes se dirigeaient à pied vers l’extrémité sud de la rue des Remparts, des légionnaires au loin, trop loin pour être reconnus, avaient hurlé à la manière de loups.
    Ballista et son groupe inspectaient toutes les propriétés attenantes aux murs ouest, en face du désert, qui allaient bientôt devoir être détruites, qui ne seraient bientôt plus qu’un amas de gravats et de boue. Les plaintes émises lors du dîner de la veille par les protecteurs de caravanes étaient sur les lèvres de tous les résidents. Ce matin-là, elles semblaient avoir plus de poids. Elles émanaient de prêtres dont les temples seraient démantelés, dont les dieux seraient chassés, d’hommes dont les maisons seraient rasées et leurs familles jetées à la rue. Certains étaient révoltés ; d’autres ravalaient leurs larmes, leurs épouses et enfants observant la scène en cachette depuis les portes entrouvertes des appartements des femmes. Qu’ils le considérassent comme un favori impérial irresponsable, un officier assoiffé de pouvoir ou un Barbare stupide typique, les décisions de Ballista n’étaient pas autre chose pour eux qu’une lubie insensée et cruelle.
    Un peu irrité, Ballista fit à nouveau signe au soldat de frapper à la porte. Ils n’avaient pas toute la journée devant eux et ils n’en étaient qu’au troisième îlot sur les huit concernés. Cette fois-ci, la porte s’ouvrit aussitôt après que le soldat y eut tambouriné.
    Dans la pénombre du vestibule se tenait un homme de petite taille, vêtu à la manière des philosophes : capes de bure et tuniques, pieds nus, longs cheveux et barbes ébouriffés. Il tenait un bâton dans une main et tripotait de l’autre une pochette qui pendait à sa ceinture.
    — Je suis Marcus Clodius Ballista, Dux…
    —  Je sais, l’interrompit l’homme impoliment.
    Ballista, depuis la rue baignée de soleil, avait peine à distinguer l’intérieur relativement obscur de la maison, pourtant l’homme lui paraissait très agité. Sa main gauche lâcha sa pochette et commença à jouer nerveusement avec sa boucle de ceinture en forme de poisson.
    « Père-de-Tout, nous y voilà encore une fois. Essayons de l’amadouer avant qu’il ne se mette à pester. »
    — À quelle école de philosophie appartiens-tu ?
    — Quoi ?
    L’homme lui lança un regard atone, comme si ces mots ne signifiaient rien pour lui.
    — Tu es vêtu à la manière d’un cynique ou peut-être d’un stoïque radical. Bien que ta tenue soit, bien sûr, appropriée à toutes les écoles ou presque.
    — Non… non, je ne suis pas philosophe… certainement pas, en aucune manière.
    Il semblait à la fois offensé et apeuré.
    — Tu es le propriétaire de cette maison ?
    — Non.
    — Peux-tu aller le chercher ?
    — Je ne sais pas… Il est occupé.
    L’homme regardait Ballista et les soldats d’un air affolé.
    — Je vais le chercher. Suivez-moi.
    Il se retourna brusquement et les mena à travers le vestibule jusqu’à un petit atrium pavé.
    — Vous pouvez inspecter les lieux comme bon

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