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Marseille, 1198

Marseille, 1198

Titel: Marseille, 1198 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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manteau
et la lui tendit.
    — Connaissez-vous ce bijou ?
    — Non, il ne me dit rien… Mais cessez de
parler par énigmes et ne me faites pas regretter d’avoir fait appel à
vous ! Que devez-vous faire ? Dites-le-moi !
    Pas impressionné par son courroux, Guilhem lui fit
calmement le récit de la visite qu’il avait eue juste avant qu’on ne l’attire
dans l’écurie.
    — Ce moine de Saint-Victor savait que je
partais aux Baux, seigneur viguier, il connaissait même mon nom. Comment
l’avait-il appris ?
    Fer ouvrit la bouche pour répondre puis se ravisa
et respira profondément pour se calmer. L’esprit en désordre, il était pris de
court. Jusqu’à présent, il s’était persuadé qu’on en voulait seulement au
vicomte, maintenant il devinait qu’un ennemi invisible, peut-être plusieurs,
cherchait aussi à lui nuire. Il ne put s’empêcher de penser à Vivaud qui avait
intérêt à ce qu’il ne revienne pas.
    — Pourquoi aviez-vous envoyé ces jongleurs
aux Baux ? demanda alors Guilhem. Saviez-vous déjà que le seigneur des
Baux avait tué Madeleine Mont Laurier et enlevé Roncelin ?
    Fer arrêta sa monture et plaça la main sur la
garde de son épée.
    — Cette fois c’en est trop ! Comment
savez-vous pour Madeleine ?
    — Ne nous querellons pas, sire viguier. Je
vous en prie, nous devons rester aussi unis que les doigts d’une main. Nous en
aurons besoin si nos mystérieux ennemis tentent quelque chose durant ce voyage.
Je vais vous dire comment j’ai appris la mort de Madeleine Mont Laurier.
    » Je suis né à Marseille, commença-t-il. Mes
parents travaillaient pour les Mont Laurier. À leur mort, je suis parti sur les
chemins. Comme je vous l’ai déjà dit, j’ai rejoint des bandouillers, des
Cottereaux et des Brabançons, et je suis entré dans l’armée de Mercadier puis
dans celle de Lambert de Cadoc. C’est avec eux que j’ai appris la violence, la
traîtrise et la cruauté. Mais j’en ai fini de cette vie et je suis désormais
troubadour.
    » Du moins je le croyais. Après avoir reconnu
Constance, un jour où vous lui avez parlé sur le port, je suis allé la voir.
Elle a deviné quel homme j’étais et m’a raconté la mort de sa sœur. Elle m’a
demandé de chercher les assassins. Je n’avais encore rien décidé quand Locksley
m’a proposé de vous rejoindre.
    — Et si c’était elle qui avait prévenu Hugues
des Baux ? demanda Ibn Rushd. Avez-vous songé qu’elle aurait pu vouloir se
débarrasser de sa sœur ? Peut-être est-ce elle aussi qui a envoyé ces deux
truands contre vous dans l’écurie ?
    Guilhem secoua négativement la tête.
    — Elle ne m’aurait pas demandé de retrouver
les meurtriers de Madeleine.
    Ibn Rushd n’insista pas, bien qu’il ne fût pas
convaincu. Peut-être avait-elle eu peur que Guilhem ne découvre son rôle en se
rendant aux Baux. Les deux truands n’avaient-ils pas des couteaux
d’écorcheur ? Ces lames étaient-elles si différentes de celles des
corroyeurs ?
    En revanche, Fer s’était apaisé et se sentait même
rassuré d’avoir avec lui un homme aussi expérimenté que Guilhem. Décidé à lui
faire confiance, il lui raconta la visite de l’intendant de Roncelin et la
découverte du morceau d’étoffe à la comète qui accusait Hugues des Baux. Il
termina par cette interrogation :
    — Quelqu’un a informé les Baussenques que
notre vicomte serait seul avec Madeleine. Est-ce celui qui veut ma mort ?
Ou est-ce celui qui veut la vôtre ? À moins que ce ne soit une tierce
personne…
    — D’après les jongleurs, Hugues des Baux est
malade. Ce n’était donc pas lui qui conduisait l’expédition, remarqua Ibn Rushd.
    — Vous avez raison, car c’était Rostang de
Castillon ! affirma Guilhem.
    Fer, interloqué, arrêta à nouveau sa monture.
    — Comment pouvez-vous affirmer ça ?
cria-t-il.
    Guilhem leva une main en souriant.
    — En venant d’Arles, j’ai passé la nuit près
du prieuré Saint-Martin…
    Il raconta ce qu’il avait vu, la troupe de
Castillon qui arrivait de Marseille et l’homme attaché sur un cheval ;
sans doute Roncelin. Fer lui demanda de le décrire, mais Guilhem ne l’avait pas
suffisamment observé.
    Ils repartirent en silence jusqu’à ce que Fer
interroge à nouveau Guilhem.
    — Craignez-vous vraiment qu’on nous empêche
d’aller jusqu’aux Baux ? Est-ce vous qui avez demandé au seigneur de
Locksley de rester en tête ?
    — Oui, je

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