Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rachel Lee
Vom Netzwerk:
Cela dit,
notre faiblesse pourrait devenir une force.
    —   Comment est-ce possible ?
    Jenah sourit.
    —   Réfléchis à la façon dont votre empereur réagirait si
trois légions quittaient Anahar pour marcher sur Bozandar.
    —   Une véritable invasion, dit Tuzza en hochant la tête. La
bataille serait la seule possibilité à leurs yeux.
    —   Tout à fait. Mais une légion incomplète, composée de
Bozandari et d'Anari marchant côte à côte, pourrait avoir des airs de délégation
pacifique.
    —   Espérons-le. Mes hommes n'ont pas la moindre envie de
tuer leurs frères d'armes. Quel que soit leur engagement vis-à-vis de la Dame Filandière, abattre leurs épées sur des hommes qu'ils connaissent et avec lesquels ils
ont combattu par le passé serait très difficile.
    —   Oui-da, dit Jenah. Les Anari réagiraient de même. Non,
notre force ne sera pas numérique mais résidera dans les pouvoirs des Ilduins
et peut-être dans ta propre éloquence.
    Tuzza regarda Jenah.
    —   Si notre avenir dépend de mes talents d'orateur, je
crains que nous ne soyons plus en danger que je ne le pensais.
    —   Chacun apportera ce qu'il peut à la bataille, dit Jenah.
A savoir si cela suffira... cela dépend de forces qui nous dépassent largement.
     
    Tess était assise au bord d'un ruisseau glacé, les pieds
nus. Elle avait eu besoin de s'échapper, de trouver calme et intimité, et
s'était réfugiée dans la montagne. Elle dominait les beautés d'Anahar et ne
risquait donc pas de se perdre ; mais la marche lui avait fait mal aux pieds,
ses bottes n'étant guère faites pour cela. Elle avait gardé les pieds dans
l'eau aussi longtemps qu'elle avait pu supporter le froid.
    Elle regarda sa cheville et remarqua une nouvelle fois le
tatouage de la rose blanche, aussi frais que s'il avait été fait l'année
précédente ou celle d'avant. Comment savait-elle une chose pareille sur les tatouages
?
    Elle ferma les yeux, à la recherche de ce savoir perdu, mais
comme chaque fois qu'elle avait tenté de se souvenir du passé, des portes
semblaient se fermer plus hermétiquement encore dans son esprit. Un petit
soupir lui échappa et le souffle de la brise la fit frissonner. Elle devrait
remettre ses bottes avant de se retrouver gelée de la tête aux pieds...
    Or, au lieu de cela, elle examina de nouveau le tatouage,
convaincue au plus profond d'elle-même, sans savoir pourquoi, qu'il ne
s'agissait pas simplement d'une décoration esthétique. C'était un indice sur
son passé, sur son identité. Peut-être parlait-il même de son destin.
    Elle sortit à contrecœur une main de l'abri de son manteau
et l'effleura. Elle ne perçut aucune réaction. Il ne ressemblait à rien d'autre
qu'à une jolie petite fantaisie.
    Il était néanmoins le seul lien avec son passé. Le tatouage
et le souvenir qu'elle avait d'avoir tenu sa mère mourante dans ses bras, un
souvenir que lui avait rendu Elanor. Un souvenir douloureux, qui ne lui
révélait presque rien, alors qu elle avait un besoin désespéré d'apprendre
quelque chose.
    Si elle était manipulée par les dieux, ce qui semblait être
le cas, alors pourquoi devait-elle agir dans l'ignorance la plus complète ?
Pourquoi ne lui permettait-on pas de découvrir davantage d'éléments
véritablement utiles ?
    Ses propres pouvoirs, qui s'étaient manifestés peu à peu, la
terrifiaient. Si elle était capable de tant de choses, il serait préférable
pour le bien de tous qu'elle sût comment contrôler ces incroyables talents. Or,
elle avait découvert sa puissance en des heures tragiques et autant qu'elle pût
le dire à ce stade, elle n'avait que peu d'influence sur ses actions, hormis
sur ses pouvoirs de guérison.
    Elle retira sa main et étudia le tatouage pendant quelques
instants encore puis soupira de nouveau et enfila ses bottes de cuir blanc.
    Pour quelque raison mystérieuse, presque tous les vêtements
portables qu'elle possédait — ceux que lui avait donnés Sara il y avait
longtemps à l'auberge de Whitewater— étaient blancs. Quand elle avait prié le
cordonnier de lui faire une nouvelle paire de bottes, il les avait faites en
cuir blanc. Elle était certaine de ne pas avoir précisé la couleur. Et il en
allait de même pour tous les vêtements qu'elle avait demandés.
    Un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Seule la robe
qu'elle avait portée au mariage avait été d'une autre couleur, mais elle
n'avait plus de raison de la mettre depuis. Il

Weitere Kostenlose Bücher