Marguerite
Louise Chevrier
Marguerite
Les chroniques de Chambly
Roman historique
Hurtubise
Avant-propos
Au tournant du xixe siècle, la seigneurie de Chambly comprend deux paroisses : Saint-Joseph-de-Chambly et Pointe-Olivier (qu’on appellera plus tard Saint-Mathias), situées de part et d’autre du bassin de Chambly. C’est ici que bat le cœur de la rivière Richelieu, que les habitants du Bas-Canada désignent comme «la rivière Chambly», un arrêt obligé sur la route du sud qui mène vers les Etats-Unis.
Le voyageur qui passe par l{ s’émerveille du paysage qui s’y déploie. Entre les deux paroisses, la rivière s’élargit subitement pour former une étendue d’eau grande comme un lac qu’on appelle «bassin de Chambly». Un rapide tumultueux s’y jette au pied d’un vieux fort, gardien impassible de l’antique seigneurie. Chambly s’enorgueillit { juste titre de ce fort de pierre construit par les Français, en 1711, pour remplacer le fortin de bois érigé par la compagnie du capitaine Jacques de Chambly, du régiment de Carignan-Salières, en 1665. Une garnison d’une trentaine de soldats habite toujours le fort et cette présence militaire crée parfois des remous avec les habitants.
Les premiers colons sont venus s’installer dans cette région après la signature de la Grande Paix de Montréal avec les nations
indiennes,
en
1701.
Avant
cette
date,
la
population avait fui les lieux, terrorisée par les Iroquois.
A l’époque où commencent les Chroniques de Chambly, deux cents familles, des cultivateurs pour la plupart, habitent la paroisse Saint-Joseph-de-Chambly, plus populeuse que sa voisine. Les deux paroisses entretiennent une amicale guerre de clocher, se disputant le commerce et l’importante navigation sur la rivière. Chambly a toujours été avantagé. La proximité de Montréal par voie terrestre et le fort, qu’il faut sans cesse approvisionner, contribuent { sa prospérité.
Le voyageur sait, lorsqu’il traverse la seigneurie de Chambly, qu’il'rencontrera des gens de la bonne société dans laquelle se déroule l’histoire racontée dans les Chroniques de Chambly. Ce village s’honore de la présence de grandes familles canadiennes, les Rouville et les Niverville, qui y ont construit leurs manoirs de pierre. Mais cette noblesse se fait éclipser par l’opulence des Boileau, une famille de négociants qui compte pourtant des ancêtres amérindiens. Leur rivalité entraînera un crime odieux qui est au cœur de ce roman.
Les personnages*
Les Bédard :
Jean-Baptiste Bédard: 32 ans. Curé de la paroisse Saint-Joseph-de-Chambly.
Marie-Josèphe Bédard: 19 ans. Sa sœur.
Les Boileau :
Monsieur Boileau : 49 ans. Bourgeois de Chambly.
Antoinette de Gannes de Falaise (madame Boileau) : 48 ans.
Epouse de Monsieur Boileau.
Leurs enfants :
René Boileau: 23 ans. Notaire à Chambly.
Emmélie Boileau: 18 ans. Amie intime de Marguerite Lareau.
Sophie Boileau: 16 ans.
Zoé Boileau : 4 ans.
Les Bresse :
Joseph Bresse: 33 ans. Marchand et bourgeois de Chambly.
Françoise Sabatté (madame Bresse): 26 ans. Epouse de Joseph Bresse.
* L’âge indiqué est celui du personnage au moment de son apparition dans le roman.
Clémence Sabatté: 10 ans. Sœur de Françoise.
Agathe Sabatté : 9 ans. Sœur de Françoise.
Les Lareau :
François Lareau : 40 ans. Habitant.
Victoire Sachet: 39 ans. Epouse de François Lareau.
Mémé Lareau: 70 ans. Mère de François Lareau.
Leurs enfants :
Marguerite, 17 ans; Noël, 16 ans; Godefroi, 14 ans;Joseph, 12 ans; Louis, 9 ans; Marie, 10 ans; Esther, 4 ans.
Les Talham :
Alexandre Talham: 42 ans. Médecin, veuf d’Appoline Poudret.
Charlotte Troie: 28 ans. Servante du docteur Talham.
Les Rouville :
Melchior de Rouville : 55 ans. Militaire, seigneur de Rouville, propriétaire de fiefs dans la seigneurie de Chambly.
Marie-Anne Hervieux (madame de Rouville): 50 ans.
Epouse de Melchior de Rouville.
Leurs enfants :
Ovide de Rouville: 19 ans.
Julie de Rouville: 17 ans.
Prologue
Sous le soleil brûlant de juillet, Marguerite s’en retournait chez elle par le chemin de la Petite Rivière, portant un large panier rempli de framboises parfumées qu’elle venait de cueillir dans un petit bois tout près de là. Il faisait si chaud qu’elle avait retiré son bonnet de coton qui cachait ses cheveux, ne gardant que son large chapeau de paille. Tout en marchant, elle entendit le bruit d’un cheval au trot.
Weitere Kostenlose Bücher