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Marilyn, le dernier secret

Titel: Marilyn, le dernier secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Reymond
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inventer des maladies imaginaires, sa consommation de diverses drogues, la machine à tuer usa de tout pour la broyer aux yeux du public. Et, pour la première fois, donnée laissant présager la violence de la bataille à venir, le studio émit sournoisement des doutes sur sa santé mentale. Sous le sceau de la confidence, des « sources » bien placées à la Fox osèrent parler de semi-folie. En prétendant que Marilyn restait de longues heures, nue et prostrée, devant le miroir de sa loge !
    Mais tout cela n'était qu'une mise en bouche.
    *
    Le 6 juin 1962, moins de deux mois avant le décès de l'actrice, le studio déclenchait son offensive. Avec, à la manœuvre, Harry Brand et Perry Lieber qui avaient reçu carte blanche de la direction.
    Lieber n'était pas un débutant. Réputé pour sa rudesse et ses méthodes expéditives, il avait déjà manqué de briser la carrière de Monroe. C'était en 1952 et Marilyn, nouvelle recrue de la 20th Century Fox, était la sensation du moment. Lieber officiait chez RKO, une production concurrente. Or avant de signer avec Fox, Marilyn avait participé à un film produit par ce studio. Un rôle minime, mais Lieber était décidé à capitaliser son fulgurant succès. Convaincu que le scandale était la meilleure des publicités, il avait en effet révélé à la presse qu'en 1949, la starlette avait posé intégralement nue pour un calendrier. En omettant de préciser que les 20 dollars reçus en salaire lui avaient permis de régler ses retards de loyers et d'éviter une expulsion. Une vérité qui, au final, épargna à la débutante les foudres de l'Amérique puritaine. Mais le couperet n'était pas passé loin.
    Confier au même Lieber les pleins pouvoirs pour abattre celle qu'il avait déjà fait trébucher par le passé s'avérait donc, en soi, d'un machiavélisme assumé.
    Mais c'était surtout son association avec Harry Brand qui le rendait redoutable.
    Car Brand était considéré comme l'architecte ayant permis l'érection du monument Monroe. À la tête du bureau de Los Angeles, il avait effectivement conduit de main de maître la mise sur orbite de la starlette dès son entrée à la Fox. En outre, en plus de ses talents de communicateur, Brand s'était imposé, au fil des années, comme le gardien de nombreux secrets. Dès lors, comme avec toutes les stars sous contrats de la Fox, il n'ignorait rien de sa vie. De ses errances et de ses dépendances. De ses vices et de ses peurs.
    Mais cette fois, il n'était plus question de sentiments. De confiance affichée par l'une et trahie par l'autre. L'architecte, intronisé destructeur en chef, œuvrait en service commandé.
    Bravant les interdits d'Hollywood, ceux qui, tacites, imposaient à tous de garder le silence, il allait, lui, tout révéler.
    1 -
    Marilyn, The Last Take , op. cit .
    2 -
    Ibid .

27. Folie
    Au cœur de cette tempête, Monroe n'éprouvait qu'une crainte.
    Sachant par définition le succès éphémère, n'ignorant pas, comme toute star, que les liens tissés avec le public sont fragiles, n'étant, en outre, pas motivée par l'argent, elle redoutait plus encore que la Fox, dans son opération de destruction, ne dévoile son seul vrai secret.
    *
    La nudité ? Monroe assumait les clichés du calendrier de 1949 comme ceux, plus récents, pris durant la scène de la piscine pendant le tournage de Something's Got to Give . Ses formes voluptueuses étant à la fois une composante essentielle de sa réussite et de sa personnalité, le studio pouvait bien désigner d'un doigt moralisateur sa facilité à se déshabiller sous les objectifs ; cela lui importait peu. Et à en juger par les scores des magazines où la Blonde apparaissait, cette liberté perturbait encore moins ses admirateurs.
    Ses libertés sexuelles ? Là encore, en avance sur son époque, Marilyn les assumait. Mieux, elle les revendiquait : « Dieu merci, nous sommes tous des créatures sexuelles. Et c'est une honte que certaines personnes méprisent et tentent de salir ce cadeau divin [1] . »
    Depuis des années, on prêtait à Marilyn, en plus de ses nombreuses conquêtes masculines, des aventures lesbiennes. Lesquelles n'avaient jamais freiné l'enthousiasme de ses fans. Hollywood était par ailleurs mal venu de donner des leçons à la star, le sexe y servant de monnaie d'échange et d'outil de pouvoir. Une réalité que, là encore, Marilyn avait déjà ouvertement évoquée, et même raillée : « La vertu d'une

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