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Marseille, 1198

Marseille, 1198

Titel: Marseille, 1198 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Vous
êtes son tuteur.
    — Je ne ferai rien contre sa volonté. Je
partirai demain pour délivrer Roncelin. C’est mon devoir puisque je lui ai
prêté hommage.
    — Si Roncelin est prisonnier, c’est en effet
votre devoir de féal de tout faire pour le libérer, approuva l’armateur
Grégoire Ratoneau, mais ne serait-il pas plus simple de proposer une
rançon ?
    — La rançon, Hugues des Baux l’a déjà :
c’est la part de Roncelin sur la ville de Marseille ! répondit Fer.
    — Les Baussenques vous connaissent, remarqua
Pierre Barthélémy, le négociant de drap, je ne vois pas comment vous
parviendrez à les tromper.
    — J’ai rassemblé quelques personnes
valeureuses et hardies. Ces hommes entreront dans le château en demandant
l’hospitalité. Je resterai caché à l’extérieur avec des chevaux et ils
tenteront de sortir la nuit avec le prisonnier.
    — Qui sont ces fous qui souhaitent finir
pendus ? demanda le procurateur avec ironie.
    — Les comédiens que j’ai déjà envoyés, et un
chevalier troubadour en quête d’un engagement. Mais il faudra les payer. Je
suis prêt à le faire, pourtant il serait normal que vous participiez à cet
effort.
    Sur les conseils d’Ibn Rushd, Hugues de Fer avait
choisi d’en dire le moins possible. Quelqu’un avait prévenu les Baussenques de
la présence de Roncelin dans sa maison de Porte Galle. Si c’était un consul, il
recommencerait à trahir la ville. Révéler que les jongleurs et un homme d’armes
l’accompagneraient était bien suffisant.
    — Combien faudrait-il ? demanda Ansaldi,
radouci.
    — Les jongleurs demandent cinq cents sous
d’or si l’entreprise réussit, et le chevalier six cents. Mais il faudra
l’équiper et lui payer des gages de quarante sous par jour. Si nous échouons,
les sommes à leur donner seront moindres, bien sûr.
    — C’est beaucoup ! protesta le vendeur
d’huile Raymond Sarraset.
    Sous l’émotion, son visage était encore plus
écarlate que d’habitude.
    — Botin a promis six cent cinquante sous si
nous ramenons Roncelin, le treizan de la dette du vicomte envers lui.
    — Il manquera pas loin d’un millier de sous,
remarqua Vivaud.
    — Je les payerai si vous refusez de
participer, je vous l’ai dit, répliqua Fer.
    — Nous payerons notre part, bien sûr !
assura Vivaud. Chacun de nous donnera cent cinquante sous.
    Pierre Barthélémy et son ami Grégoire Ratoneau
approuvèrent d’un hochement de tête, mais Benoît Aurélien avait sorti son
chapelet et priait en silence, comme indifférent.
    — Je m’incline et supplierai Notre Seigneur
qu’il vous assiste, dit chaleureusement Antoine Ansaldi. Mais je persiste à
penser que c’est folie. Que deviendrons-nous si vous ne revenez pas ?
    — Si le retour de Roncelin ne nous coûte que
cela, pourquoi pas ? laissa enfin tomber le syndic de la corporation des
tanneurs. Mais nous ne payerons qu’à son retour.
    — Si tout le monde est d’accord, dit Vivaud,
je vais appeler le notaire pour qu’il rédige l’acte que nous signerons.
    Guilhem avait été le seul à remarquer la
stupéfaction de Locksley en découvrant les deux Italiens.
    — Bartolomeo et sa sœur Anna Maria sont des
jongleurs venant de Rome, avait dit simplement Hugues de Fer en les présentant.
    Il avait poursuivi en s’adressant d’abord à
Bartolomeo :
    — Le noble comte Robert de Locksley sera des
nôtres. Seigneur comte, pouvez-vous nous présenter votre ami ?
    Locksley, toujours figé en regardant Anna Maria,
n’avait pas répondu. À ce moment, elle s’était aperçue de son trouble et avait
haussé un sourcil de mécontentement.
    — Anna Maria ? avait finalement murmuré
le Saxon.
    — C’est bien mon nom, avait-elle ironisé.
    Guilhem avait alors distinctement entendu son ami
murmurer : « Marianne. »
    — Je suis Guilhem d’Ussel, avait-il dit dans
un sourire, puisque Locksley ne le présentait pas. Troubadour et vagabond.
    — Vous portez une épée, remarqua Fer.
    — Et des éperons, puisque je suis chevalier.
    — Le comte vous a dit de quoi il
s’agissait ?
    — Il me l’a dit, mais je ne crois pas que ce
soit réalisable.
    — Nous avons un plan. Pouvons-nous vous
compter parmi les nôtres ?
    Guilhem avait approuvé de la tête en
précisant :
    — Aux mêmes conditions que mon ami Locksley,
bien sûr.
    — Je connais les capacités du sire de
Locksley, et nullement les vôtres, gracieux chevalier, avait

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