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Marseille, 1198

Marseille, 1198

Titel: Marseille, 1198 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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avec Guilhem d’Ussel, car le comte de Huntington a été
mordu par vos chiens. Le jeune Bartolomeo portera l’arc et les flèches du comte
pour que vous soyez assurés de notre bonne foi.
    Il y eut un silence. Coutignac consulta
quelques-uns de ses hommes pour évaluer si Fer pourrait être un adversaire
redoutable. Mais après quatre jours passés au fond d’un cachot, son sergent lui
assura qu’il serait facile à vaincre, aussi accepta-t-il.
    — Eux aussi doivent préparer quelque
traîtrise, dit Guilhem à Locksley, attendez-vous à tout.
    Il enleva son gambison et revêtit la cotte de
mailles du Saxon. Comme le seul bouclier était celui de Roncelin, il prit le
marteau de fer à trois pointes. En se dirigeant vers leurs adversaires, il
expliqua à Bartolomeo, qui l’accompagnait avec l’arc et les flèches, ce qu’il
attendait de lui.
    — Comme je n’ai pas de bouclier, j’ai pris un
marteau, dit-il à Coutignac, quand ils se retrouvèrent à mi-chemin.
    Le chevalier des Baux regarda la masse à pointes.
C’était une arme de piéton, lourde et épuisante à manier. Elle ne remplacerait
pas un bon écu, aussi opina-t-il avec satisfaction.
    Coutignac était le plus âgé des quatre
combattants. Mais il était de haute taille et avait des muscles puissants. Il
portait un haubert, un camail et un chapel rond à nasal. Son valet d’armes,
plus petit, était large d’épaules, barbu, peu soigné, avec des traits rudes et
grossiers. Mais s’il avait été choisi, c’est qu’il était redoutable, se dit
Guilhem.
    S’étant placés aux quatre angles d’un carré de
deux toises de côté, ils attendirent que Bartolomeo lance la formule
traditionnelle :
    — Faites votre devoir, preux
chevaliers !
    Ensuite ce fut l’ordre : « Laissez
aller ! » qui marqua le début du combat.
    Durant un moment, les quatre hommes s’observèrent.
Brusquement, le sergent d’armes se jeta sur Hugues de Fer en le frappant avec
rage de son épée.
    Le viguier s’y attendait, aussi c’est son bouclier
qui reçut le coup et l’autre fut légèrement déséquilibré.
    Guilhem attaqua aussi le premier, assénant de
toutes ses forces un coup de marteau sur le lourd écu de Coutignac, avec la
pointe la plus tranchante de la masse, tandis que son épée, brandie de la main
gauche, heurtait avec violence celle de son adversaire dans une gerbe
d’étincelles.
    Comme il l’avait espéré, la pointe pénétra
facilement le fer de l’écu. Aussitôt, il la retira en reculant d’un pas, tandis
qu’il faisait pivoter le manche du marteau dans sa main et attendait le
prochain coup.
    Pendant ce temps, le combat entre les deux autres
faisait rage. Fer rompait maintenant sous la violence des coups du sergent
d’armes, plus lourd, plus fort et surtout en meilleure condition que lui.
    Coutignac frappa enfin d’un coup de taille.
Guilhem para et asséna à nouveau sa masse sur l’écu, plantant la pointe en bec
de faucon dans le bouclier. D’un mouvement rapide, il tira vers lui l’écu
prisonnier du bec. Pour se libérer, le chevalier des Baux dut abandonner son
bouclier qui tomba au sol. Malgré le nasal, Guilhem vit la peur apparaître sur
le visage de son adversaire. Il le frappa alors d’un coup de taille et, en même
temps, il accrochait avec le bec de la masse la large garde de la lame du
chevalier Baussenque. D’un coup rapide, il la lui arracha.
    L’ayant désarmé, Guilhem lui asséna un violent
coup de plat d’épée dans le flanc, puis dans les jambes, et Coutignac tomba à
genoux.
    — Sergent, jetez votre arme ou je
l’égorge ! lança Guilhem.
    Le sergent était sur le pont de vaincre Fer, mais
voyant son seigneur défait, il s’exécuta.
    — Allez chercher les chevaux que nous avons
gagnés, ordonna Guilhem.
    — N’y va pas ! lui interdit Coutignac,
honteux d’avoir été vaincu. Laisse-le me tuer ! Ils ne doivent pas partir
d’ici.
    C’était bien ce que Guilhem craignait. Il enfonça
l’extrémité de son épée dans la bouche du chevalier, de façon telle qu’il ne
puisse ni bouger ni parler et dit simplement à Bartolomeo :
    — À toi !
    Le jongleur s’approcha d’eux et cria avec la voix
de Coutignac, tout en dissimulant sa bouche.
    — Je suis vaincu ! Mettez pied à terre
et que l’un de vous amène sept chevaux.
    Guilhem observait les cavaliers, hésitant à
exécuter l’ordre qui devait sans doute contredire ce qu’ils avaient entendu
avant le combat.
    — Si

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