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Marco Polo

Marco Polo

Titel: Marco Polo Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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pensivement.
    — Vous aimez ? !
    — Oui, les mots... « Linga  »
évoque l’idée de ce qui est solide, dressé. «  Yoni  » inspire
l’idée de douceur assortie d’une douce moiteur. Je dois vous le confesser, nous
n’avons pas, en Occident, de noms aussi expressifs que les vôtres. Je suis, à
ma façon, une sorte de collectionneur de mots, voyez-vous. Sans souci
d’érudition, non, juste pour mon usage et mon édification personnelle. J’aime
la manière dont vous m’enseignez ces termes exotiques.
    — Oh. Les mots, seulement.
    Toutefois, je ne pouvais la supporter trop longtemps.
Je me mis donc en quête de notre solitaire capitaine arabe afin de le sonder
sur les pêcheurs de perles de Coromandel et de savoir si, selon lui, nous en
rencontrerions le long de la côte.
    — Sans doute, répondit-il, soufflant dans sa
barbe avec mépris. Selon une ridicule superstition hindoue, les huîtres, qu’ils
appellent, ne me demandez pas pourquoi, des reptiles, montent à la surface des
flots en avril, lorsque la pluie commence à tomber, et chaque reptile ouvre sa
coquille pour attraper une goutte de pluie. Puis il retourne s’installer au
fond des mers et solidifie lentement cette goutte en perle. Cela l’occupe
jusqu’en octobre ; c’est donc en ce moment même que les pêcheurs vont les
chercher. Vous arrivez pile à la période où ils ramassent les reptiles et les
gouttes de pluie solidifiées.
    — Curieuse superstition, notai-je. Toute personne
ayant un minimum d’instruction sait que la perle se forme à partir d’un grain
de sable. En fait, à Manzi, les Han cesseront bientôt d’aller pêcher en mer les
huîtres perlières car ils ont récemment trouvé le moyen de les ensemencer dans
des parcs à huîtres de rivière, en introduisant dans chaque mollusque un grain
de sable.
    — Essayez donc d’aller dire ça aux Hindous,
grogna le capitaine. Ils ont l’esprit d’un mollusque.
    Il était impossible, sur un bateau comme le nôtre,
d’éviter Tofaa très longtemps. Dès qu’elle me retrouva, désœuvré et
paresseusement appuyé au bastingage, elle vint m’y coincer, affalant près de
moi son considérable tonnage afin de poursuivre mon hindouisation.
    — Il vous faut aussi apprendre, Marco -wallah, à
évaluer d’un regard sûr les danseuses du ventre et à jauger en expert leurs
appas afin de ne tomber amoureux que des plus belles ! Vous ne sauriez
mieux le faire qu’en les comparant à ce que vous avez pu voir de moi, car
j’incarne tous les canons de beauté d’une femme hindoue. Comme on dit, les
trois et les cinq, cinq, cinq. Ce qui signifie, par ordre de spécification, les
trois choses qui doivent être profondes chez la femme : sa voix, sa
compréhension et son nombril. Il va de soi que je ne suis pas aussi bavarde que
les écervelées qui n’ont pas encore atteint le stade de la réserve et de la
dignité, mais quand je parle, je suis sûre que vous en avez été frappé, le son
de ma voix n’est en rien criard, et mes remarques sont empreintes de la si
profonde compréhension féminine. Quant à mon nombril... (Elle écarta la bande
médiane de son sari, amenant au jour les grosses vagues de chair brunes qui s’y
trouvaient nichées.) Visez-moi ça ! On pourrait y perdre son regard,
n’est-ce pas ?
    Elle évacua du doigt une peluche feutrée qui s’y
trouvait ensevelie et poursuivit :
    — Et puis il y a cinq choses qui doivent être
fines et délicates chez la femme : sa peau, ses cheveux, ses doigts, ses
orteils et ses articulations. Vous aurez sûrement du mal à trouver le moindre
défaut, pour ce qui est de ces cinq attributs, sur ma modeste personne. Il en
est cinq autres qui doivent être d’un rose éclatant et plein de santé :
les paumes de ses mains, la plante de ses pieds, sa langue, ses ongles et le
coin de ses yeux.
    Elle effectua alors une performance digne d’un
athlète : tirant la langue, ouvrant grand les mains, tirant avec vigueur
sur les poches qu’elle avait sous les yeux afin d’en agrandir les coins
injectés de sang, relevant enfin chacun de ses pieds crasseux pour m’en montrer
la plante tannée comme le cuir mais un peu plus propre.
    — Enfin, il y a cinq éléments chez la femme qui
doivent être parfaitement proportionnés : ses yeux, son nez, ses oreilles,
son cou et ses seins. Vous avez vu et admiré tous ces détails chez moi, sauf ma
poitrine. Regardez.
    Elle déroula le haut de son sari et révéla

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