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L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rachel Lee
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immense.
    —   De quoi parlez-vous ? demanda Ratha.
    —   Tess, répondit Tuzza avant l'empereur. Tess. L'Ennemi
s'est emparé de son esprit. Elle est avec nous physiquement mais elle n'arrive
pas à secouer son joug.
    Ratha serra les poings.
    —   Alors, nous devons la sauver. Et les autres ?
    —   Cilla, Sara et Tom sont avec elle, ainsi que deux autres
Ilduins. L'une d'elles est la fille de l'empereur. Tu dois veiller sur elle,
ajouta Tuzza. Je t'en prie. Elle n'est encore qu'une enfant.
    —   Je le ferai. Je veillerai sur elles toutes.
    —   Elles resteront derrière, dit Alezzi. Avec l'ar
rière-garde. Peut-être que quelques-uns des Anari qui viennent d'arriver
peuvent en faire partie, en attendant d'apprendre à se battre.
    Jenah acquiesça.
    —   Ils seront contents d'être utiles. Beaucoup m'ont déjà
demandé ce qu'ils pouvaient faire. Ils ne savent pas grand-chose de la guerre.
Ils ne sont pas entraînés. Mais il y a aussi un autre groupe...
    —   Lequel ? s'enquit Maluzza.
    —   Après notre premier affrontement sur le champ de
bataille, Dame Tess a soigné un grand nombre de blessés. Trente d'entre eux lui
ont prêté allégeance, sous le commandement de l'officier Odetta. Ils lui
servent depuis de garde rapprochée.
    —   Bien, fit l'empereur. La Dame Filandière doit être protégée à tout prix.
    —   Ils s'acquitteront de cette tâche au péril de leur vie.
    —   Je ne m'attendrais pas à moins de la part de soldats de
Bozandar.
    Il fit demi-tour et, suivi d'Alezzi et de Tuzza, galopa vers
ses troupes.
    Levant les mains en l'air, Ratha et Jenah firent signe aux
Loups des Neiges de les suivre.
     
    Odetta accepta la mission de confiance que lui donnait
Annuvil d'un air très solennel. Il fut surpris de la peine qu'il éprouva en
voyant Dame Tess couchée, silencieuse et immobile, sur le brancard que
transportait un chariot couvert d'une toile. Les quatre autres Ilduins
marchaient de part et d'autre du chariot, pour la protéger elles aussi.
Annuvil, qui avait été roi mais ne voulait plus régner, chevauchait derrière
elles. Odetta se demanda pourquoi il ne se trouvait pas à la tête de l'armée,
là où était sa place, puis décida que cela ne le regardait pas.
    Il donna quelques ordres brefs afin de rassembler ses trente
hommes autour du chariot et des Ilduins. Annuvil lui fit un signe de la tête
pour marquer son approbation.
    Odetta osa s'approcher de lui.
    —   Qu'est-il arrivé à Dame Tess ?
    —   L'Ennemi l'a attaquée. J'ignore s'il s'est emparé de son
esprit ou si elle lutte encore contre lui. Nul ne peut le dire. Le voile s'est
abattu sur nous, Odetta.
    —   Que voulez-vous dire, mon seigneur ?
    Archer le regarda de ces yeux gris qui paraissaient trop
âgés et emplis de chagrin pour être ceux d'un simple mortel.
    —   Nous sommes à une époque où il est impossible de prédire
l'avenir. Tout dépend à présent de ce que nous ferons ou ne ferons pas.
    Odetta pinça les lèvres et se redressa.
    —   Je n'ai jamais été capable de prédire l'avenir, donc
cela ne change rien en ce qui me concerne. Je sais seulement que je dois
accomplir mon devoir.
    Archer se pencha et lui donna une tape légère sur l'épaule.
    —   C'est tout ce que chacun de nous peut dire, je suppose.
    —   C'est le plus important. Notre devoir est clair. J'ai
écouté. Nous combattrons l'Ennemi pour le bien de nos peuples, de nos familles
et de nos foyers. Il en a toujours été ainsi. Pour le monde, le prix à payer
est plus élevé. Mais pour chaque soldat présent ici, qu'est-ce qui a changé ?
    Archer esquissa un léger sourire.
    —   Tu fais preuve de sagesse, Odetta. Chacun ne peut faire
que ce qu'il est en son pouvoir de faire.
    —   Oui-da. Mais j'aurais préféré que la Dame Filandière soit consciente.
    —   Moi aussi, Odetta, moi aussi.
    Odetta se tut car le chagrin du Seigneur Annuvil était
palpable. Les épreuves que cet homme avait traversées et la vie qu'il avait menée
étaient difficiles à imaginer...
    Mais il supposa que d'aucuns ne seraient pas plus capables
de comprendre sa propre vie. A quatorze ans, il était entré à l'Académie des
Légions et avait passé quatre ans à s'entraîner afin de devenir ce qu'il était
aujourd'hui : un officier de l'armée de l'empire.
    Ensuite, il s'était engagé dans la légion où il servait
toujours à ce jour. Il ne rechignait pas à trouver le réconfort dans la tendresse
des bras

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