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L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rachel Lee
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d'une femme de temps à autre, ou à passer la nuit à boire dans une taverne,
mais il cherchait rarement plus. Faire son devoir était sa raison de vivre et
il n'avait pas besoin d'autre chose que de la camaraderie de ses frères
d'armes.
    En somme, il était fait pour la vie que sa famille avait
choisie pour lui. Il lui en était reconnaissant.
    Ses journées étaient bien réglées, sa route tracée. Avant de
prêter allégeance à Dame Tess, réalisa-t-il soudain en regardant le corps
inerte de cette dernière. A partir de là, l'ordre impeccable et prévisible de
sa vie avait subi un bouleversement irréversible.
    Le Seigneur Annuvil disait vrai. Ils marchaient vers
l'inconnu.
     
    Au fur et à mesure de leur marche vers Arderon, vers les
montagnes situées au nord-ouest, le terrain devint de plus en plus hostile et
difficile à négocier. Ils approchaient de la frontière sud du désert de Deder,
une province depuis longtemps entre les mains de voleurs et de bandits de grand
chemin. Ces derniers ne représentaient pas une menace pour une armée telle que
la leur mais les officiers veillèrent à ce que les groupes chargés de trouver
de la nourriture soient importants. Leurs trouvailles furent du reste de plus
en plus maigres ; les plaines sèches autour du Deder étaient bien désolées
comparées aux terres anari.
    Arderon était davantage une légende qu'un lieu précis, ce
qui ne les aidait certes pas à se repérer. Si quiconque avait un jour atteint
Arderon, il n'en était jamais revenu. Si la rumeur de son existence circulait
depuis des temps immémoriaux, Archer lui-même ignorait son emplacement exact.
    Les Ilduins certifièrent aux généraux de l'armée que le lieu
existait bien mais seule Yazzi semblait savoir où il se trouvait.
    —   Pendant que j'étais sous l'emprise du mal, dit-elle le
deuxième soir de leur marche, un souvenir m'a été envoyé. Ce n'était pas un de
mes souvenirs, j'en suis certaine. Il devait appartenir à l'Ilduin qui me
retenait prisonnière. Elle était à Arderon et connaissait sa localisation.
    Annuvil, installé au chevet de Tess sous l'immense tente qui
servait à la fois de quartier général et de résidence pour les Ilduins, prit la
parole.
    —   Peux-tu nous y conduire ?
    Yazzi hésita.
    —   Je crois. J'aurais moins de mal si je pouvais le
dessiner sur une carte.
    L'empereur Maluzza s'adressa à elle.
    —   Mais vous croyez que nous allons dans la bonne
direction, jusque-là ?
    —   Bien que je ne m'y sois jamais rendue, repartit Yazzi,
je sais qu'Arderon se situe au-delà de la plaine de Dederand, au-delà de la mer
de Verre.
    —   Personne n'y va jamais, fit remarquer Maluzza.
    —   C'est sans doute pour cette raison qu'Arderon est restée
une légende toutes ces années, intervint Tuzza. Les montagnes sont pratiquement
infranchissables au-delà de la mer de Verre. A ma connaissance, personne ne les
a jamais traversées ni ne s'y est installé.
    —   Il est possible de les franchir. Il existe un moyen, dit
Yazzi.
    Maluzza se frotta le menton et se renfonça dans son siège.
Il regarda tour à tour Alezzi et Tuzza.
    —   Qu'en dites-vous ? Risquons-nous de nous faire piéger ?
    —   C'est probable, dit Tuzza. L'Ennemi installerait-il sa
ville en un lieu facile à attaquer ? Il nous faudra l'en faire sortir.
    —   Vous pourrez faire sortir son armée, affirma Annuvil,
mais pas lui.
    —   Que faire alors ? s'enquit Maluzza. Vous dites que nous
devons nous débarrasser de lui ; or il semblerait que nous ne puissions pas l'atteindre.
    —   Les troupes ne sont pas en mesure de le faire mais un
petit groupe, si.
    —   Je n'aime guère cette idée.
    —   Il n'en reste pas moins que nous devons combattre ses
espions et ses soldats ainsi que lui-même.
    —   Oui-da, dit Tuzza. Je n'ai aucune objection. Peut-être
pourrions-nous procéder par étapes.
    A ce moment-là, un messager couvert de poussière entra dans
la tente et attendit qu'on lui prêtât attention.
    —   Qu'y a-t-il ? fit l'empereur.
    —   Deux légions de plus nous rejoindront à l'aube, Majesté.
Et deux autres les suivront.
    —   Bien, parfait. Va te reposer et te rafraîchir.
    Le messager s'inclina et sortit de la tente.
    —   Nous devrions avoir assez d'hommes, observa Alezzi.
    —   Pour la première partie au moins, déclara Annuvil.
    Il prit la main de Tess et la caressa.
    —   Pour le reste... pour le reste, elle pourra nous aider
ou

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