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Marco Polo

Marco Polo

Titel: Marco Polo Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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eu l’occasion de violer aucune des
chastes épouses Yi, ni la moindre de leurs jeunes filles vierges.
    Il mâchonna un instant et dit :
    — Ah, je vois. Dommage que tu aies dû te passer
de ces jolies femmes du peuple Yi. Mais sois sans crainte ; dès que nous
aurons conquis l’empire Song, tu auras peut-être l’occasion d’aller visiter la
province de Fu-kien. Les filles de l’ethnie Min qui la peuplent sont,
paraît-il, d’une beauté stupéfiante. Leurs parents n’osent même pas les envoyer
chercher de l’eau ou couper du bois, de peur de les voir enlevées par des
chasseurs d’esclaves ou un agent de l’empereur en quête de concubines.
    — J’attendrai donc ma prochaine rencontre avec
une fille Min, dans ce cas.
    — Cela dit, ajouta-t-il en désignant la lettre,
il semble que tes prouesses sur un autre type de champ de bataille auraient
ravi le fougueux khan Gengis ! Bayan te crédite ici d’une grande part du
mérite de la victoire au Yunnan. Il est évident que tu l’as impressionné. Il va
jusqu’à me suggérer, non sans effronterie, de t’adopter comme fils honoraire en
guise de consolation à la perte d’Ukuruji.
    — J’en suis flatté, Sire. Mais veuillez
considérer que, lorsque Bayan a tracé ces mots, il était dans la liesse de la
victoire... Je doute fort qu’il ait voulu vous manquer de respect.
    — Et je ne manque pas de fils, ajouta le khan
comme pour lui-même, sans plus se préoccuper de ma présence. C’est sur Chingkim
que, depuis longtemps, j’ai choisi de poser le manteau de successeur. De plus –
cela, tu ne pouvais le savoir, Marco –, sa jeune épouse, Kukachin, vient de
mettre au monde un enfant, mon premier petit-fils. Ma lignée est désormais
assurée. Ils l’ont prénommé Temur.
    Poursuivant comme si je n’étais plus là, il
articula :
    — Ukuruji aurait ardemment désiré devenir le wang du Yunnan. Quelle fatalité qu’il soit mort ! Il aurait fait un
excellent vice-roi pour cette province nouvellement conquise. Maintenant, je
crois bien que je vais... confier cette responsabilité à son demi-frère,
Hukoji...
    Sur ces mots, il se retourna brusquement vers moi.
    — La suggestion de Bayan d’introduire un Ferenghi dans la dynastie royale mongole n’est pas envisageable. Cependant, je le
rejoins volontiers dans l’idée de ne pas négliger un sang aussi vaillant que le
tien. Il pourrait être mis à profit pour fertiliser notre noblesse mongole. Une
telle initiative n’est d’ailleurs pas sans précédent. Mon défunt frère,
l’ilkhan de Perse Hulagu, avait été durant sa conquête si impressionné par la
valeur des citoyens d’Ormuz qu’il les avait croisés avec les femmes de son bok, et il me semble que sa démarche s’est avérée productive.
    — On m’a rapporté ce détail, Sire, au cours de
notre traversée de la Perse.
    — Parfait, dans ce cas. Tu n’es pas marié, que je
sache. Es-tu lié ou fiancé, actuellement ?
    — Eh bien, ma foi non, Sire... rien de tel pour
l’instant, fis-je, appréhendant vaguement qu’il ne lui prît l’idée de me marier
avec une vieille fille mongole ou quelque princesse mineure de son choix. Je
n’avais aucun désir de me marier, encore moins una gata nel saco [18] .
    — Puisque tu as négligé de tirer avantage des
jeunes femmes Yi, tu dois avoir à présent soif de donner libre cours à tes
ardeurs, non ?
    — Euh... certes, Sire. Mais je peux fort bien
chercher moi-même...
    Il me réduisit au silence d’un hochement de tête
décidé.
    — Très bien. Avant notre départ de Khanbalik avec
la cour, il y a eu un nouvel arrivage de jeunes filles. J’en ai fait venir ici,
à Xan-du, parmi lesquelles figurent une douzaine de jeunes Mongoles que je n’ai
pas encore touchées. Elles n’atteignent peut-être pas le degré de beauté des
Min, mais ce sont toutes des jeunes vierges à vingt-quatre carats, comme tu le
verras. Je les enverrai dans ta chambre au rythme d’une chaque nuit, en leur
recommandant de n’utiliser aucun moyen susceptible de les empêcher
d’enfanter ; elles seront donc toutes fécondes. Tu nous feras, à moi comme
au khanat mongol, une grande faveur en t’occupant d’elles.
    — Une douzaine, Sire ? répétai-je,
incrédule.
    — Tu ne vas tout de même pas te faire prier,
j’espère ! La dernière fois que je t’ai donné un ordre, c’était celui
d’aller faire la guerre. Tu admettras que celui qui consiste à coucher avec

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