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Marseille, 1198

Marseille, 1198

Titel: Marseille, 1198 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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fier de vous avoir connu. Jamais je n’ai vu une telle adresse à
l’arc.
    — Merci, chevalier.
    — Où dormirez-vous cette nuit ?
    — Je demanderai l’hospitalité à Saint-Paul.
On m’a dit que le chemin qui y passe conduit à Tarascon, d’où je retrouverai la
route de Montpellier.
    — En effet. Bonne route.
    Locksley et Anna Maria descendirent le chemin sans
parler, puis ils rejoignirent le cours de l’Arcoule qu’ils remontèrent par un
sentier.
    — Il reste deux à trois heures de jour, Anna
Maria. Nous serons au monastère avant la nuit. On m’a assuré qu’il y avait un
dortoir pour les voyageurs.
    — Ibn Rushd m’a confié la vérité pour mon
frère. Je suis honteuse pour ce que je vous ai dit. Racontez-moi tout.
    Il lui apprit comment il avait découvert la
présence de Cédric qui méritait la mort pour l’avoir trahi. Puis il lui parla
de ses projets.
    — Demain, je demanderai au forgeron de
Saint-Rémy de me forger les flèches dont j’ai besoin. J’aurais aussi besoin de
cordes.
    — Que voulez-vous faire ?
    — Je vais tirer Hugues de Fer et votre frère
de leur cachot.
    Après leur départ, Ibn Rushd se présenta chez
Hugues des Baux. Le seigneur était allongé, fatigué mais surtout très
contrarié. Le médecin l’examina en présence de Baralle et le trouva en
meilleure santé. En particulier, ses cheveux étaient moins ternes et sa langue
presque rose.
    — J’ai l’impression que vous avez pris un peu
de poids, dit-il en examinant son visage moins hâve. Avez-vous toujours des
douleurs ?
    — Moins qu’avant. J’ai aussi plus d’appétit
et je n’ai pas vomi depuis hier. Grâce à vous, j’ai l’impression d’être sur le
chemin de la guérison.
    — Croyez-vous qu’il s’agissait d’un
empoisonnement ? demanda Baralle.
    — C’est difficile à imaginer, répondit Ibn
Rushd, puisque votre mari ne buvait que du lait de chèvre. Qu’en pensait votre
médecin ?
    — C’est lui qui m’a confié que la maladie de
mon époux pouvait être due à un empoisonnement, mais même avec le lait, les
maux ont continué. Pourtant c’est moi qui allais traire les animaux et qui
portais le lait.
    — Quand cela a-t-il commencé ?
    — Il y a trois mois. Au début, Hugues
trouvait tout amer quand il mangeait, puis il a commencé à suffoquer avec des
brûlures dans la poitrine et les entrailles. Il rendait beaucoup de sang par
les selles. Ensuite, avec le lait de chèvre, il n’a plus eu que des irritations
de la bouche, des nausées, des vomissements, mais surtout il perdait ses
cheveux. Tout semble s’être arrêté avec le régime que vous lui avez prescrit et
je n’y comprends plus rien.
    — Qui aurait pu l’empoisonner ?
    — Un serviteur gagné à mes ennemis, répondit
Hugues des Baux.
    — Vous avez des ennemis ?
    — Le comte de Provence et la maison de
Barcelone, pour ne citer qu’eux. Ils sont inquiets de voir la renaissance de
notre grande famille.
    Ibn Rushd resta silencieux un instant. Ce pouvait
être une explication, en effet.
    — Où sont ces chèvres ?
    — Sur le plateau, il y a une bergerie du côté
du couchant.
    — Puis-je y aller ?
    — Je peux demander à un domestique de vous
conduire.
    Ibn Rushd balaya la pièce des yeux.
    — Plus personne n’entre dans la chambre,
désormais ? Aucun serviteur ?
    — Seulement Monteil et mon frère Rostang. La
servante de Baralle, mais seulement la nuit, et parfois mes chevaliers pour
recevoir mes ordres. Le père Basile et mon médecin ne viennent plus.
    Ibn Rushd désigna la porte de la chambre de
Baralle.
    — Votre servante est digne de
confiance ?
    — Elle ne s’arrête jamais dans cette pièce et
je suis avec elle dans la chambre.
    Il désigna l’autre porte, en face.
    — Cette chambre est toujours inoccupée ?
    — Oui, affirma Hugues des Baux sans broncher.
    — Je vous préparerai une thériaque demain,
vos serviteurs devront m’attraper une vipère.
    — Il y en a à l’étang, dit Baralle.
Aurez-vous besoin d’autre chose ?
    — Dès que je l’aurai, je ferai sécher sa
chair avec de l’opium, du miel et des herbes. Il faudra me laisser en ramasser
dans les bois.
    — Je vous ferai accompagner par des
serviteurs, accepta Hugues des Baux.
    — Mais vous avez demandé que Hugues arrête de
prendre la thériaque de notre médecin, remarqua Baralle.
    — Il y a plusieurs formes de thériaque, dame
des Baux, et leur force dépend des drogues

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