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Louis XIV - Tome 2 - L'hiver du grand roi

Louis XIV - Tome 2 - L'hiver du grand roi

Titel: Louis XIV - Tome 2 - L'hiver du grand roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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Monseigneur le dauphin assistera à la réunion des ministres.
    Mais il ne tolérera plus qu’un de ces ministres dispose d’un pouvoir et d’une fortune aussi considérables que ceux qu’avait acquis Louvois. Et avant lui, Nicolas Fouquet ou Colbert.
    Le pouvoir est au roi. Et ce sont des commis qui exécuteront les ordres.
    Il veut que cette mort de Louvois, comme l’avait été la mort de Mazarin, marque le commencement d’une nouvelle période de son règne. Il devra tenir entre ses mains toutes les rênes du pouvoir, et ne jamais lâcher l’une d’elles.
    Il dit, à un proche de Jacques II qui arrive au château de Saint-Germain et s’inquiète de la disparition de Louvois :
    — Dites au roi d’Angleterre que j’ai perdu un bon ministre mais que ses affaires et les miennes n’en iront pas plus mal pour cela.
    Il est sûr qu’elles iront mieux parce qu’il les conduira seul.
     
    Mais il veut d’abord qu’il n’y ait pas de doute sur cette mort, et il devine les rumeurs qui, une fois de plus, se répandent dans tout le château.
    On dit que Louvois a été victime des empoisonneurs qu’il avait autrefois pourchassés, ou bien que cette « horrible mort », sans que Louvois ait pu penser au salut de son âme, cette mort païenne, avait été décidée, préparée, par Mme de Maintenon, son ennemie. Elle lui avait fait administrer du poison, peut-être placé dans la cruche d’eau fraîche que Louvois avait toujours à portée de main, parce qu’il était souvent fiévreux.
    Il ordonne qu’on procède à une autopsie et les médecins concluent à une apoplexie.
    Mais il suffit de lire les copies des lettres de la princesse Palatine pour savoir que rien ne pourra dissiper les soupçons.
    Élisabeth Charlotte écrit :
    « Tous les médecins et barbiers qui l’ont ouvert disent et ont signé qu’il est mort d’un horrible poison. En moins d’un quart d’heure et il était bien portant et mort. Je l’avais même rencontré une demi-heure avant sa mort et lui avais parlé. Il avait bonne mine et une si belle couleur que je lui dis qu’il paraissait que l’eau de Forges lui avait fait du bien. Il voulait me raccompagner par civilité dans ma chambre, mais je lui dis que le roi l’attendait, et ne voulus le lui permettre. Si je l’avais laissé aller, il serait mort dans ma chambre, ce qui eût été un spectacle affreux.
    « Puisqu’il devait mourir, j’aurais souhaité que cela eût pu arriver il y a trois ans, ce qui aurait bien arrangé le pauvre Palatinat. »
    Cette Élisabeth Charlotte se dresse toujours devant lui comme un obstacle. Elle use des mots comme d’un poison.
    Il lit encore :
    « Pour ma part j’aurais mieux aimé qu’une vieille conne fût crevée que lui, car elle va être à présent plus puissante que jamais et sa méchanceté se manifestera de plus en plus. Parce qu’elle me hait terriblement, elle s’acharnera tant sur moi que sur d’autres… Je crois qu’un médecin a fait le coup pour plaire à une vieille femme que M. de Louvois a vivement contrariée. »
    C’est le roi que Mme la Palatine contrarie.
    Il faudra bien qu’elle plie.
    Personne ne peut, personne ne doit résister à la volonté du roi.
     

12.
     
     
    C’est aujourd’hui, mercredi 9 janvier 1692, que Louis a décidé d’imposer sa volonté à Monsieur son frère, à la princesse Palatine et à leur fils Philippe d’Orléans, duc de Chartres.
    Il vient de faire entrer dans ses appartements Monsieur, puis le duc de Chartres.
    Monsieur a déjà accepté, baissant la tête.
    Voilà des mois que ses mignons s’emploient à le convaincre qu’il doit accepter le mariage de son fils et de Mlle de Blois, la bâtarde de Montespan et du roi. Ils ont été éloquents. Ils ont ainsi respecté les clauses de l’accord : le cordon de l’ordre du Saint-Esprit en échange de cette pression quotidienne sur Monsieur.
    Louis fixe le duc de Chartres qui détourne le regard.
    Celui-là obéira sans même résister. Il faut simplement lui donner des raisons de capituler.
    Louis parle.
    Le duc est en âge de se marier, dit-il. Une alliance avec une princesse étrangère est impossible, puisque le royaume de France se bat contre tous les souverains d’Europe. Mais le roi veut lui prouver son affection et sa sollicitude en lui offrant d’épouser Mlle de Blois, sa propre fille. Le pape donnera son accord à cette union entre enfants issus de la même famille royale.
    — C’est à vous

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