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Marie

Marie

Titel: Marie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Halter,Marek
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cervelle d’une femme vaille mieux que celle de beaucoup d’hommes,
déclara le sage de Damas. Ces femmes de Magdala sont comme toi. Plus que la
volonté d’être savantes, elles ont soif de comprendre et d’être utiles par
leurs pensées.
    — Et
puis tu dois songer aux jours qui viennent, intervint Joachim. Nous ne pourrons
pas retourner dans notre maison de Nazareth avant longtemps…
    Miryem
hésita, regarda les enfants qui s’accrochaient à la tunique de son amie.
    — Justement,
Halva a besoin de moi, ici. Ce n’est pas le moment de la laisser seule…
    Halva
allait protester, quand des cris, dehors, l’interrompirent. Ils reconnurent la
voix d’Abdias avant qu’il surgisse dans l’encadrement de la porte.
    — Ça
y est ! cria le jeune am-ha-aretz, tout essoufflé. Ils sont dans
Nazareth !
    — Qui ?
    — Les
mercenaires, pardi ! Barabbas avait raison. Cette fois, ils viennent pour
toi, père Joachim !
    Il y eut
un moment de confusion. On pressa Abdias de parler. Il raconta comment, alors
que, sur la route de Sepphoris, il dormait sous les branches basses d’un acacia
en compagnie de Barabbas et de ses compagnons, il avait été réveillé par des
bruits de troupe. Une cohorte romaine suivie d’une centurie au moins de
mercenaires se dirigeait vers Nazareth. Ils se hâtaient dans l’aube et
portaient encore les torches avec lesquelles ils avaient éclairé leur chemin
dans la nuit. Des mules les suivaient, tirant des charrettes chargées de fagots
et de jarres d’huile.
    — Des
fagots et de l’huile ! s’étonna Joseph d’Arimathie. Et pour quoi
faire ?
    — Pour
mettre le feu au village, répondit Joachim d’une voix blanche.
    — Pas
au village, corrigea Abdias en secouant la tête. A ta maison et à ton atelier
de charpentier.
    — Ah !
Tu en es sûr ?
    — Barabbas
nous a demandé d’aller réveiller tout le monde dans les maisons pour que les
Romains ne surprennent personne en plein sommeil. Mais quand les mercenaires
sont arrivés, ils sont allés droit à ta maison…
    — Seigneur
Dieu !
    Yossef
pressa l’épaule de son ami. Joachim lui échappa, s’élança vers la porte. Abdias
le retint.
    — Attends !
Ne fais pas l’idiot, père Joachim, ou ils vont te prendre.
    — Mon
épouse est là-bas. Ils vont la maltraiter ! s’écria Joachim en le
repoussant.
    — Je
te dis de ne pas faire la bourrique, grinça Abdias, ses mains menues pesant
contre la poitrine de Joachim.
    — Je
vais y aller, intervint Yossef. Moi, je ne risque rien…
    — Ah,
vous m’écoutez, à la fin ? cria Abdias. Il n’arrivera rien à ton épouse,
père Joachim, elle est en chemin avec les amis ! On l’a tirée de la maison
et j’ai couru devant pour l’avertir. Et aussi pour ne pas l’entendre crier,
parce qu’elle me casse les oreilles que c’est pas croyable…
    Abdias
tenta un sourire pour faire passer sa pique.
    — Où
est Barabbas ? demanda Miryem. S’il reste dans le village il risque de se
faire arrêter.
    Abdias hocha
la tête en évitant de la regarder.
    — Non,
non… Il a… Il n’est pas revenu avec nous. Il a dit que tu n’avais plus besoin
de lui. À l’heure qu’il est, il ne doit plus être loin de Sepphoris.
    Il y eut
un bref silence. Joachim, le visage livide, chuchota :
    — Cette
fois, c’est fini. Je n’ai plus de maison. Plus d’outil…
    — On
ne pouvait rien faire, murmura Abdias. Barabbas avait vu juste : les
mercenaires devaient rappliquer un jour ou l’autre.
    — Et
Lysanias ? s’enquit soudain Yossef.
    — Le
vieux fou qui travaillait avec vous ? Il a failli se faire tuer, celui-là.
Il voulait pas quitter l’atelier. Il braillait encore plus fort que l’épouse du
père Joachim. Les voisins l’ont presque assommé pour qu’il se taise.
    — Il
n’est pas prudent de nous attarder ici, intervint Joseph d’Arimathie.
    — Ça,
c’est sûr, approuva Abdias. Les mercenaires vont pas tarder à mettre leur nez
dans chaque recoin, histoire de faire peur à tout le village.
    — Vous
pouvez vous cacher dans l’atelier, proposa Yossef.
    — Non.
Tu as assez pris de risques, déclara fermement Joachim en s’approchant de la
porte. Joseph d’Arimathie a raison. Dès qu’Hannah nous aura rejoints, nous
partirons pour Jotapata. Mon cousin Zacharias le prêtre nous accueillera.
    — Je
t’accompagne jusque là-bas avec mes copains, père Joachim.
    Pour toute
réponse, alors qu’il guettait l’arrivée

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