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Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil

Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil

Titel: Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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aime cette générosité des chairs, cette plénitude des formes, où son désir s’apaise après qu’il l’a avivé en conquérant les corps nerveux des jeunes femmes, qu’elles se nomment princesse de Soubise ou Mme de Ludres.
    Il a usé de Mme de Ludres quand, les derniers jours de sa grossesse, Athénaïs de Montespan s’était retirée dans le château de Maintenon, chez la marquise.
    Il avait apprécié cette réconciliation.
    Voilà ce qu’il voulait ! Que se rassemblent autour de lui la reine son épouse, sa maîtresse régnante, et aux rangs qu’elles devaient occuper, debout ou assises sur les tabourets, les femmes qu’il avait possédées, quelques nuits. Et ses bâtards devaient aussi pouvoir prendre place auprès de lui, à leur rang aussi, derrière les enfants légitimes, mais non pas rejetés dans l’oubli ou la honte.
    Ils sont tous enfants du roi.
    Il avait appris que, au château de Maintenon, Athénaïs avait accouché d’une fille, Mlle de Blois. Mais Mme de Maintenon avait refusé de s’occuper d’elle, et c’est Mme Colbert qui, en compagnie de Mme de Jussac, s’est chargée de l’enfant, et de ceux qui ne manqueraient pas de naître, si Athénaïs de Montespan restait la maîtresse régnante.
     
    Il est heureux qu’elle soit revenue à Versailles.
    Il est déjà las de cette Mme de Ludres qui a cru, parce qu’il l’avait possédée à quelques reprises, qu’elle allait prendre la place d’Athénaïs de Montespan.
    Elle n’avait pas imaginé que pouvaient se liguer contre elle les deux marquises, Montespan et Maintenon, rivales l’une de l’autre, mais alliées pour écarter Mme de Ludres.
    Il n’a pas aimé que cette femme tente de s’imposer, et qu’à son égard, toutes les autres dames marquent déjà la déférence qu’elles devaient à celle que, imaginaient-elles, le roi avait choisie.
    Louis les a vues se lever dès que Mme de Ludres entrait, et même si la reine était présente, ne s’asseyant qu’à son ordre. Que croyait-elle, cette prétentieuse ? Que l’on pouvait forcer la main du roi ? S’imposer à lui ?
    Dès qu’il aperçoit Athénaïs de Montespan il se dirige vers elle, lui prend les mains.
    Il veut que par ce seul geste chacun comprenne qu’elle a conservé toute sa place et que Mme de Ludres n’est donc plus rien.
    Il passe devant elle sans lui accorder un regard. Et il sait qu’autour de la jeune femme, aussitôt le vide se creuse, qu’elle n’existe plus puisque le roi l’a rejetée, et qu’il ne lui reste qu’à subir les humiliations qu’Athénaïs de Montespan ne va pas manquer de lui ménager.
    Il n’est pas étonné lorsqu’il reçoit quelques semaines plus tard l’avis que Mme de Ludres a quitté le service d’Élisabeth-Charlotte, qu’elle avait repris. Elle n’est donc plus surintendante de la cour de Madame.
    Quelques autres semaines s’écoulent et il lit la requête de Mme de Ludres, qui sollicite l’autorisation de se retirer au couvent des visitandines du faubourg Saint-Germain.
    — Comment, s’exclame-t-il, n’y est-elle pas déjà ?
    Et il rend la requête, en l’acceptant d’une inclination dédaigneuse de la tête.
    Que pourrait-il craindre des femmes ?
    Qui oserait d’ailleurs, dans ce royaume, se dresser ou rivaliser avec lui ?
    Le temps des grands frondeurs, ou celui de Nicolas Fouquet, est révolu.
     
    Il le sait mais il s’en assure, lorsqu’il parcourt en carrosse les routes qui mènent au château de Sceaux, la demeure où vit Colbert, son contrôleur général des Finances.
    Il se souvient que lorsque, en 1661, Fouquet le prédécesseur de Colbert l’avait invité au château de Vaux, les chemins étaient encombrés de voitures venues de toutes les provinces de France et même d’Europe. Il avait ressenti la magnificence et le rayonnement de Fouquet comme une insolence et un défi.
    Rien de cela en ce mois de juillet 1677.
    Il découvre, de part et d’autre des grilles du château, deux groupes de sculptures de Coysevox qui représentent les vertus de Colbert : une licorne transperce la chimère et incarne la pureté ; un dogue égorgeant un loup symbolise la fidélité. Au-dessus des grilles, une couleuvre tient une branche d’olivier, et est surmontée par la devise Pente et Recte , « Habilement et Bien ».
    Il aime la réserve de Colbert qui s’incline quand le roi le félicite pour la propreté de ses appartements. Puis on se rend à l’Orangerie, où est donnée

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