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Même les oiseaux se sont tus

Titel: Même les oiseaux se sont tus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arlette Cousture
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étaient des professeurs d’université, qu’ils ont vu que Jan avait des contactsdans un évêché, ils pensent que Jan vient de la haute et qu’il n’est peut-être pas bon que j’épouse un homme qui n’est pas de mon rang.
    Jan éclata de rire, mais cessa devant la colère de Favreau qui donna une tape sur la table. Le violon se tut dans la chambre.
    – J’aurai tout entendu! Pas assez ou trop! Jan, tu n’es pas assez bien ou trop bien. Il faudrait qu’ils se décident! Si tu veux mon avis, tu es l’homme qu’il faut pour Michelle mais tu es trop bien pour eux.
    La porte de la petite chambre s’ouvrit et Florence en sortit, le regard courroucé.
    – Mon violon n’aime pas ça quand quelqu’un donne un coup de poing sur la table. Ça lui fait peur et il joue mal. Et puis mon violon aimerait bien savoir si oui ou non il va y avoir un mariage, parce qu’il se prépare à jouer depuis longtemps, lui.
    Devant son air plus que sérieux, tous éclatèrent de rire, Élisabeth la première. M me Favreau frappa à la porte et entra à son tour, intriguée.
    – J’ai entendu que la petite avait cessé de jouer, alors je me demandais si ce n’était pas toi qui…
    – Oui, c’est lui. Il vient de faire peur à mon violon et moi je me demande s’il doit répéter pour les noces.
    – Comment ça? Il n’y a plus de mariage?
    Devant la déconfiture de sa femme, M. Favreau résuma la situation et M me Favreau fut offusquée.
    – Notre Jan pas assez bien pour eux?
    – Non, Yvonne, tu n’as rien compris. Maintenant, il est trop bien pour eux.
    – Ah bon! C’est mieux.
    – Mais non, Yvonne, ce n’est pas mieux!
    Malgré que la situation fût assez sérieuse pour compromettre son mariage, Jan ne put s’empêcher de penser qu’elle avait des allures de mauvais vaudeville.
    – Il ne manque qu’une entrée côté jardin pour que le tableau soit complet.
    Tous s’immobilisèrent et lui demandèrent ce qu’il venait de dire.
    – Je dis qu’il manque un personnage pour précipiter le dénouement. Comme au théâtre. Tu sais, Élisabeth, quand tous les protagonistes sont pris dans un imbroglio inextricable…
    Jan fut interrompu par un coup de sonnette qui les figea tous.
    – Mon père.
    Michelle avait blêmi et, devant son réel effroi, Jan tenta une nouvelle moquerie.
    – Entrée côté rue. Inhabituel, mais intéressant. Ça serait très bien. Le père de la promise vient la chercher et la tire par un bras pendant que le fiancé essaie de la retenir de l’autre.
    – Jan, tu n’es absolument pas drôle.
    Jan vit que Michelle était au bord des larmes et s’excusa des yeux et de la bouche, qu’il referma sur un sourire crispé. Élisabeth descendit pour ouvrir et elle remonta avec la grand-mère de Florence qui s’inquiétait de son retard. Tout le monde soupira avant que Michelle n’éclate d’un rire nerveusement incontrôlable.
    – Entrée côté rue.
    Elle fut imitée par Florence qui la trouvait drôle, puis par Élisabeth qui ne résistait jamais au rire de Florence. En moins de dix secondes, un vaste éclat secouait la maison et Jan s’empressa d’aller dans sa chambre pour prendre deux enveloppes dans la commode et poserl’étui à lunettes près de la porte afin que son père soit vraiment présent à la soirée. Il ressortit et demanda le silence. Ils se turent tous, échappant quelques petits restants de rire ici et là.
    – Je connais assez bien les Dupuis pour savoir qu’ils sont extrêmement imaginatifs et qu’ils pourraient encore arriver avec une objection. J’aime Michelle et je veux la rendre heureuse. Pour moi, c’est tout ce qui compte.
    M. Favreau regarda Élisabeth et vit qu’elle aussi s’attendait à une annonce sérieuse.
    – Parce que je suis ici ce soir avec ma famille, j’ai décidé de donner à Michelle son cadeau de noces.
    Fébrile, il sortit les deux enveloppes de sa poche et lui tendit la première, légèrement gonflée. Élisabeth posa sa main sur l’épaule de Florence quand Michelle ouvrit l’enveloppe. Michelle regarda à l’intérieur et ne sut que penser en y voyant un peu de terre.
    – De la terre?
    Élisabeth tourna son regard vers M. Favreau et vit qu’ils étaient au moins deux à avoir compris. Jan expliqua à Michelle la provenance de cette terre polonaise à laquelle il avait mélangé un peu de terre de Saint-Norbert et de Montréal.
    – Oh! Jan!
    Michelle serra l’enveloppe contre son cœur après l’avoir embrassée.

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