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Marseille, 1198

Marseille, 1198

Titel: Marseille, 1198 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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l’enverrait faire des patrouilles autour du
château. Il n’aurait alors aucun mal à se débarrasser des hommes d’armes qui
l’accompagneraient et il pourrait facilement revenir à Saint-Gilles.
    Mais agir ainsi signifierait abandonner Hugues de
Fer et il s’y refusait. Il avait un contrat moral avec le viguier de Marseille,
une promesse à tenir. De plus, il venait d’apprendre de Raimbaud de Cavaillon
que Bartolomeo n’avait pas été tué par Locksley. Que la pendaison n’avait été
qu’un traquenard organisé par Castillon pour faire céder la jeune femme,
traquenard que Locksley avait déjoué sans le savoir !
    Hugues de Fer et Bartolomeo étaient dans les
cachots de la prison. S’il parvenait à convaincre Ibn Rushd et Nedjm Arslan de
sa bonne foi, à eux trois ils pourraient détruire les portes et fuir. Mais Ibn
Rushd le croirait-il ?
    Une autre question le tourmentait. Qu’étaient
devenus Anna Maria et Locksley ?
    — Seigneur d’Ussel, pourrais-je vous parler
un moment ?
    Il se retourna, c’était Baralle. Que
voulait-elle ?
    — Allons dans la cour, proposa-t-il.
    Il descendit l’escalier avec elle. S’éloignant du
forgeron qui martelait bruyamment des lames de guisarmes, ils s’installèrent
contre les merlons de l’angle nord-ouest de la muraille.
    — Ainsi, vous deviez délivrer Roncelin ?
demanda-t-elle brusquement.
    — Oui, gente dame, mais vous le savez comme
moi.
    — Vous êtes un mercenaire, fit-elle avec un
léger mépris.
    — En effet, mais aussi un troubadour qui joue
de la vielle, plaisanta-t-il.
    — Il m’est difficile de vous faire confiance,
seigneur d’Ussel.
    Il la gratifia d’un sourire en s’inclinant.
    — Moi aussi, gente dame.
    Elle se mordilla les lèvres un instant.
    — À quoi peut croire un homme qui a été dans
la horde de Mercadier ?
    — Pas à Dieu, gente dame, si vous voulez le
savoir. Au diable, peut-être, à l’amitié, à l’amour et à la fidélité,
certainement.
    — À l’amour ? fit-elle, surprise.
    — Tout le monde croit à l’amour, ou fait
semblant d’y croire.
    — Si je vous demandais de garder pour vous
cette conversation, pourrais-je être assurée de votre parole ?
    — Sur ma vie et mon âme, je vous donne ma
parole de ne rien faire qui puisse vous nuire.
    Ce n’était pas la réponse qu’elle attendait et
elle parut encore hésitante avant de lâcher :
    — Savez-vous que le seigneur Roncelin est mon
oncle ?
    — Vaguement.
    — J’ai failli l’épouser, mais mon père a
préféré l’alliance avec Hugues des Baux.
    — Le regrettez-vous, dame Baralle ?
    — Ce n’est pas le sujet de ma visite,
répondit-elle froidement. Maintenant que Roncelin a vendu ses droits,
poursuivit-elle, mon mari aurait dû le laisser partir, mais il a repoussé sa
libération.
    — Vous pensez qu’il veut le garder
prisonnier ?
    — Peut-être. À moins que mon oncle n’ait un
accident.
    Guilhem resta silencieux. Il commençait à
comprendre le sens de la visite de dame Baralle.
    — Vous voulez que je le fasse sortir d’ici et
que je le ramène à Marseille ?
    — Vous comprenez vite. Je peux vous remettre
cent sous d’or. C’est tout ce que je possède.
    — Où se trouve Roncelin ?
    — Enfermé dans la chambre en face de la
mienne, au-dessus de la grande salle. Monteil dort avec lui. Personne ne peut
l’approcher.
    — Comment pourrais-je faire, alors ?
    — Dans la chambre de mon époux, il y a une
échelle de corde pour fuir par la falaise si le château est sur le point d’être
pris. Vous pourriez l’utiliser.
    — Il me faudrait entrer dans l’appartement de
votre époux quand ni lui ni Monteil ne s’y trouvent. C’est une première
difficulté. Mais ensuite, une fois en bas des murailles, nous serons à pied. Si
on nous recherche, nous serons vite rattrapés avec des chiens sur nos traces.
    — Je n’y ai pas réfléchi plus avant. Je
voulais d’abord connaître votre sentiment. Nous en reparlerons plus tard.
    — Je vais y penser aussi, dame Baralle.
    C’est après le souper que le père Basile parvint à
glisser quelques mots à Rostang de Castillon. Le religieux avait un temps
envisagé de fuir, mais il avait repoussé sa décision. D’ailleurs, pour aller
où ? Le territoire Baussenque s’étendait à des lieues à la ronde et on le
retrouverait facilement. De surcroît, sa fuite signerait sa culpabilité, alors
qu’il avait fait disparaître toutes les

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