Marcel Tessier racontre notre histoire
Après avoir quitté les Grands Lacs, ils passent les nombreuses rivières et le fameux Grand Portage de 10 milles. Les hommes sont morts de fatigue et refusent d’aller plus loin. Après discussion, un petit nombre de volontaires, sous la direction de Jean-Baptiste et du neveu de Pierre, iront plus loin. Deux mois plus tard, ils rencontrent une tribu crie, élèvent un fort qu’ils baptisent Saint-Pierre en l’honneur de leur chef, échangent avec les Amérindiens et reviennent au Grand Portage. Jean-Baptiste se rend livrer les fourrures à Montréal et ramener des objets pour la traite. Un an plus tard, les hommes sont encore au Grand Portage sous les ordres de Pierre. On décide d’aller de l’avant en direction du fort Saint-Pierre. Surprise! Ils sont reçus par 200 Amérindiens vêtus de riches costumes. Ceux-ci acceptent même de les accompagner. Flanqués de 50 canots amérindiens le long de la rivière de la Pluie, les Français arrivent au grand lac des Bois, où ils construisent un fort baptisé Saint-Charles, en l’honneur de Charles de Beauharnois. Le 12 novembre, Jean-Baptiste revient de Montréal avec une mauvaise nouvelle; les marchands de Montréal l’ont lâché. Que faire? La Vérendrye ploie sous les dettes. Tout le monde l’abandonne, mais il persiste. Il envoie de la Jemmeraye à Montréal pour rendre compte de la situation à Beauharnois. Entre-temps, La Vérendrye s’efforce de sauvegarder la paix entre les Cris et les Sioux. En 1734, de la Jemmeraye n’est toujours pas de retour. La Vérendrye, ne pouvant plus attendre, descend lui-même à Montréal. Devant son courage, les marchands et le gouverneur décident de le soutenir à nouveau. Il les convainc de l’importance de ses expéditions. Revenu au fort Saint-Charles le 6 septembre, il constate que ses hommes meurent de faim. Plus de blé d’Inde, l’inondation a tout détruit. La chasse et la pêche n’ont rien donné. Il rapporte de Montréal des provisions qui sauvent ses amis. Les deux frères La Vérendrye et la Jemmeraye, revenus, poursuivent et fondent le fort Maurepas sur les bords du lac Winnipeg. Ils reviennent au fort Saint-Charles au printemps, chargés d’orignaux, d’ours et de riches fourrures. Puis, c’est le départ vers l’ouest. Christophe de la Jemmeraye meurt en route. Les vivres manquent à nouveau. Jean-Baptiste et le père Aulneau descendent chercher des vivres à Michillimakinac. Mais les Sioux qui les suivent veulent se débarrasser de ces Blancs qui les gênent. Plus tard, 21 cadavres mutilés sont découverts dans une île. Jean-Baptiste et le père Aulneau sont morts. La guerre entre les Cris et les Sioux reprend. Au printemps 1737, La Vérendrye revient à Montréal. Il est reçu froidement. Il écrit à la cour de France, il y raconte ses luttes et ses déboires. À Versailles, on s’imagine que La Vérendrye cache la vérité. Le ministre Maurepas croit plutôt qu’il fait fortune avec les fourrures. Beauharnois vient au secours de son ami et obtient du ministre français qu’il ne perde pas son poste. Le 18 juin 1738, avec 22 hommes et 6 canots, La Vérendrye quitte Montréal vers le fort Saint-Charles. Il remonte le cours de l’Assiniboine jusqu’à ce nouveau fort qu’il nomme La Reine. Mais La Vérendrye est malade et l’honneur d’avoir découvert les régions les plus avancées de l’Ouest appartiendra à ses fils. Le père dirige l’entreprise, surveille la traite, entretient des relations amicales avec les Amérindiens, stimule le zèle, fait ouvrir des chemins, prend soin des nouveaux établissements. Le 5 décembre, âgé de 64 ans, La Vérendrye meurt. Il se préparait à aller rejoindre ses fils au lac des Bois. Il n’a pas pu atteindre la grande mer de l’Ouest. Les restes de ce grand homme sont dans les caveaux de l’église Notre-Dame, à Montréal.
22 CLAUDE DE RAMEZAY
G ouverneur de Montréal durant plus de 20 ans, Ramezay y a bien sûr laissé sa marque. En effet, en 1705, le 11 e gouverneur de Montréal y fait bâtir sa résidence officielle, le fameux château de Ramezay, face à l’hôtel de ville actuel. Ce lieu historique est l’un des plus visités dans le Vieux-Montréal. Aujourd’hui devenue un musée d’histoire canadienne, cette propriété appartient depuis 1929 à la Société d’archéologie et de numismatique. Le visiteur peut y revivre l’histoire de la famille de Ramezay ainsi que les événements qui y ont eu lieu.
En 1717, Ramezay
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