Marcel Tessier racontre notre histoire
officiellement qu’il venait de le nommer chef d’escadre, Jean Bart avait répondu: «Sire, vous avez bien fait.» Naturellement, cela avait fait rire l’assemblée, mais le roi ne s’y était pas trompé: «Messieurs, avait-il ajouté, cette réponse est celle d’un homme qui sent ce qu’il veut, et qui compte m’en donner de nouvelles preuves.»
Dès l’âge de 12 ans, Pierre s’embarque sur La Jeannette , le bateau de son oncle Jacques: il fuit sa famille qui veut le faire prêtre! Quand Charles, son père, est nommé gouverneur de Montréal, Pierre a 22 ans. La Barre, gouverneur de la colonie, envoie Pierre en France solliciter le titre d’enseigne de la marine. C’est le début de sa fabuleuse carrière. Il traversera plusieurs fois l’Atlantique pour le service du roi.
EXPLORATEUR ET FONDATEUR, DU NORD AU SUD
En 1686, la baie James appartient à la France. Mais depuis les explorations d’Henry Hudson et de Thomas James, l’Angleterre ne se cache pas pour exercer le commerce des fourrures sur ce territoire. Elle y a même construit trois forts: Monsoni, Rupert et Albany. Le nouveau gouverneur de la Nouvelle-France, Denonville, décide de régler le problème une fois pour toutes. Il charge de cette mission le chevalier de Troyes, aux côtés duquel vont se trouver D’Iberville et son frère De Sainte-Hélène. Après plusieurs combats héroïques, les trois forts tombent aux mains des Français. D’Iberville devient alors gouverneur de la baie d’Hudson et sa tâche consiste à protéger ces postes importants. Puis, au début de la première guerre intercoloniale, Frontenac envoie D’Iberville attaquer le village anglais de Corlaer, près de Boston. C’est un massacre. La Nouvelle-Angleterre se souviendra longtemps des «terribles fantômes du Nord».
De retour à Montréal, D’Iberville est confirmé dans ses fonctions de Commandant général des postes français en Amérique du Nord. Il repart à la conquête du fort Nelson, le seul que possèdent encore les Anglais à la baie d’Hudson. Il force le commandant du fort à se rendre. À la suite de ces victoires retentissantes, la France lui demande de détruire le fort Pemquid, en Acadie, son principal obstacle dans cette région. L’hiver suivant, celui de 1696-1697, D’Iberville détruit tous les postes britanniques de Terre-Neuve; il aurait pulvérisé cette colonie anglaise si le traité de Ryswick n’avait mis fin à la guerre. Louis XIV décide alors de reprendre l’exploration de l’immense région du Mississippi commencée par Cavelier de La Salle. Il confie cette mission à D’Iberville, qui découvre l’embouchure du fleuve en 1699 et y établit une colonie, la Louisiane. Pierre Le Moyne est le premier Canadien à recevoir le titre de Chevalier de Saint-Louis.
C’est son frère De Bienville qui gouverne le nouvel établissement et fonde la Nouvelle-Orléans. Mais D’Iberville continue de s’intéresser à sa chère Louisiane. Il demande à la cour de France une douzaine de navires, car il rêve d’écraser la Jamaïque, puis Boston, pour consolider la position de la nouvelle colonie. En 1706, sa requête lui est accordée. Il reprend la mer sur son bateau amiral, Le Juste.
Mais le 9 juillet, la mort rôde à La Havane… Entouré de ses rudes soldats qui l’admirent passionnément, D’Iberville meurt d’une maladie tropicale. Il avait 45 ans.
On peut voir le monument de Pierre Le Moyne en face de l’église Sainte-Cunégonde dans le quartier Saint-Henri, à Montréal, et admirer son fameux Pélican, reconstitué au port de Montréal, le bateau sur lequel, seul contre trois navires anglais, il a mené bataille et remporté victoire.
21 LA VÉRENDRYE
A vec Pierre Boucher, Pierre Gaultier de Varennes, sieur de La Vérendrye, est le plus illustre des Trifluviens. C’est en effet à Trois-Rivières que les découvreurs de l’Ouest canadien et des Rocheuses voient le jour.
Comme tous les explorateurs de cette époque, La Vérendrye désire trouver une route ou un passage vers la Chine. Ses explorations durent 12 ans. Pendant ces 12 années, toutes les épreuves et tous les problèmes venant de France ou d’ailleurs l’ont poursuivi, mais il n’a jamais abandonné. Têtu, courageux, bon envers ses accompagnateurs, le père de l’Ouest canadien mérite une des premières places parmi nos explorateurs.
TROIS-RIVIÈRES
À cette époque, Trois-Rivières est continuellement assiégée par les Iroquois.
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