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Marseille, 1198

Marseille, 1198

Titel: Marseille, 1198 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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intérieurement.
Constance restait une boutiquière !
    — Je dois réfléchir, dit-il en se levant.
    — Ce n’est pas tout, ajouta-t-elle. Je suis
riche, et je crois être attirante. Celui qui me ramènera les assassins de
Madeleine, je l’épouserai et le rendrai heureux. Vous pouvez être celui-là.
    Il se força à plaisanter :
    — Ne me tentez pas ! Mais pourquoi
voulez-vous que je les ramène ? Imaginons que je les trouve, je les tuerai
et vous serez vengée.
    — Non, je les veux vivants, au moins leur
chef, celui qui a laissé faire.
    — Vous voulez le remettre à la justice du
viguier ?
    — Je l’écorcherai vif et je tannerai sa peau.
    Il frissonna. Il avait quitté Mercadier pour les
atrocités qu’il commettait. Il avait vu trop d’hommes écorchés vifs, hurler
durant des heures. Et cette femme, si belle, si attirante, voulait se comporter
comme ce barbare !
    — Je vais réfléchir, fit-il à nouveau.
    Deux jours plus tard, en fin d’après-midi, les
jongleurs italiens furent de retour, toujours escortés par les archers de
Hugues de Fer. Il pleuvait et ils étaient transis quand ils arrivèrent à la
maison du prévôt. Celui-ci allait dîner et les invita à sa table avec le reste
de la maisonnée.
    Mais avant le dîner, Fer les entendit avec Ibn
Rushd dans une pièce de la tour mitoyenne de la grande salle.
    — Qu’avez-vous appris ? demanda-t-il
avec impatience.
    — Il y a bien un prisonnier au château,
annonça fièrement Bartolomeo.
    — Arrivé quelques jours avant nous, ajouta
Anna Maria.
    — C’est Roncelin ?
    — On ignore son nom, seigneur. On a juste
appris que c’est le frère de Hugues des Baux, Rostang de Castillon, qui l’a
conduit au château.
    — Racontez-nous ce que vous avez fait,
demanda Ibn Rushd.
    — Nous sommes arrivés un soir, seigneur. Nous
avions été arrêtés par une patrouille du seigneur des Baux sur la route, ils
avaient dû nous voir de loin. Ils nous ont conduits au château. Nous avons vu
la dame des Baux qui nous a demandé de jongler et de jouer pendant le souper en
échange du gîte et du dîner. Le seigneur Hugues était là, mais il ne s’est pas
adressé à nous.
    — Après le dîner, ajouta Anna Maria, j’ai
expliqué aux domestiques que j’avais eu très peur quand on avait été arrêtés.
« Il doit y avoir de profonds cachots, ici », ai-je dit, car plein de
salles sont creusées dans le rocher. Je leur ai parlé des effroyables prisons
de Rome, et mis en confiance, ils m’ont dit qu’il y avait en effet des
prisonniers dans des salles souterraines, mais qu’ils ne restaient jamais
longtemps, car ils étaient vite pendus. Quelqu’un a ajouté qu’il y en avait un
en ce moment, amené par le seigneur de Castillon, et qu’il serait mis à la hart
dans quelques jours.
    — Ils veulent pendre Roncelin ?
s’insurgea Fer.
    — Oui, seigneur.
    — Durant le souper, n’avez-vous rien
remarqué ? Y avait-il Castillon ?
    — Non, seigneur, il n’était pas là. En
revanche, j’ai observé que Hugues des Baux était malade, seigneur, dit Anna
Maria. Il est très maigre, on dirait un trépassé.
    — Ce serait Castillon qui serait venu à Portas
Gallicas , et non Hugues ? s’interrogea Fer à haute voix.
    Ils durent arrêter là leur conversation, car tous
les serviteurs et la famille du viguier étaient arrivés. Durant le dîner,
Hugues de Fer resta taciturne, ressassant ce qu’il venait d’apprendre et
n’échangeant que quelques mots avec Ibn Rushd, à côté de lui.
    Il ne laisserait pas pendre Roncelin, songeait-il.
Mais comment faire ?
    Après le souper, quand tout le monde eut quitté la
grande salle sauf son épouse et son fils, il interrogea à nouveau Anna Maria et
Bartolomeo pour se faire décrire le château et ses défenses. Ibn Rushd
n’intervint pas, devinant avec inquiétude ce que son ami avait en tête.
    Car après avoir écouté les jongleurs, il était
désormais persuadé que délivrer Roncelin était impossible.
     

Chapitre 16
    L e
lendemain, Ibn Rushd et Fer restèrent ensemble une partie de la matinée. Chacun
d’eux avait réfléchi à la façon de délivrer Roncelin. Le plus difficile serait
d’entrer dans le château, expliqua Fer. Il faudrait escalader les murailles
sans se faire prendre, avant de descendre aux cachots souterrains.
    — Et ensuite ? demanda Ibn Rushd. Sortir
par le même chemin ? Les jongleurs nous ont dit qu’il y avait une

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