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Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil

Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil

Titel: Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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j’épouserais une femme que j’aimerais », avait dit Christine de Suède.
    Mais que vaut le conseil de cette reine déchue et fantasque, aux manières et aux odeurs d’un soldat, dont chaque mot fait scandale ? On l’accuse même d’avoir fait assassiner – et peut-être l’a-t-elle tué de ses mains – l’intendant de sa maison, le comte Monaldeschi, qu’on a retrouvé, la tête fracassée, dans la chambre qu’elle occupe au château de Fontainebleau.
    D’ailleurs, qu’est-ce qu’aimer ?
    Il désire le corps d’une femme, il peut être distrait ou captivé par ses propos, enchanté par sa beauté, son élégance, enivré par le parfum de sa peau, mais aimer, est-ce cela ?
    Il écoute Son Éminence dresser le portrait de la princesse Marguerite, la fille de la duchesse de Savoie, sœur de Louis XIII. Ce pourrait être pour le royaume de France un mariage fructueux, permettant la réunion à terme de la Savoie au royaume.
    Louis ne répond pas, Son Éminence insiste.
    Puis c’est au tour de la reine mère de présenter l’infante Marie-Thérèse d’Autriche, la fille de Philippe IV, roi d’Espagne, le frère de la reine. Ce serait le mariage des deux plus grandes dynasties du monde, et la conclusion d’une alliance qui mettrait fin à cette guerre interminable entre le royaume de France et celui d’Espagne.
    Mazarin concède qu’il a envoyé à Madrid Hugues de Lionne, pour ouvrir la négociation, mais les Espagnols se dérobent.
    Alors, pourquoi pas Marguerite de Savoie ?
    En attendant, c’est la guerre qui se poursuit.
    On la mène avec les Anglais de Cromwell, et Louis perçoit à la Cour les réserves des Grands. Peut-on s’allier avec Cromwell le régicide, l’hérétique, ennemi de l’Église catholique ?
    On chuchote à Louis qu’il devrait s’opposer à cette politique, imposer à Mazarin de rompre les traités signés avec cette Angleterre républicaine. On lui parle de cette Henriette de France, sa cousine, exilée avec sa mère et ses frères à Paris.
    Il hésite. Il est sensible à la beauté d’Henriette mais aussi aux propos de ses confesseurs qui rejettent eux aussi cette alliance anglaise.
    Puis, au moment où il s’apprête à interroger Mazarin, celui-ci lui révèle qu’existent par tout le royaume des petits groupes, qui constituent une Compagnie du Saint-Sacrement, un parti dévot, dont plusieurs membres ont été des frondeurs, et qu’il faut se méfier de cette Compagnie-là où l’on retrouve le prince de Conti, et un jeune prédicateur, Bossuet. Et l’on prétend même que Monsieur, frère du roi, a été tenté de la rejoindre. Ce parti dévot étend ses tentacules partout, de l’Hôpital général de Paris au Conseil-d’en-Haut.
    Il y a, ajoute Colbert, le dévoué intendant de Mazarin, dans l’entourage de Nicolas Fouquet, des dévots.
    Louis se tait. Il ne contestera point l’alliance avec Cromwell. Il n’aime pas ce Nicolas Fouquet, dont on murmure qu’il a entrepris à Vaux-le-Vicomte la construction d’un immense château dont il mène les travaux grand train, employant les meilleurs architectes, jardiniers, peintres, Le Vau, Le Nôtre, Le Brun. On dit même qu’il veut se faire représenter en Apollon ou en Hercule, tel un roi !
    Et c’est cet homme-là qui tient les Finances, qui à chaque Conseil déclare qu’il ne peut plus assurer les dépenses de la guerre, mais qui doit puiser dans toutes les recettes, prélever sa part sur les prêts qu’il négocie, accroître son patrimoine et s’imaginer qu’il peut se comporter comme un souverain !
    Ce Fouquet n’est qu’un homme d’argent, un parlementaire, qui finance la guerre et s’en enrichit, sans jamais la faire.
     
    Louis est irrité par cet homme élégant et beau, et qu’on ne voit pas à Péronne ni à Metz quand la Cour quitte Paris pour se rapprocher des lieux de bataille.
    Louis abandonne les salons avec joie. Il se rend à Montmédy, la ville tenue par les Espagnols et que les troupes de Turenne assiègent.
    Il aime plus que jamais cet air chargé des odeurs piquantes de la poudre, ces soldats qui l’acclament, qui chantent sa bravoure quand, presque chaque jour, il se rend sous le feu ennemi dans les tranchées, malgré les objurgations de son entourage qui craint de le voir frappé par un boulet ou une mousqueterie.
    Il veut rester parmi les soldats, en dépit des contre-attaques des assiégés et des pertes qu’ils provoquent à chacune de leurs

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