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Marie

Marie

Titel: Marie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Halter,Marek
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moi…
    — Mais
comment ? Et toi, qui es-tu ?
    — Plus
tard, père Joachim, marmonna Abdias en s’affairant sur les épaisses cordes.
Maintenant, il faut déguerpir, et vite, parce que ça va bientôt se gâter…
    De fait,
alors que Miryem et les camarades d’Abdias retenaient Joachim qui glissait le
long de la croix, Barabbas accourut avec ses compagnons.
    — Les
salopards ! grinça-t-il.
    La tunique
déchirée, les yeux encore brillants du combat, il ne tenait plus un couteau,
mais une spatha, la longue épée romaine tant redoutée.
    — Il
en restait quatre dans une tente de guerre. Ceux-là ne verront plus Jérusalem
et nous ont fait cadeau de leurs armes. Mais je crois qu’un homme gardait une
porte de la forteresse. Il faut filer avant qu’ils ne reviennent en force.
    — Qui
es-tu ? marmonna Joachim, éberlué.
    Ses jambes
ne le portaient plus et chaque mouvement de ses bras lui tirait un gémissement.
Il était allongé dans les bras de Miryem, qui lui soutenait la tête. Barabbas
sourit de toutes ses dents.
    — Barabbas,
pour te servir. Ta fille est venue me demander de te tirer des griffes des
mercenaires d’Hérode. Mission accomplie.
    — Pas
encore, murmura Abdias en sautant sur le sol. Je viens de voir une torche au
pied de la muraille.
    Barabbas
ordonna le silence, écouta les voix des mercenaires qui approchaient et conclut
dans un chuchotement :
    — Ils
auront du mal à nous repérer dans le noir. Tout de même, il faut ficher le camp
en vitesse.
    — Mon
père ne peut pas courir, souffla Miryem.
    — On
va le porter.
    — Les
copains en ont décroché quatre autres qu’il faut porter aussi, marmonna Abdias.
    — Eh
bien, alors, qu’est-ce que vous attendez ? gronda Barabbas en chargeant
Joachim sur son épaule.
    Ils eurent
le temps de monter dans les barques aux voiles déjà tendues avant que les
mercenaires aient l’idée de courir jusqu’à la berge.
    Le
claquement des voiles, le grincement des bateaux les alertèrent, mais trop
tard. Il y eut quelques tirs hasardeux. Les flèches et les javelots se
perdirent dans l’obscurité. De l’autre côté de la forteresse, l’incendie
faisait rage plus que jamais. Il menaçait de dévorer une partie de la ville, et
les mercenaires ne s’attardèrent pas à poursuivre ceux qu’ils tenaient pour des
voleurs de cadavres.
    Les
barques disparurent dans la nuit. Comme convenu, les pêcheurs en incendièrent
deux, les plus vieilles et les moins manœuvrables. Ils les abandonnèrent à la
merci du courant, afin de faire croire aux Romains et aux mercenaires qu’elles
avaient été volées.
    Tandis que
la barque remontait le lac vers le nord, Joachim, les doigts engourdis par les
liens qui lui avaient emprisonné les poignets, ne se lassait pas de palper les
mains de Miryem et de lui caresser le visage. L’esprit encore confus, à demi
défaillant de soif et de faim, le corps tout entier douloureux, il balbutiait
des remerciements. Il les mélangeait à des prières à Yhwh, pendant que Miryem
lui racontait comment elle s’était refusée à l’abandonner à la mort, malgré
l’opposition de leurs voisins nazaréens, à l’exception de Yossef le charpentier
et d’Halva, son épouse.
    — Mais
c’est moi qui ai eu l’idée pour te sauver, père Joachim, intervint Abdias.
Sinon, Barabbas tout seul, il l’aurait pas fait.
    — Alors,
toi aussi je te remercie du fond du cœur. Tu es très courageux.
    — Bah,
c’était pas si difficile et pas gratuit. Ta fille m’a fait une promesse si j’y
arrivais.
    Le rire de
Joachim résonna contre la poitrine Miryem.
    — Sauf
si elle a promis de t’épouser, je la tiendrai moi aussi, cette promesse.
    La
surprise rendit silencieux Abdias pendant un instant. À nouveau Miryem sentit
le rire de son père qu’elle serrait contre elle. Plus que tout, c’était la
preuve qu’elle l’avait bel et bien sauvé de l’horreur du champ des supplices.
    — Bah !
c’est beaucoup moins que ça, marmonna Abdias. Elle a promis que tu me
raconterais les histoires du Livre.
     

4.
    Barabbas
avait prévu leur fuite avec autant de minutie que la délivrance de Joachim.
    La bande
se dispersa. Certains, accompagnant les suppliciés rescapés, à l’exception de
Joachim, traversèrent le lac avec l’aide des pêcheurs. La plupart disparurent
rapidement sur les chemins menant aux épaisses forêts du mont Tabor. Les jeunes
compagnons d’Abdias se répandirent dans les villages de la

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