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Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil

Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil

Titel: Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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peut-être qu’une rouée mais il éprouve près d’elle la paix. Et lorsque Athénaïs de Montespan plaide pour Françoise, disant qu’il faudrait à son amie une terre, un titre, pour qu’elle se sente enfin protégée, arrachée à son passé, il est aussitôt décidé à faire un don de cent mille livres à Françoise Scarron, même s’il fait mine un temps de refuser, pour éviter qu’Athénaïs de Montespan, dont il connaît la jalousie, ne devine qu’il trouve Françoise attirante et aimable.
    Enfin il accorde ce don à Françoise Scarron, et il est heureux d’apprendre qu’elle a aussitôt acheté une belle terre, noble, qui vaut dix à onze mille livres de rentes. Il s’agit du marquisat de Maintenon.
    Voici donc Françoise d’Aubigné, veuve Scarron, marquise de Maintenon. Et lorsqu’il la rencontre à nouveau, à la fin du mois de décembre 1674, il peut la nommer Mme de Maintenon.
    Et il la voit, rougissant de plaisir, faire une révérence pleine de reconnaissance.

48.
     
    Il quitte à regret Mme de Maintenon.
    Il se retourne. Il voit qu’elle ouvre les bras, se penche, enveloppe les épaules des enfants dans un geste lent et doux. Et le duc du Maine et Mlle de Nantes sourient et se pressent contre elle.
    Louis s’éloigne, sort des appartements réservés, dans le château de Saint-Germain, aux enfants et à leur gouvernante.
    Cette femme le rassure et le touche. Elle est pour les enfants meilleure, plus attentive que leur mère, la marquise de Montespan.
    Athénaïs est d’abord une femme de fête, d’esprit et de plaisir dont la beauté rayonne.
    Parfois elle le lasse, mais il ne songe pas à se séparer d’elle.
    Il voudrait d’ailleurs garder autour de lui toutes celles qui l’ont aimé. Et il ne comprend pas, il s’étonne de leur dépit, de leur jalousie, bien qu’il les ait comblées.
    Il a ainsi été ému aux larmes quand Louise de La Vallière est venue lui dire adieu, puisque, comme elle le désire depuis longtemps, elle se retire dans le couvent des carmélites de l’Incarnation, rue Saint-Jacques, et elle se nommera Louise de la Miséricorde.
    Elle a voulu solliciter le pardon de la reine. Et Marie-Thérèse l’a serrée contre elle.
    Elle a soupé chez Athénaïs de Montespan, assisté à une dernière messe, avec toute la Cour, dans la chapelle du château de Versailles, puis elle a gagné son carrosse.
    Et Louis n’a pu retenir ses larmes.
    C’est une part de sa vie qui tombe.
    Or il veut ajouter et non pas soustraire.
    Il peut faire l’amour avec la marquise de Thianges, la propre sœur d’Athénaïs de Montespan.
    Il sait que bientôt, quand il le voudra, Mme de Maintenon se laissera enlacer, et il est très tenté de l’embrasser, d’entendre ses soupirs, ses remords, sa respiration haletante.
    Il séduit telle ou telle jeune suivante de la reine ou d’Athénaïs. Et parfois il a l’impression que celle-ci les choisit belles et désirables pour les lui offrir. Et il lui en sait gré.
    Il veut la couvrir de cadeaux, parce qu’elle n’est jamais si avenante, si empressée, si dévouée à le satisfaire, que lorsqu’elle a reçu une cassette de bijoux, ou bien qu’elle a obtenu pour le château qu’il lui a offert à Clagny de nouveaux aménagements, des tableaux, des statues, une orangeraie, et même une ferme, au fond de l’immense jardin, parce qu’Athénaïs aime à jouer quelquefois à la bergère, et même à la paysanne.
    Il a lu dans l’une des lettres soustraites et recopiées par les hommes du « cabinet noir » qu’à la Cour, on nomme Athénaïs Quanto. Et c’est la marquise de Sévigné qui la désigne ainsi, dans ses innombrables missives.
    Il a hésité à comprendre qu’il s’agissait d’Athénaïs, Mme « Combien ». Il a souri : Quanto  ! Et il est vrai qu’elle aime jouer au jeu de cartes italien la quantova et que, presque chaque soir, il lui ouvre sa bourse afin qu’elle rembourse ses dettes.
    Elle a obtenu pour son frère, le duc de Vivonne, le titre et les avantages de capitaine général des galères. Le marquis de Thianges a été, lui, élevé au grade de lieutenant dans la cavalerie royale, pour le remercier de sa complaisance. Et ce soir-là, la marquise de Thianges a été on ne peut plus douce.
    La dernière des sœurs de Rochechouart de Mortemart, Marie-Madeleine, peut-être la plus belle des trois, est abbesse de Fontevrault.
    Un grand roi doit être généreux avec celles et ceux qui le servent. Et la

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