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Meurtres dans le sanctuaire

Meurtres dans le sanctuaire

Titel: Meurtres dans le sanctuaire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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meurtrier se trouvait dans le collège, déclara Kathryn. Certes, je n’en ai pas la preuve, seulement des soupçons. Ils ont une copie des Contes de Chaucer, mais c’est l’épisode raconté par Straunge qui m’intrigue. Pourquoi y avait-il de la farine répandue sur le sol de l’herboristerie ?
    — Autre chose ? demanda encore Colum. Kathryn secoua la tête avec lassitude.
    — A chaque jour suffit sa peine. Thomasina, Maître Murtagh, je vous souhaite le bonsoir. Sur quoi, abandonnant l’Irlandais et sa servante à eux-mêmes, Kathryn se retira dans son cabinet d’écriture avec son gobelet de vin. Elle alluma les chandelles, et comme elle refermait la porte de la petite pièce, elle entendit Thomasina échanger quelques bonnes plaisanteries avec Colum. Puis le bruit des tabourets lui indiqua que tous les deux se retiraient.
    Kathryn, assise à sa table, fixait le mur en face d’elle, revoyant en esprit des scènes et des images de la soirée. La sollicitude de Chaddedon, la riche bibliothèque, le regard sans aménité des deux femmes, Straunge debout à l’entrée de l’herboristerie racontant son étrange anecdote. Enfin les détrousseurs qui avaient surgi de l’obscurité, et Colum qui en avait froidement occis deux.
    En soupirant, Kathryn prit l’exemplaire des Contes de Cantorbéry de Chaucer, et l’ouvrit pour le feuilleter. Le poème commençait par le Prologue, dans lequel le poète dépeignait par petites touches nuancées la personnalité et le métier de chacun des pèlerins. Suivaient les histoires racontées par ceux-ci.
    Sentant le froid la gagner, Kathryn s’enveloppa plus étroitement dans sa cape et retourna à la cuisine avec le livre. Là, elle alluma des bougies puis ranima les braises dans le foyer. Cela fait, elle s’assit, le livre sur les genoux, et parcourut les contes que cette joyeuse bande de pèlerins racontait en se rendant à Cantorbéry.
    Peu à peu ses paupières se faisaient lourdes, mais brusquement un vers du « Conte du Chevalier » attira son attention : « Deux jeunes chevaliers ensemble tombés à terre... » Elle lut attentivement les lignes qui suivaient avant de refermer le livre, puis s’appuya au dossier de son siège. Elle détenait maintenant la preuve qu’elle avait cherchée, et n’avait plus de doute : elle s’était bel et bien trouvée en présence de l’assassin, le tueur de pèlerins.

 
    Chapitre X
    Bien qu’elle se fût couchée très tard, Kathryn avait eu l’intention de se lever tôt. Or, l’aube commençait à peine à poindre qu’avec toute la maisonnée elle fut éveillée par quelqu’un qui tambourinait bruyamment à la porte. Maugréant contre le vacarme, Kathryn s’emmitoufla dans une cape, chaussa des sandales à lanières de cuir, et descendit à la hâte pendant que Thomasina, qui était allée ouvrir, faisait entrer le visiteur. Colum, à moitié habillé, et tout ensommeillé lui aussi, apparut dans l’escalier juste derrière Kathryn.
    — Que se passe-t-il ? demanda-t-il.
    La personne qui venait d’entrer repoussa le capuchon qui dissimulait son visage.
    — Par tous les saints du Ciel, Luberon ! s’exclama Colum. Qu’est-ce qui arrive ?
    Le clerc lui tendit un morceau de parchemin graisseux. Murtagh le lut avant de le passer à Kathryn.
    — Le meurtrier a encore frappé, n’est-ce pas ?
    Luberon hocha la tête pendant que Kathryn déchiffrait l’écriture maladroite :
    Un huissier faisait route, vers Cantorbéry
Maintenant en enfer son âme pourrit.
    — Un huissier a été tué ? interrogea aussitôt Kathryn.
    Luberon hocha la tête :
    — John-atte-Southgate a été empoisonné à l’ Auberge Fastolf près de Westgate.
    Il frotta son menton mal rasé.
    — Il faut que vous veniez tout de suite. Il y a deux victimes : l’huissier et la catin qui se trouvait avec lui.
    Luberon s’effondra sur un tabouret.
    — Ce brave huissier, comme beaucoup de ses semblables, savait jouir des plaisirs de la vie. D’après l’aubergiste, une femme vêtue d’un grand manteau avec un capuchon s’est présentée à la taverne bien après le couvre-feu, demandant Southgate. Le tavernier a deviné qu’il s’agissait d’une putain, alors il n’a pas élevé d’objection : qui oserait contrarier un huissier ?
    Le clerc passa la langue sur ses lèvres sèches.
    — Il semble qu’ils aient passé un bon moment, poursuivit-il, mais la catin avait apporté une gourde scellée contenant du vin

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