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Marseille, 1198

Marseille, 1198

Titel: Marseille, 1198 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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écuries.
    — Tu as peut-être eu de la chance aussi…
    — Tu crois qu’ils auraient pu s’en prendre à
moi ?
    Guilhem soupira.
    — Allons voir le cabaretier. Qu’il prévienne
le viguier et enfermons-nous dans la chambre.
    C’est le lendemain soir que Rostang de Castillon
reçut le messager qui avait galopé sans débotter. Le parchemin qu’il portait le
prévenait que Hugues de Fer allait tenter de pénétrer dans le château des Baux
par ruse et qu’il serait aidé par des jongleurs et un chevalier.
     

Chapitre 18
    A u
lever du soleil, ils se retrouvèrent à la Porte Galle. Bartolomeo, Anna Maria
et Ibn Rushd montaient des mules, Fer avait confié un cheval à Nedjm Arslan qui
avait passé la nuit chez lui. Le viguier était accompagné de deux esclaves et
de son écuyer qui menaient des chevaux supplémentaires. Chaque cavalier en
aurait un en longe durant le voyage. Guilhem d’Ussel et Robert de Locksley
arrivèrent les derniers. Le troubadour avait l’épaule douloureuse et avait mal
dormi. Fer leur présenta rapidement Nedjm Arslan, sans rien dire de lui.
    La veille, le viguier était venu à l’auberge du
Grand-Puits pour entendre ce qui s’était passé et examiner les cadavres. Le
cabaretier ne se souvenait pas du gamin qui avait demandé à Guilhem de se
rendre dans l’écurie et les deux agresseurs lui étaient inconnus. D’après leurs
hardes, c’étaient des miséreux. Peut-être étaient-ils de ces écorcheurs de
loups qui hantaient les campagnes, car ils avaient des couteaux de boucher.
Mais pourquoi en auraient-ils voulu à Guilhem ? D’ailleurs, en voulait-on
seulement à lui ? Envisageait-on de s’attaquer aussi à Robert de Locksley
et aux autres membres de la troupe ? Cherchait-on à faire obstacle à leur
entreprise de libération du vicomte ?
    S’il en avait longtemps rejeté l’idée, Hugues de
Fer admettait désormais que l’enlèvement de Roncelin était plus obscur qu’il
n’y paraissait. Il y avait eu le tissu à l’étoile, quelqu’un avait prévenu les
Baussenques de la présence de Roncelin dans sa tour, et maintenant, c’était
cette agression inexplicable.
    Ibn Rushd était de son avis et se posait même
d’autres questions. N’y avait-il que l’argent qui motivait ces jongleurs
italiens si conciliants ? Pourquoi cet ancien routier, qui disait
s’appeler Guilhem d’Ussel, était-il à Marseille ?
    Il faisait froid. Enveloppés dans leur manteau,
Ibn Rushd et Fer chevauchaient lentement sur le sentier caillouteux qui
longeait la mer. Locksley était en tête avec les Italiens. Depuis le départ, il
n’avait pas quitté Anna Maria, comme s’il voulait la protéger. Nedjm Arslan restait
seul entre les deux groupes, personne n’ayant envie de lui tenir compagnie.
Enfin Guilhem fermait la marche, réfléchissant sur la confiance qu’il pouvait
accorder au viguier. Il aurait préféré ne rien lui dire, mais il savait que les
coups de main échouaient souvent à cause de la défiance entre les participants.
    Finalement, il fit approcher sa monture jusqu’à
Hugues de Fer.
    — Combien de gens savaient que je partais
avec vous, noble viguier ?
    — Hier, j’ai dit au conseil qu’un chevalier
m’accompagnerait, mais je n’ai pas donné votre nom. Mon écuyer était dans le
secret, mais il a ma confiance, tout comme Ibn Rushd et mon épouse.
    — Il y avait aussi vos deux amis, qui étaient
chez le notaire, remarqua Guilhem.
    Vivaud ? Botin ? songea Fer. Pourquoi
auraient-ils voulu tuer Guilhem d’Ussel ? Il haussa les épaules pour
marquer son désaccord.
    — Et vous-même, avez-vous parlé à
quelqu’un ? demanda Ibn Rushd.
    — Seulement à une femme, dit Guilhem.
    — Aurait-elle eu une bonne raison de vous
tuer ?
    — Certainement pas ! s’esclaffa Guilhem.
    — Nous ignorons tout de vous, seigneur
d’Ussel, peut-être avez-vous des ennemis à Marseille, insista Ibn Rushd.
    — Vous avez raison, j’ai des ennemis, mais
pas dans cette ville. En revanche, vous, noble viguier, vous en avez !
    Hugues de Fer posa la main sur son épée et lui
jeta un regard agressif.
    — Expliquez-vous !
    — Ne devons-nous pas nous faire
confiance ? Deux personnes s’intéressent à nous. L’une ne veut pas que je
me rende aux Baux et m’a envoyé les deux truands que Robert a tués. L’autre m’a
payé pour vous empêcher de revenir.
    — Quoi ? gronda Fer, interloqué.
    Guilhem sortit la bague d’une poche de son

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