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Louis Napoléon le Grand

Louis Napoléon le Grand

Titel: Louis Napoléon le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philippe Séguin
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coordination de la capitale avec toutes les adaptations qui en découlent. C'est particulièrement évident sur le plan des échanges commerciaux : les gares sont comme de nouvelles portes par lesquelles passeront les marchandises. Il faut donc de larges voies pour permettre à celles-ci de circuler sans difficultés. Quant aux passagers, Louis Napoléon se garde de les oublier:
    « La transformation de Paris, déclare-t-il, est le complément nécessaire d'un réseau de chemins de fer dont je veux couvrir la France et qui, en un temps donné et prochain, se souderont aux chemins de fer étrangers. Que deviendront ces flots de voyageurs jetés dans une ville qui n'est pas percée en vue de les recevoir? Où seront les voitures pour les distribuer dans les divers quartiers et les hôtels pour les loger? »
    Autre avantage attendu: les grands travaux à accomplir donneront du travail et permettront d'assurer le plein emploi.
    Dernière motivation, peut-être la plus déterminante, Louis Napoléon a conscience du caractère inéluctable du mouvement d'urbanisation lié au développement industriel. Les villes vont accueillir une population de plus en plus importante. Il faut qu'elles puissent s'y adapter, et rester en mesure d'offrir à la fois de quoi héberger, de quoi circuler et de quoi vivre dignement, et même agréablement.
    Le pronostic est tout à fait exact. Entre 1846 et 1866, la population urbaine passera en France du quart aux trois septièmes de la population totale et, de quatre, le nombre des villes de plus de cent mille habitants s'élèvera jusqu'à huit.
    En fait, toutes les agglomérations, à un titre ou à un autre, participent au mouvement.
    Bien sûr, les villes du Nord croissent au rythme du développement industriel: la population de Roubaix va ainsi tripler sous l'Empire. Lille et Rouen seront profondément transformées.
    Au Sud, le mouvement, pour n'être pas aussi spectaculaire, n'en existe pas moins: Bordeaux, par exemple, passe de cent trente mille à deux cent mille habitants. Que de transformations à Marseille! S'y édifient tour à tour la basilique Notre-Dame-de-la-Garde, la cathédrale Sainte-Marie-Majeure, le Palais de Justice, la Bourse, la Préfecture; de grandes percées — comme la rue Impériale, aujourd'hui rue de la République — viennent bouleverser le paysage urbain et, parallèlement, est créé à la Joliette ce qui deviendra le port moderne. Toutes proportions gardées, des efforts analogues sont entrepris dans bien d'autres villes, comme Montpellier, même si, pour elle, le grand projet de réunir le Peyrou au Lez et le Lez à la mer n'ira pas plus loin que la création de la rue Foch.
    Lyon, dont la population passe de cent soixante-quinze mille à deux cent cinquante mille habitants, voit sa physionomie changer du tout au tout sous l'impulsion du préfet Vaïsse, lequel ouvre des voies nouvelles — la rue Centrale (1853) et la rue Impériale (1855) —, aménage le parc de la Tête d'Or et agence le développement de Vaise, des Brotteaux, de Perrache — devenu progressivement un noeud ferroviaire important — et de la Guillottière, qui se peuple d'ouvriers employés par les usines de construction mécanique.
    Et comme, pour les classes les plus élevées, se crée progressivement une civilisation des loisirs, des stations thermales, climatiques,balnéaires vont connaître un essor sans précédent : Deauville, Biarritz, Arcachon, Plombières, Vichy, parmi beaucoup d'autres, se créent, se développent ou se rénovent à l'initiative et parfois sur les plans mêmes de Louis Napoléon, quand l'impératrice ou Morny ne s'en mêlent pas.
    La sollicitude dont fit preuve Louis Napoléon pour les deux villes thermales qu'il fréquenta le plus assidûment vaut qu'on s'y arrête.
    A Vichy, il fit dessiner de nouveaux plans pour l'établissement de cure dont la structure actuelle reproduit fidèlement le tracé. La troupe fut chargée par ses soins de remblayer les bords de l'Allier qui n'étaient alors qu'un marécage. La première liaison ferroviaire avec Paris, dont il s'occupa personnellement, contribua à lancer définitivement la ville.
    A Plombières, dès son premier passage, l'empereur, comme nous le raconte encore Jean Kastener, « fut frappé du contraste qui s'offrait à ses yeux. D'une part, la notoriété de la station et la valeur thérapeutique de ses eaux, d'autre part le mauvais agencement de la ville et l'indigence des établissements thermaux. Aussi,

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