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Marseille, 1198

Marseille, 1198

Titel: Marseille, 1198 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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qu’elle fit voler en éclats. La foultitude fut si
ébahie de cette merveilleuse adresse qu’elle resta muette.
    Guilhem dissimula un sourire et regarda Hugues des
Baux, pâle comme un trépassé. Il l’entendit murmurer :
    — Il faut que cet Anglais soit le diable et
non un homme de chair et d’os.
    Le seigneur des Baux se leva et, sans un regard
pour Castillon, fit signe à Monteil et aux chevaliers de le suivre. Ayant
descendu les trois marches de l’estrade, il se tourna vers Baralle qui n’avait
pas bougé.
    — Vous ferez proclamer le résultat et
convoquerez Castillon et l’Anglais dans ma chambre, dame Baralle.
    Désignant Anna Maria, il ajouta :
    — Qu’elle vienne si elle veut, mais elle
appartient désormais à Locksley. Qu’il disparaisse au fond des enfers avec
elle.
     

Chapitre 26
    —  P lace au vainqueur ! Hourra pour le noble
archer ! Vive le comte de Huntington ! hurlait une centaine de voix
tandis que Locksley se dirigeait vers l’estrade. Avec un brin d’inquiétude, il
avait vu Hugues des Baux partir et se demandait s’il respecterait sa parole.
    Arrivé devant l’échafaudage, Baralle l’attendait,
debout.
    — Mon époux a dû rentrer, tant il était
fatigué, lui dit-elle d’une voix sans chaleur. Il m’a chargée de vous déclarer
vainqueur de la joute et de vous accorder la propriété de cette femme. Il vous
attend dans sa chambre pour vous saluer avant votre départ.
    Anna Maria sanglotait à nouveau. Guilhem restait
près d’elle, comme pour la protéger. Le Saxon les ignora et prit la direction
du château, non sans s’arrêter à plusieurs reprises en chemin, car de nombreux
hommes d’armes voulaient le complimenter et lui serrer la main. Ces arrêts
incessants l’irritaient, tant il avait hâte de quitter le château.
    Ibn Rushd et Nedjm Arslan avaient assisté au
tournoi dans la foule. La joute terminée, ils se dirigèrent vers le cortège des
serviteurs et des chevaliers qui entourait Baralle.
    — Madame, dit respectueusement Ibn Rushd,
peut-être devrais-je aller voir votre mari ? Il m’a semblé très pâle.
    — Faites-le, il en aura vite terminé avec
l’Anglais.
    — Damoiselle Ubaldi pleure beaucoup la mort
de son frère, ajouta le musulman. Ne pourrais-je pas lui donner un philtre de
ma composition qui la calmerait ?
    — Certainement, répliqua Baralle avec
indifférence. Mais qu’elle prépare rapidement ses affaires pour partir avec le
seigneur de Huntington.
    Ibn Rushd s’approcha d’Anna Maria et la prit par
le bras, lui faisant comprendre qu’il souhaitait qu’elle reste avec lui. Elle
était si désespérée qu’elle se laissa faire. Guilhem se tourna vers eux,
hésitant à dire quelque chose avant de se raviser et de poursuivre son chemin.
Ibn Rushd remarqua cette attitude et en resta intrigué.
    — Anna Maria, je dois vous parler un instant
avant votre départ.
    — Je ne partirai pas avec l’assassin de mon
frère, annonça-t-elle.
    — Vous ne pouvez pas rester. Vous vous doutez
bien que les choses seront pires avec Castillon.
    — Il a tué mon frère ! hurla-t-elle si
fort que plusieurs personnes autour d’eux se retournèrent.
    — Anna Maria, je vous en prie, écoutez-moi.
Je dois vous parler sans oreilles indiscrètes autour de nous.
    Elle baissa la tête, vaincue. Ils rentrèrent au
château avec la foule des serviteurs et des domestiques et il la conduisit dans
sa chambre. Arslan les suivait.
    Une fois à l’intérieur, le Perse étant devant la
porte, Ibn Rushd prit les mains de la jeune femme :
    — Anna Maria, votre frère n’est pas mort.
    Elle ouvrit la bouche comme ces poissons qui se
noient à l’air libre et, d’émotion, ne parvint pas à articuler un mot.
    — Robert de Locksley ne l’a pas tué. Il est
vivant, dans la prison !
    — Mais je l’ai vu ! affirma-t-elle d’une
voix aiguë. Robert de Locksley l’a tué ! C’était mon frère ! Je
n’avais que lui !
    Elle se remit à sangloter.
    — Ne criez pas, je vous en supplie !
Locksley a seulement tué un homme avec les habits de votre frère. Il portait
une cagoule, car ce n’était pas Bartolomeo.
    Cette fois, elle parut le croire et un minuscule
espoir envahit son cœur.
    — Jurez-moi que c’est vrai !
    — Je vous le jure, sur le Coran et au nom
d’Allah le Miséricordieux.
    — Mais Locksley a bien tué un homme !
    — C’était Cédric, son écuyer qui l’avait
trahi et qui s’était enfui avec son

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