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Madame de Montespan

Madame de Montespan

Titel: Madame de Montespan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel de Decker
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notaire. Naturellement, il faisait de son fils son légataire universel.
    Le 15 novembre de la même année, il avait ajouté un codicille : «Je demande qu’après que mon âme aura fait séparation d’avec mon corps, celui-ci soit inhumé sans pompe en l’église paroissiale Notre-Dame La Dalbade où Madame ma mère et mademoiselle ma fille ont déjà été ensevelies. »
    Presque au terme de ce document, une déclaration stupéfiante. M. de Montespan affirme en effet qu’il a « toujours eu une confiance entière en la charité de Mme la marquise son épouse et particulièrement alors qu’il est atteint d’une maladie qui lui en fait craindre les suites ». Aussi, « il la supplie de vouloir faire prier Dieu après son décès pour le même repos et soulagement de son âme, ce qu’il espère, et se promet de sa bonté et amitié, et, par cette raison, la nomme et la choisit présentement, la prie de vouloir être son exécutrice testamentaire... ».
    Un peu plus loin, il parle encore de « l’amitié et de la tendresse très sincères qu’il a toujours conservées pour elle ».
    On croit rêver ! Un grand retour d’affection ? Jean Lemoine, l’inventeur du testament, pense benoîtement que M. de Montespan, sentant sa fin prochaine, a enfin compris « la bonté de cette femme qui fut la sienne ». Peu vraisemblable. Non, il est plus prosaïque, peut-être, mais plus réaliste de croire que Montespan n’était plus très sain d’esprit lorsqu’il commit ce paragraphe.
    Et il mourut : « Le premier jour de décembre 1701, est décédé haut et puissant seigneur messire Louis-Henry de Gondrin, seigneur duc d’Epernon, marquis de Montespan, marquis de Gondrin, marquis d’Antin, marquis de Neubye... et autres places, âgé de soixante et un ans ou environ. » Il mourut, et, le 1 er décembre 1701, son fils héritait... toutes ses dettes, c’est-à-dire 400 000 livres !
    Athénaïs prit le deuil en apprenant le décès de son mari, mais elle ne reçut aucune condoléance !
    Elle était alors chez sa soeur l’abbesse de Fontevrault. Un service funèbre fut même célébré à l’abbaye que dirigeait Gabrielle de Rochechouart.
    Dès 1702, Antin vendait Saint-Elix, le château de son père. Il craignait les créanciers. Il craignait surtout pour sa réputation de courtisan : de courtisan-valet, de courtisan couard. « Chez lui, diagnostique Saint-Simon, la servitude était tournée en caractère. » Un trait de personnalité qu’il n’avait manifestement pas hérité de sa mère ! Laquelle ne manquait jamais une occasion de rappeler au Roi son existence, de lui faire connaître ses desiderata. Ainsi, en 1700, quand elle envisage d’acquérir le château d’Oiron (situé dans les actuelles Deux-Sèvres, entre Thouars et Loudun) avec les baronnies de Curzay et Moncontour, pour y construire un hôpital des pauvres, elle s’adresse tout simplement à son ex-amant, qui lui fera verser 100 000 livres. Le tiers du prix d’achat.
    Donc, Athénaïs achète Oiron : au duc de La Feuillade, un homme « solidement malhonnête », perdu de dettes et de vices.
    Le château lui sied, mais elle ne l’habitera, décide-t-elle, que lorsque lui sera annexé l’hospice souhaité.
    Elle avait déjà fondé, à Fontevrault, un établissement destiné à héberger une centaine d’indigents des deux sexes, une maison placée sous le vocable de la Sainte Famille. Fontevrault était dirigée par sa soeur « la grande abbesse »,
    Marie-Madeleine, une femme, on l’a vu, qui cumulait intelligence et beauté. Elle ne manquait pas de charme, à cinquante-huit ans encore. Mais à cet âge-là, c’est-à-dire en 1704, elle tombe soudain très malade : « Une extrême lassitude accompagnée d’une mélancolie douce l’avait envahie. » Le 7 août, elle fut prise de fièvre. Le 11, son esprit se mit à battre la campagne ; le 13, elle s’installa doucement dans le coma et le 15 août, jour où la Vierge s’éleva gracieusement dans les nues, elle s’éteignit. Elle mourut, raconte sa nièce qui veillait au chevet, « avec une douceur qui tenait plus de l’extase et du ravissement que d’une séparation douloureuse ».
    Le 15 août 1704, Athénaïs était à Paris. Elle ne sut la triste nouvelle que le 18. Elle pleura beaucoup cette soeur qu’elle chérissait et ses neveux, le duc et la duchesse de Lesdiguières (gendre et fille de feu le duc de Vivonne) la consolèrent « du mieux

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