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Meurtres dans le sanctuaire

Meurtres dans le sanctuaire

Titel: Meurtres dans le sanctuaire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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j’aimerais venir ici ! Peut-être quand cette affaire sera terminée ?
    — Vous nous feriez un grand honneur, Maîtresse Swinbrooke, assura Chaddedon.
    Il éteignit alors quelques bougies avant de reprendre :
    — Et pour finir, puis-je vous montrer où nous rangeons nos potions ?
    Ils redescendirent les escaliers, passèrent devant la grande salle où les autres bavardaient tranquillement, pour se rendre jusqu’à une vaste pièce, à l’arrière de la bâtisse. Chaddedon en ouvrit la porte avec une clé suspendue à sa ceinture, et alluma précautionneusement les lampes à huile. Ils pénétrèrent alors dans une salle carrée dont les quatre murs étaient couverts d’étagères soutenant des pots et des bocaux étiquetés avec un morceau de parchemin accroché à leur col.
    Avant que Chaddedon ait pu s’adresser à Kathryn, Colum demanda brusquement :
    — Qui va à la bibliothèque ?
    Chaddedon haussa les épaules et plissa les yeux en regardant l’Irlandais, comme si sa présence l’importunait.
    — Nous y allons tous, naturellement ! s’exclamat-il.
    — Et qui a accès à cette pièce où nous nous trouvons en ce moment ?
    — Chacun de nous en possède une clé, et il y en a une également dans le grand trousseau de la maison.
    Sur ces mots, Chaddedon s’approcha des étagères pour tapoter les pots et bocaux comme s’il se fût agi de vieux amis.
    — Nous avons du gingembre, du sureau moulu, de l’aubépine, de la ciguë, de la jusquiame, de la belladone, de la valériane, de la digitale, bref, tout ce qu’il faut pour empoisonner la ville entière.
    — L’un d’entre vous aurait-il remarqué quelque chose d’anormal ? demanda Kathryn, indiquant la table avec ses bols, ses cornues, ses mortiers, ses pilons et ses balances.
    — Que voulez-vous dire ?
    — Personne n’a noté que manquait une potion, ou qu’une quantité de l’une ou l’autre avait disparu ?
    — Non, nous n’avons rien observé de semblable.
    — Moi, si.
    C’était Straunge qui avait parlé. Il venait d’apparaître sur le seuil de la porte, et à la lumière vacillante des lampes à huile, son visage hâve paraissait plus jaune encore. Il avança dans la pièce.
    — Je suis entré ici il y a une semaine à peu près, et j’ai trouvé de la poudre blanche répandue sur le sol. Bien évidemment je portais des gants.
    Souriant à Kathryn, il expliqua :
    — Certaines de ces substances égrugées m’inspirent un profond respect mêlé de crainte, et j’estime que la peau ne doit jamais être en contact avec elles. Quoi qu’il en soit, poursuivit-il vivement, j’ai ramassé cette poudre trouvée par terre, mais ce n’était que de la farine. De la farine de froment que pourtant nous ne gardons pas ici.
    — C’est la première fois que j’entends cette histoire, fit observer Chaddedon.
    Straunge haussa les sourcils.
    — Sur le moment, je n’y ai pas accordé d’importance, mais aujourd’hui que nous sommes soupçonnés de ces meurtres, je pense à tout ce qui a pu arriver d’insolite. Pourquoi Straunge avait-il raconté cette histoire ? Kathryn ne comprenait pas. Elle promena son regard sur les étagères, partagée entre l’envie et l’admiration pour ce que détenaient ces médecins.
    — Où avez-vous acheté toutes ces substances ? demanda-t-elle.
    — Nous cultivons certaines plantes, expliqua Chaddedon, nous en achetons d’autres auprès des marchands d’épices, à
    Londres, ou c’est notre propre guilde de Cantorbéry qui nous les procure. Pourquoi cette question ?
    — Mon herboristerie n’est qu’une échoppe, une pièce exiguë sur le devant de ma maison d’Ottemelle Lane. J’ai toujours rêvé de posséder des réserves comme les vôtres.
    — Il faudrait que la guilde vous y autorise.
    — Comme disait mon père, rétorqua
    Kathryn avec un clin d’oeil malicieux, dans la vie, tout est possible.
    Ils sortirent de l’herboristerie pour rejoindre les autres. On proposa encore du vin, mais Thomasina commençait à s’agiter, Kathryn l’avait remarqué, tout comme elle avait noté avec une certaine inquiétude le regard ensommeillé de Colum. Elle annonça donc que tous trois allaient partir. La femme de Darryl et celle de Cotterell leur firent des adieux sans chaleur : clairement, elles n’avaient aucune envie de revoir Kathryn. Darryl essaya de réveiller Cotterell : en vain, si bien que seuls Chaddedon et Newington raccompagnèrent leurs

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