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Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil

Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil

Titel: Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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de tête, et ses rires et ses reparties.
    Elle l’enchante. Il n’a jamais éprouvé une telle sensation d’épanouissement, de gaieté aussi.
    Il a trente ans, et il lui semble qu’avec Athénaïs il a trouvé une femme digne de lui. Elle est de Rochechouart de Mortemart, marquise de Montespan. Elle prétend qu’elle peut en remontrer par l’ancienneté de sa noblesse aux rois de France.
    Louis a le sentiment qu’elle est l’image féminine de sa propre grandeur. Elle lui renvoie la gloire dont il l’éclaire. Elle l’éblouit.
    Il ne peut même plus effleurer du regard Louise de La Vallière. Et pourtant, en acceptant qu’elle demeure auprès de lui, elle peut servir de leurre, pour tromper la Cour, ou tout au moins maintenir les apparences.
    Il a décidé qu’Athénaïs de Montespan logerait aux côtés de Louise de La Vallière, au château de Saint-Germain, dans l’appartement des dames. Et lorsqu’il se rend chez elle, il traverse les salons et les chambres de Louise de La Vallière.
    Elle se plaint. Elle pleure. Elle lui reproche ces humiliations, l’amour qu’il porte à Athénaïs.
    Il doit imposer ce qui lui convient.
    — Vous ne devez rien exiger de moi, dit-il. Vous devez vous contenter de tout ce que je fais pour vous sans rien désirer davantage parce que je n’aime pas être contraint.
    Il se dirige vers l’appartement d’Athénaïs.
    — Je désire que vous viviez avec Mme de Montespan, ajoute-t-il. Si vous témoigniez la moindre chose de désobligeant à cette dame, vous m’obligeriez à prendre d’autres mesures.
    Il est irrité par les jérémiades de Louise, ses prières, ses soupirs. Ne l’a-t-il pas faite duchesse, n’a-t-il pas légitimé ses enfants, accepté chacune des requêtes qu’elle lui présentait afin de favoriser ses parents et ses amis ?
    Elle ne doit pas exiger davantage. Il est le roi, libre de ses amours.
    Pourquoi ne se contente-t-elle pas de l’honneur d’être logée près de lui, au château de Saint-Germain, d’être assise à sa gauche, signe qu’elle est toujours la maîtresse en titre ?
    Et cette apparence doit lui suffire.
    Il est troublé cependant quand, lors de la première représentation de la nouvelle pièce de Racine, Andromaque , il entend l’actrice qui incarne Hermione lancer d’une voix déchirante à Pyrrhus, le roi qui l’abandonne :
    Mais, Seigneur, s’il le faut, si le ciel en colère
    Réserve à d’autres yeux la gloire de vous plaire,
    Achevez votre hymen, j’y consens. Mais du moins
    Ne forcez pas mes yeux d’en être les témoins
    Pour la dernière fois je vous parle peut-être,
    Différez-le d’un jour, demain vous serez maître.
    C’est cela sans doute que ressent Louise de La Vallière. Mais un roi ne peut être soumis à la loi des passions. Il doit être en effet maître de lui et de ses sentiments. Et ceux qui cèdent à leurs émotions ne sont que gens de rien.
    Il décide de faire arrêter puis exiler l’époux d’Athénaïs, le marquis de Montespan, qui s’est présenté au château de Saint-Germain, s’en est pris violemment à Julie de Montausier, l’amie d’Athénaïs, l’interpellant, l’accusant d’avoir favorisé les rencontres entre Athénaïs et le roi lors de la guerre des Flandres, la traitant de « sale entremetteuse, de vile maquerelle ».
    Et il est revenu, couvrant sa femme d’injures, puis commençant à la battre avec sa canne.
    Que ce possédé reste exilé dans sa province ! Et peu importe qu’il décrète sa femme morte, organisant ses funérailles et prenant le deuil ! Qui s’en souciera à la Cour ?
    La passion rend fou et Louis ne veut connaître que le plaisir.
    Il ne se lasse pas de celui que lui donne Athénaïs de Montespan.
    Il s’attarde chez elle tard dans la nuit, ne rejoignant la reine Marie-Thérèse qu’au moment où pointe l’aube.
    Mais il veille, malgré le désir qui le saisit de retrouver Athénaïs à toute heure du jour, à ne jamais négliger ses devoirs de roi.
    Il ne doit pas se laisser emprisonner entre les bras d’une femme, fût-elle aussi belle qu’Athénaïs. Les femmes sont des parures, elles agrémentent la vie, mais il faut se garder d'elles.
    Il a dit à Colbert et à Louvois, avec qui il prépare une campagne militaire qu’il veut foudroyante en Franche-Comté :
    — Les femmes sont éloquentes dans leurs expressions, pressantes dans leurs prières, opiniâtres dans leurs sentiments et tout cela n’est souvent fondé que

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