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Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil

Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil

Titel: Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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Provinces-Unies, la plus puissante qui ait jamais été après la romaine, une guerre des tarifs, afin de protéger les marchandises et le commerce du royaume de France.
    Il fallait aussi engager une « guerre d’argent contre tous les États d’Europe soumis à la tutelle des banquiers et des marchands hollandais ».
    Il écoute Louvois, qu’il vient de nommer ministre d’État, membre du Conseil-d’en-Haut, et qui assure pouvoir rassembler plus de cent vingt mille hommes et cinquante vaisseaux, et cette armée, la plus puissante jamais réunie par une nation, pourra en quelques jours vaincre les Provinces-Unies.
    Pomponne, le secrétaire d’État aux Affaires étrangères, estime que l’on peut compter sur l’alliance anglaise, et les évêques catholiques allemands de Cologne et de Munster souhaitent, comme le pape, voir cette république protestante vaincue, convertie.
     
    Louis approuve les ministres. Il désire cette guerre, pour toutes ces raisons, mais d’abord parce que les Hollandais veulent ternir sa gloire, refusent de reconnaître sa puissance, son autorité.
    Il a vu l’ambassadeur Van Beuningen ne pas se découvrir devant lui, il l’a entendu lui répondre avec dédain et ironie.
    — Vous me parlez bien fièrement, monsieur l’ambassadeur, a dit Louis. Un roi moins modéré que je ne suis vous aurait fait jeter par les fenêtres du Louvre.
    Van Beuningen n’a pas changé d’attitude, affichant sa morgue.
    — Ce brasseur de bière est bien insolent, a murmuré Louis à Brienne.
    — J’ai eu envie de lui jeter son chapeau à vos pieds, Sire.
    — Vous auriez mal fait mais il me le paiera tôt ou tard, et ses maîtres aussi.
    Comment tolérer leur manque de respect ?
    Louis tourne et retourne entre ses doigts cette pièce d’or hollandaise sur laquelle est gravée la devise Stat sol, et la silhouette d’un Hollandais dont le visage ressemble à celui de Van Beuningen, et qui tel Josué arrête la course du soleil.
    Il faut châtier ce peuple hérétique et présomptueux, briser cette nation concurrente.
     
    Son choix est fait.
    Il repousse avec dédain les démarches du grand pensionnaire hollandais, Jean de Witt, qui s’inquiète des préparatifs militaires dans les places fortes françaises des Flandres.
    « Nous sommes prêts à faire tout ce que nous pourrons pour persuader Votre Majesté de la parfaite inclination que nous avons à lui rendre l’honneur et la déférence qui sont dus à sa personne ainsi qu’à sa haute dignité », écrit de Witt.
    Qu’imaginent-ils, ces marchands hérétiques, qu’il suffit de quelques phrases pour qu’il renonce à laver l’honneur, qu’il oublie les intérêts du royaume ?
    — Je ferai de mes troupes l’usage que demande ma dignité dont je ne dois compte à personne, dit Louis.
    Lorsqu’il apprend que Charles II, l’allié anglais, a fait attaquer par sa flotte des vaisseaux marchands hollandais, chargés de produits d’Orient, il est irrité d’avoir laissé ainsi le roi d’Angleterre prendre l’initiative.
    Cette guerre est sienne.
    Il convoque aussitôt Colbert et Louvois, et il ordonne que le 6 avril 1672 les hostilités soient ouvertes, que le crieur du roi, Charles Canto, « à coups de trompe et cri public » annonce que « Sa Majesté a arrêté et résolu de faire la guerre auxdits États généraux des Provinces-Unies, tant par mer que par terre, ordonne par conséquent Sa Majesté, à tous ses sujets de courir sus aux Hollandais »…
    Et à la fin du mois d’avril, il quitte le château de Saint-Germain, afin de prendre la tête des troupes.
    Il chevauche et, lorsqu’il se retourne et qu’il aperçoit cette immense troupe de plusieurs dizaines de milliers d’hommes, il éprouve une telle joie, un sentiment de si grande puissance, qu’il doit se raidir pour ne pas s’élancer au galop, comme s’il était à la chasse traquant un cerf ou un sanglier.
    Il est enfin ce roi de guerre qui dicte ses ordres au prince de Condé, à Turenne, au maréchal de Luxembourg.
    — J’ai estimé plus avantageux à mes desseins, leur dit-il, de ne pas me contenter de l’attaque de Maëstricht. Il est moins commun pour ma gloire d’attaquer tout à la fois quatre places sur le Rhin. J’ai choisi Orsoy, Rheinberg, Wesel, Buderick.
    Les villes et les provinces tombent, les soldats hollandais se rendent. Qu’importe si la flotte des Provinces-Unies, commandée par Ruyter, remporte une victoire sur celle de

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