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Marilyn, le dernier secret

Titel: Marilyn, le dernier secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Reymond
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attendre.
    La procédure exigeait d'agir selon un plan très précis. La première étape de l'autopsie passait par un examen approfondi de la dépouille. À la recherche d'éventuels indices d'une lutte ou de toute autre forme d'agression, il palpa le corps afin de déterminer s'il y avait des fractures. Puis il vérifia le dessous des ongles, lesquels pouvaient receler d'infimes morceaux de peaux arrachés à un assaillant après un hypothétique corps à corps.
    À l'exception d'un petit hématome sur la hanche gauche de Marilyn, le médecin ne releva aucun signe de mort violente. Noguchi remarqua toutefois que la couleur foncée de l'hématome indiquait que la marque était récente mais, comme il l'expliqua ensuite, « au moment de l'autopsie, (il) ne croyait pas que le traumatisme soit connecté à son décès. L'endroit où il se trouvait, juste au-dessus de la hanche, et sa petite taille, allaient à l'encontre de l'idée qu'il résultait d'un acte violent. Si Monroe avait été victime d'un tel acte, je m'attendais à trouver des marques autour de son cou ou de sa gorge [6] .
    Ce qui n'était pas le cas.
    Noguchi s'équipa alors d'une loupe puissante et reprit son exploration du corps. John Miner, peu habitué à observer un médecin passer autant de temps à scruter ce qui lui semblait être chaque millimètre de la peau d'un cadavre, en fut étonné. Cette fois, Noguchi recherchait une trace laissée par l'aiguille d'une seringue puisque, dans l'hypothèse où le meurtre aurait été déguisé en suicide, l'injection lui semblait la possibilité la plus évidente. Mais là encore, son observation fut négative.
    Les pièces du puzzle s'assemblaient une à une.
    Si Marilyn avait succombé à une overdose, l'absence de signes de résistance signifiait que la dose fatale ne lui avait pas été administrée de force. Le défaut de marques laissées par une aiguille démontrait quant à lui que la dose fatale ne lui avait pas été injectée non plus.
    Fort de ses deux conclusions, le docteur Noguchi put entamer l'étape la plus spectaculaire et repoussante de sa mission.
    *
    Le rapport remis par Thomas Noguchi fut à l'image de son travail : précis.
    Certes, il ne fallait ni être allergique au jargon médical ni avoir l'estomac fragile pour apprécier son œuvre de découpage, mais au moins convenait-il de noter son sens de l'exactitude. Et puis, suivre son parcours dans les entrailles de la star constituait une étape essentielle de l'enquête.
    De cette « exploration interne des systèmes cardiovasculaire, respiratoire, (…) génital et digestif de Marilyn Monroe [7] , il convient de retenir l'essentiel. À savoir, le fait que l'estomac de l'actrice était quasiment vide. Noguchi récolta à peine vingt millilitres de fluide, soit l'équivalent d'une cuillère à soupe.
    Plus étrange, le médecin nota l'absence totale de résidus de somnifères. Que cela fut sous une forme complète, résiduelle ou par la présence de cristaux, toute trace des comprimés de Nembutal et d'hydrate de chloral avait, semble-t-il, disparu. Un point, nous le verrons, qui deviendra le cheval de bataille des promoteurs de la thèse criminelle.
    Noguchi nota encore que la muqueuse des parois de l'estomac était rouge, couleur liée au phénomène inflammatoire créé par l'abus de médicaments.
    Si les intestins ne présentaient aucune anomalie, le légiste remarqua, sans l'expliquer, « une congestion, et une décoloration tirant sur le mauve, du côlon [8] .
    *
    Le reste de l'organisme ne présentant pas d'intérêt dans le cadre de l'enquête, Noguchi, avant de refermer la dépouille, entreprit une série de prélèvements. Une quantité de sang fut ainsi récupérée et envoyée au laboratoire afin d'établir le taux d'alcool et de barbituriques présents. Pour compléter le tout, Noguchi procéda ensuite au retrait « du foie, des reins, de l'estomac et de son contenu, de l'urine et de l'intestin afin de les préserver pour une étude complémentaire [9] .
    Le test sanguin fut le premier à revenir du laboratoire. Et, en déterminant « une dose, bien au-delà des quantités fatales, de Nembutal et d'hydrate de chloral [10] , il révéla sans l'ombre d'un doute la cause du décès de Marilyn Monroe.
    Comme le laissait envisager la quantité de tubes et flacons trouvés sur sa table de nuit, la star était décédée d'une overdose de somnifères.
    *
    La journée du dimanche 5 août 1962 était bien entamée.
    À

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