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Marilyn, le dernier secret

Titel: Marilyn, le dernier secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Reymond
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s'est déroulé après qu'on eut ouvert le corps. (…) Comme l'a dit récemment Allan Abbott : “À ce stade, l'incision en Y de la poitrine aurait oblitéré toute trace de piqûre dans la région du cœur [6] ”. »
    *
    La première critique opposable à Wolfe tenait à la manière dont sa démonstration oubliait d'évoquer la côte prétendument brisée par Greenson. Si, selon sa justification initiale, la probabilité d'un Noguchi ratant l'entrée de l'aiguille pouvait être envisageable, une seconde lacune majeure de son travail se révélait tout bonnement invraisemblable.
    Le troisième point avancé par l'auteur américain frôlait même le ridicule, tant il allait à la fois à l'encontre du rapport de Noguchi, de ses différentes interventions – y compris sous serment – et, plus généralement, de la procédure scrupuleusement suivie lors d'une autopsie. Respectant la règle et le sens commun, le médecin légiste avait en effet soigneusement examiné le cadavre de Marilyn, puis entrepris son travail d'excision et de prélèvement, lequel, justement, modifiait l'aspect extérieur du corps. Il l'avait donc fait avant et non « après qu'on eut ouvert le corps », comme l'affirmait la note.
    Quant à l'argument selon lequel Noguchi aurait volontairement choisi de ne parler ni de l'entrée de l'aiguille ni de l'os fracturé « à cause des problèmes (que cela) entraînait », il justifiait la difficulté à défendre l'idée d'une conspiration. Suivant la « logique » de Wolfe, si le légiste voulait cacher la vérité, c'est qu'il participait directement au complot dans la mesure où ne pas signaler les blessures aidait à accorder l'état du corps à la thèse du suicide. Si Don Wolfe n'osait pas l'écrire, c'était parce qu'il n'ignorait pas l'existence d'un second témoignage attestant du sérieux de l'autopsie.
    Comme le médecin légiste l'avait signalé, John Miner, assistant du District Attorney, avait surveillé l'ensemble du processus. Et Wolfe ne pouvait ignorer que Miner avait témoigné à plusieurs reprises, y compris dans le cadre de ses fonctions, de l'intégrité avec laquelle Thomas Noguchi avait travaillé. Et notamment comment, avant d'ouvrir le corps de Marilyn, ce dernier avait examiné le cadavre à l'aide d'une loupe.
    Mais, peut-être, John Miner faisait-il, comme Thomas Noguchi, partie du complot cher à Don Wolfe ? Dans cette hypothèse, pourquoi n'est-il pas évoqué dans la note de bas de page du livre ?
    En fait, ce manque expliquait tout.
    Si, s'arrangeant avec la vérité, Wolfe avait « oublié » de considérer John Miner comme un de ceux qui dénonçaient les mensonges du « témoignage » de James Hall, c'est parce que l'ancien assistant ne pouvait entrer dans le schéma paranoïaque d'une vaste manipulation orchestrée par la Maison Blanche. Et pour cause : John Miner ne croyait pas au suicide de Marilyn !
    *
    Les fables de James Hall démontraient, par ricochet, l'importance de l'autopsie de Marilyn, mais aussi combien le travail de Thomas Noguchi pouvait être trituré par certains afin de renforcer leur thèse. Car la seringue hypodermique plantée dans le cœur de la star n'était pas la seule invention empoisonnant la recherche des véritables raisons de son décès. Il convenait également d'en dénoncer d'autres, histoire de donner plus de poids à une révélation ultime : celle qui atteste que c'est dans le travail même de Noguchi que dort la preuve absolue.
    1 -
    Globe , 13 novembre 1982.
    2 -
    Globe , op. cit .
    3 -
    Ibid .
    4 -
    Ibid.
    5 -
    E-mail avec l'auteur, août 2007.
    6 -
    Marilyn Monroe, enquête sur un assassinat, Don Wolfe, Albin Michel, 1998.

48. Dérive
    « Il existe une manière unique et efficace de dissimuler une trace de piqûre : il suffit de planter l'aiguille dans un hématome, le bleu dissimulant ensuite la microscopique trace sur la peau. Dans son rapport d'autopsie, le docteur Noguchi relève la présence (…) de ce qui est peut-être la clé du mystère Marilyn Monroe [1] . »
    Au bout du compte, je n'avais nul besoin de Don Wolfe. Car cette citation provenait d'un article paru dans l'hebdomadaire VSD durant l'été 2002, et j'en étais l'auteur. Bien sûr, je n'avais pas écrit mon papier « au terme d'une incroyable enquête de quinze ans » et mon exercice de style n'avait pas été présenté comme « réduisant à néant la vérité “officielle [2] ” » ! Mais en reproduisant à mon tour une

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