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Marseille, 1198

Marseille, 1198

Titel: Marseille, 1198 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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supporter que je puisse prendre la
place qu’il briguait, sourit Guilhem.
    — Un jaloux ? ironisa Locksley tandis
qu’Anna Maria et Bartolomeo regardaient Guilhem, les yeux écarquillés de
surprise.
    Guilhem hocha la tête.
    — Le mariage aura-t-il lieu, maintenant que
Castillon est mort ? demanda Anna Maria, à la fois amusée et curieuse.
    — Ce sera à Constance de décider, répliqua
énigmatiquement Guilhem. Parlons plutôt de celui qui voulait votre disparition,
seigneur viguier. Voici ce que je propose : rentrons dans Marseille sans
vous et annonçons votre mort. Le moine viendra me voir à l’auberge pour
chercher sa bague et nous le saisirons à ce moment-là.
    — Quelle bague ? demanda Anna Maria qui
aimait bien les bijoux.
    — Il m’a laissé une bague en gage, pour me
convaincre que je serais payé si je revenais sans le viguier.
    En parlant, Guilhem détacha la bague attachée à
son cou par une chaîne et la posa sur la table.
    — Il m’a dit qu’elle valait cinq cents sous
d’or, qu’en pensez-vous ?
    Anna Maria se la fit passer par Robert de Locksley
et l’examina.
    — Je la reconnais, laissa-t-elle échapper au
bout d’un instant.
    — Vous l’avez déjà vue ? s’enquit Fer.
    Anna Maria ne répondit pas tout de suite,
réfléchissant aux conséquences de sa réponse.
    — Je l’ai vue… Oui… Sans doute est-il temps
pour moi aussi de dire la vérité, soupira-t-elle. D’ailleurs Robert et Guilhem
la connaissent déjà. (Elle inspira profondément.) Mon frère et moi sommes venus
à Marseille pour rencontrer le seigneur Roncelin.
    Celui-ci considéra soudain l’Italienne avec
attention.
    — C’est notre saint pontife qui nous avait
envoyés. Notre père était le cardinal Ubaldi, et Innocent III a pensé que
nous ferions d’insoupçonnables messagers. J’avais une lettre, que j’ai détruite,
pour le seigneur Roncelin. Rome lui proposait vingt mille sous contre ses
droits sur la ville. Plus, même, s’il trouvait que c’était insuffisant.
    — Pourquoi ne pas me l’avoir dit ?
demanda Roncelin, sans cacher son mécontentement.
    — J’ai jugé que mon frère et moi avions payé
trop cher le fait d’être les envoyés du pape, noble vicomte. Je serais
cependant venue tout vous avouer avant mon départ.
    — Où avez-vous vu la bague ? demanda
alors Fer avec impatience.
    — Quand nous avons appris que le seigneur Roncelin
avait disparu, nous sommes allés à l’évêché demander conseil au juge
ecclésiastique, Michel de Castellaire. C’est le camerarius du pape qui
nous avait conseillé de nous adresser à lui, car il avait la confiance du
Saint-Père. Le juge nous a conseillés de partir avec le seigneur Fer pour
délivrer le vicomte. C’est à cette occasion que j’ai vu cette bague sur la
table de sa chambre.
    — Moi qui ai toujours agi pour le bien de
Marseille, je n’aurais jamais pensé faire du tort à tant de monde, remarqua Fer
avec amertume.
    Il ajouta après un silence.
    — Je rencontrerai Michel de Castellaire en
arrivant à Marseille.
    Deux jours plus tard en début d’après-midi,
Guilhem se rendit seul chez Constance Mont Laurier. Il l’aperçut sur
l’esplanade où l’on faisait sécher les peaux, veillant à ce qu’on attache
correctement des ballots sur le dos d’un âne.
    Tandis qu’il approchait, en haubert et cervelière
avec sa longue épée de taille à la selle de son palefroi, les ouvriers
s’arrêtaient de travailler ou interrompaient leur conversation tant ils étaient
surpris, car il ne venait jamais de chevalier dans le puant quartier des
tanneries.
    Constance resta pétrifiée quand elle le vit et les
ouvriers qui l’entouraient s’éloignèrent.
    — Que le Seigneur soit avec vous, Constance,
dit-il.
    — Qu’il vous garde aussi, seigneur chevalier.
Vous êtes revenu depuis longtemps ?
    — Je suis arrivé il y a moins d’une heure, et
je suis venu aussitôt pour vous parler.
    Une ombre fugitive brouilla les traits de la jeune
femme.
    — L’avez-vous trouvé ?
    — Je l’ai trouvé, dit-il en plantant son
regard dans le sien.
    — L’avez-vous ramené ? s’enquit-elle,
pleine d’espoir.
    — Non, il est mort, mais sa mort a été
pénible.
    Un soupçon de déception traversa le visage de
Constance.
    — Étienne, occupe-toi du chargement et veille
à ce que la barque soit chargée ce soir. Puis-je vous offrir l’hospitalité,
chevalier ?
    Il laissa son cheval à un

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