Marilyn, le dernier secret
l'extérieur, les représentants de la presse s'impatientaient.
La mort de la star était sur toutes les lèvres, alimentait toutes les conversations, intriguait le monde entier. Depuis un moment déjà, les rumeurs les plus folles se propageaient.
Mais bientôt, ces interrogations n'auraient plus de raison d'être. Le docteur Thomas Noguchi venait d'en terminer avec le cas 81128.
Marilyn s'était suicidée.
Affaire classée.
1 -
Pour l'ensemble de ces cas, voir Coroner, Thomas T. Noguchi, Simon & Schuster, 1983.
2 -
Il terminera sa carrière comme président de la prestigieuse National Association of Medical Examiners.
3 -
Coroner, op. cit.
4 -
Ibid .
5 -
Ibid .
6 -
Coroner, op. cit.
7 -
Rapport d'autopsie, 5 août 1962.
8 -
Rapport d'autopsie, op. cit .
9 -
Ibid .
10 -
Coroner , op. cit.
46. Catalyse
L'autopsie réalisée par Thomas Noguchi occupe aujourd'hui encore une place de choix au cœur de l'énigme. Parce que les informations fournies par le rapport du médecin comme celles qui n'y figurent pas permettent d'approcher de la solution.
Comme une catalyse le permet en science, le document offre la possibilité de séparer le faux du vrai, de tordre le cou à certaines croyances et d'entraîner un enquêteur sans préjugés vers des pistes inattendues. Qu'on en juge.
*
L'un des premiers enseignements du document signé Noguchi est de permettre la classification définitive au rayon des légendes urbaines d'une des rumeurs les plus tenaces concernant la mort de Marilyn.
Plus de quarante-cinq ans après le décès, l'inconscient collectif, bercé par des décennies d'erreurs complaisamment colportées et reprises par la littérature consacrée à la star, associe encore les derniers instants de l'actrice à l'ingestion d'un cocktail redoutable d'alcool et de somnifères. Or ce mélange – qui ne manquait pas de donner un côté « fin hollywoodienne glamour » à la star – ne se fonde sur aucune réalité. Les tests sanguins effectués par le laboratoire du bureau du Coroner démontraient clairement que, le 4 août 1962, Marilyn Monroe n'avait pas consommé la moindre goutte d'alcool. Et qu'à défaut de champagne, si elle s'était effectivement suicidée, la Blonde avait ingurgité de l'eau.
*
En songeant à la complexité des informations avérées ou controversées divulguées, il convenait de remettre les choses à plat afin de se repérer. Nous l'avons vu, Theodore Curphey considérait l'autopsie comme le troisième pilier de sa démonstration en faveur d'une mort volontaire. Mais, étrangement, les défenseurs de la thèse inverse se référaient au même rapport pour étayer la légitimité de leur vision. La confusion se révélait totale.
Afin de déterminer avec certitude la cause du décès de Marilyn Monroe, un sérieux tri s'imposait.
47. Seringue
Le 13 novembre 1982, le tabloïd américain Globe publiait les souvenirs explosifs de James E. Hall.
Cet ancien chauffeur d'ambulance affirmait s'être rendu au domicile de Marilyn Monroe dans la soirée du 4 août 1962. Accompagné de son collègue Murray Leibowitz, Hall était arrivé au 12305 Fifth Helena Drive alors que la star était à l'agonie.
Le reste de son témoignage ne manquait pas de sensationnel : « Au bout d'un moment, nous l'avons sortie de son lit et nous avons commencé à lui administrer des massages cardiaques. Nous l'avons placée sous assistance respiratoire et elle a commencé à reprendre des couleurs [1] . »
Marilyn ressuscitée, son état stabilisé, Hall et Leibowitz s'apprêtaient à l'installer sur un brancard afin de la transporter vers l'hôpital le plus proche lorsqu'un homme affirmant être « le docteur de Monroe » leur donna l'ordre d'arrêter : « Ensuite, il a ouvert son sac de médecin et a récupéré une seringue hypodermique déjà équipée de son aiguille [2] . »
La suite du récit prit une tournure extraordinaire. Le médecin, que plus tard James Hall identifiera comme étant le docteur Greenson, tenta de planter la seringue dans le cœur de Marilyn pour injecter une dose d'adrénaline. Une pratique courante à en croire certains, une tentative de meurtre pour Hall.
Quoi qu'il en soit, Greenson aurait manqué sa cible et, sous la pression, brisé accidentellement une côte de la star : « Ensuite, il a placé son stéthoscope sur sa poitrine et il a dit : “Je vais prononcer son décès. Vous pouvez partir maintenant [3] .
” »
La
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