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Louis XIV - Tome 2 - L'hiver du grand roi

Louis XIV - Tome 2 - L'hiver du grand roi

Titel: Louis XIV - Tome 2 - L'hiver du grand roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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intervenue le jour de la mort du duc d’Alençon, comme si – Louis l’a souvent pensé – cette mort et celles qui ont précédé étaient le sacrifice exigé. La famille royale devant elle aussi payer l’impôt du sang pour cette longue guerre de près de trente années.
    Mais il est satisfait des conditions de cette paix. L’Espagne perd ses possessions italiennes et dans les Pays-Bas, attribuées à l’empereur germanique Charles VI qui pourtant continue la guerre. Et la France retrouve Lille et Béthune.
    Il voudrait que chaque sujet du royaume sache que cette guerre a été fructueuse pour la gloire et la sûreté du royaume, mieux protégé par la ceinture de fer de ses forteresses.
    Il reçoit à Versailles l’Académie française qui vient lui rendre hommage. Et il est heureux d’entendre le cardinal de Polignac déclarer, au nom de l’Académie :
    — Qui l’aurait cru, Sire, qu’après neuf ans de malheurs où jusqu’à la nature tout semblait avoir conjuré votre perte, vous dussiez en sortir plus glorieux et rétablir dans vos États le calme qu’on leur avait si longtemps refusé, conserver vos plus belles conquêtes, affermir des couronnes sur la tête de vos enfants, en donner même à vos alliés ?
     
    Mais cette paix, il veut qu’elle soit complète.
    Or le prince Eugène, au nom de l’empereur Charles VI, a rassemblé plus de cent mille hommes, entre le Rhin et la Forêt-Noire. Il faut imposer à Charles VI de conclure lui aussi la paix, de mesurer les avantages qu’on lui a accordés : il va être le maître des anciens Pays-Bas espagnols et du Milanais.
    Une fois de plus, il faut vaincre par les armes.
    Louis invite à Marly le maréchal de Villars, et le reçoit en compagnie du ministre de la Guerre Voysin.
    Il faut encore une fois féliciter ce chef de guerre victorieux, lui confier le commandement des troupes qui vont attaquer celles du prince Eugène.
    — Sire, dit Villars, je n’ai pas refusé des emplois très difficiles et très dangereux que personne ne voulait, ainsi je ne refuserai pas ceux que la dernière campagne rend moins embarrassants.
    Villars écarte les bras, mains ouvertes.
    — Sire, Votre Majesté n’a donc plus d’ennemis en Flandre ? poursuit Villars. Eh bien, il faut en transporter toute la cavalerie en Allemagne. Vous avez des marchés faits à vingt-cinq sous la ration : je les nourrirai à bien meilleur compte.
    Louis dévisage Villars. Ce que dit le maréchal l’étonne.
    — Les maréchaux d’Harcourt et de Bezons m’ont assuré que s’ils avaient plus de deux cents escadrons, ils ne pourraient les faire subsister.
    — Plus j’aurai de troupes, Sire, et plus je trouverai de pays à les nourrir, dit Villars. Il n’est question que de cacher nos desseins, et de faire en sorte que nos premiers mouvements persuadent que nous ne songeons qu’à une guerre défensive.
    Il a confiance dans Villars.
    — Faites comme vous l’entendrez.
    — Sire, la plus importante attention est le secret : ainsi, Votre Majesté seule et le ministre de la Guerre seront informés de mes projets.
    Quelques semaines plus tard, Louis au reçu des dépêches a le sentiment que la partie militaire qui se joue sur les bords du Rhin est à la fois décisive et truquée.
    Villars et Eugène savent bien que leurs armées s’affrontent pour parvenir au plus tôt à l’ouverture de négociations.
    L’empereur Charles VI a besoin d’un prétexte pour y participer, et le but de Villars n’est pas de détruire l’armée du prince Eugène, mais de démontrer au prince, à l’empereur, aux populations de la Souabe, du Palatinat, qu’ils doivent exiger la paix.
    Et il ne doute pas quand il ouvre les dépêches de Villars qu’elles n’annoncent des victoires.
    Les villes de Spire, de Worms, de Landau, de Kaiserslautern, tombent aux mains de Villars. Et le maréchal annonce qu’il assiège la place forte de Fribourg.
    Il faut prendre cette ville qui pourrait être le meilleur des gages, une monnaie d’échange contre Strasbourg.
    Elle capitule le 16 novembre 1713. Et aussitôt des émissaires de Charles VI annoncent qu’ils sont prêts à ouvrir des négociations avec le royaume de France, au château de Rastadt.
    Enfin !
    Louis ordonne qu’on célèbre un Te Deum dans la chapelle de Versailles pour saluer la victoire de Villars et les rencontres prochaines de Rastadt.
    Il prie et remercie Dieu.
    Peut-être le Seigneur lui sait-il gré d’avoir

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